Voir le huitième qualifié s’imposer dès le premier match sur le parquet du leader de la conférence, cela n’arrive pas tous les jours. Le 20 avril 2003, le Magic (42 victoires – 40 défaites) vient pourtant faire sa loi sur le parquet des grands favoris, et accessoirement meilleure défense du pays, les Pistons (50-32).
Cet exploit, les Floridiens le doivent à leur jeune vedette de 23 ans, Tracy McGrady. Celui-ci, qui vient de s’emparer de sa première couronne de meilleur scoreur de la ligue (32 points par match), n’a pas eu beaucoup l’occasion de briller collectivement en playoffs jusqu’ici : « sweepé » avec les Raptors en 2000 au premier tour, puis éliminé deux fois de suite au même stade (3-1 à chaque fois) avec Orlando.
Auréolé de son nouveau statut de meilleur attaque de la ligue, « T-Mac » veut frapper fort face à des Pistons qui présentent déjà l’ossature de l’équipe championne en 2004 (Chauncey Billups, Ben Wallace, Richard Hamilton…). Grant Hill ayant encore été opéré à la cheville le mois précédent, l’arrière du Magic dispose d’un « supporting cast » limité : Pat Garrity, Jacque Vaughn, Gordan Giricek, Darrell Armstrong, le rookie Drew Gooden, un Shawn Kemp bientôt à la retraite…
Tracy McGrady décide alors logiquement de prendre les choses en main en inscrivant 43 points (15/28 aux tirs), un record de franchise en playoffs à l’époque, au cœur d’une rencontre plutôt portée sur la défense (94-99). L’arrière impressionne par l’élégance de ses déplacements, de ses tirs en suspension, et par sa facilité à finir au cercle où ses qualités athlétiques font constamment la différence.
« S’il met plus de 40 points à chaque match, ça va être très dur pour nous »
À l’image de son « poster dunk » sur la tête de Mehmet Okur après avoir pris la ligne de fond. « Ce dunk était ridicule ! », commente un certain LeBron James, présent aux premières loges pour son tout premier match de playoffs. Le futur numéro 1 de la Draft est venu à Detroit pour apprendre et assister à ce genre de performances. « C’est génial de voir des jeunes joueurs essayer de prendre le contrôle de la ligue en venant directement du lycée », s’enthousiasme le futur joueur des Cavs sur le point d’imiter Tracy McGrady en zappant la case universitaire.
Ce dernier lui a offert une belle démonstration à lui, et aux Pistons, qui limitent pourtant cette année-là leurs adversaires à moins 88 points par match. Rick Carlisle a pourtant envoyé pas moins de six de ses joueurs pour tenter de le ralentir. En vain. « Ce gars est sans doute le meilleur joueur de la planète. On le sait, on sait qu’il va marquer des points et faire des choses spectaculaires. Mais s’il met plus de 40 points à chaque match, ça va être très dur pour nous », avoue le coach des Pistons.
Ce sentiment va se confirmer dès le match suivant avec 46 points de l’arrière du Magic (record en playoffs) mais quand même une victoire pour les leaders de l’Est. Malgré cette égalisation, la troupe de Doc Rivers va se rapprocher de la qualification en remportant les deux matches suivants avant de perdre… les trois dernières rencontres de la série.
« On ne peut pas se dire que T-Mac va être Superman chaque soir », formule Drew Gooden à l’issue du Game 7 perdu par Orlando. Après son démarrage de feu, son coéquipier a été contenu à 26 points de moyenne.