Meilleur scoreur de la NBA, l’arme fatale des Sixers, Joel Embiid, a encore porté son équipe contre vents et marées cette saison. Privées de Ben Simmons depuis le début de la saison, les troupes de Doc Rivers ont réussi à faire bloc autour de leur pivot en mode MVP pour maintenir les standards fixés par la direction de cette franchise historique.
Entre fin décembre et fin janvier, deux séries de 7 et 5 cinq victoires ont permis aux Sixers d’asseoir leur place dans le Top 4 à l’Est. Et avec l’arrivée de James Harden lors de la « trade deadline », Philadelphie devait franchir cette dernière marche censée propulser pour de bon le « Process » parmi les prétendants au titre.
Les débuts ont été plutôt prometteurs, mais l’ensemble reste encore perfectible, puisque le tandem Harden-Embiid n’a pas encore donné sa pleine mesure, notamment face aux gros. Sur ses dix derniers matchs face aux équipes du Top 8 des deux conférences en saison régulière, Philly a perdu sept reprises, et notamment deux fois face à ces Raptors qu’il va falloir recroiser dès le premier tour.
Les hommes de Nick Nurse ont quant à eux déjoué tous les pronostics et vont se présenter dans le rôle du parfait outsider. Par leur dureté et leur complémentarité, les joueurs de la franchise canadienne ont développé une vraie philosophie de jeu basée sur l’agressivité qui en a surpris plus d’un. A l’inverse des Sixers, Toronto brille par son collectif, avec des « role players » qui sont tour à tour sorti du lot (Trent Jr, Barnes, Boucher, Achiuwa) pour épauler le tandem VanVleet-Siakam.
Alors qu’on leur promettait au mieux le « play-in » en début de saison, les Raptors n’ont cessé de surprendre pour terminer en trombe en alignant 14 victoires en 17 matchs. Ils ont ainsi arraché la cinquième place, ce qu’on peut déjà qualifier de bel exploit. Si Fred VanVleet et OG Anunoby sont suffisamment remis pour la série, Toronto aura de quoi jouer crânement sa chance.
PRÉSENTATION DES SIXERS
Les titulaires : T. Maxey, J. Harden, D. Green, T. Harris, J. Embiid.
Les remplaçants : S. Milton, I. Joe, J. Springer, C. Brown Jr, F. Korkmaz, M. Thybulle, G. Niang, P. Reed, P. Millsap, D. Jordan.
Les absents : C. Bassey
Le coach : D. Rivers
Derrière un Joel Embiid plus que jamais leader de ces Sixers, Doc Rivers dispose tout de même de belles options. James Harden est évidemment le premier facteur X de son dispositif. Un James Harden tranchant ouvre le jeu pour tout le reste de l’équipe. A ses côtés, Tyrese Maxey a poursuivi sa progression dans la hiérarchie et le tandem Green-Harris peut également faire très mal. Ce sera à ce trio de faire oublier un Seth Curry, parti aux Nets et précieux dans ce rôle de menace extérieure.
A noter que Matisse Thybulle ne sera pas autorisé à disputer les rencontres à Toronto en raison des consignes sanitaires en vigueur au Canada.
LE POINT FORT
– La paire Harden-Embiid. Comme ils l’ont cru avec Ben Simmons par le passé, les dirigeants des Sixers sont désormais convaincus de détenir l’association ultime avec le tandem Harden-Embiid, un exceptionnel « One-Two Punch ». Et sur le papier, leur complémentarité a effectivement de quoi faire des dégâts. Si Philadelphie parvient à trouver le juste équilibre entre James Harden, Joel Embiid, et le reste des forces en présence, Tout partira des leaders qui auront les cartes en main et l’obligation de répondre présent dès ce premier tour.
– L’expérience. Même s’il y a quelques champions NBA côté Toronto, les Sixers vont s’appuyer sur leur expérience pour compenser l’absence de Matisse Thybulle dans les matches à Toronto. Danny Green, Tobias Harris ou encore Paul Millsap et Deandre Jordan ont beaucoup de métier, et ça peut aider sur la durée d’une série.
LES POINTS FAIBLES
– La cohésion collective. Le départ de Seth Curry et l’arrivée de James Harden ont redistribué les cartes derrière Joel Embiid en terme d’organisation. Il a fallu opérer des ajustements majeurs et Doc Rivers n’a finalement eu que très peu de temps dans cette nouvelle configuration. Le coach de Philly a lui même confié que son collectif devait encore progresser. Car Joel Embiid ne pourra pas tout faire sans des lieutenants à la hauteur de l’événement.
– L’absence de Matisse Thybulle à l’extérieur. Parce que son schéma vaccinal n’est pas complet, l’Australien ne peut pas jouer à Toronto, et il manquera au moins les rencontres 3 et 4. C’est un gros coup dur pour les Sixers puisque Doc Rivers est contraint de l’enlever de son cinq de départ pour travailler sur la continuité avec Danny Green.
PRÉSENTATION DES RAPTORS
Les titulaires : F. VanVleet, G. Trent Jr. OG Anunoby, S. Barnes, P. Siakam.
Les remplaçants : M. Flynn, D. Banton, S. Mykhailiuk, I. Bonga, A. Brooks, Y. Watanabe, J. Champagnie, T. Young, C. Boucher, P. Achiuwa, K. Birch.
Les incertains : F. VanVleet et OG Anunoby.
Le coach : N. Nurse
La saison régulière de Toronto a été remarquable en bien des points. Au-delà de l’identité développée, entre rigueur, agressivité et complémentarité, le premier d’entre eux est sans doute la faculté qu’a eue le groupe de Nick Nurse à s’appuyer sur des forces différentes au cours de la saison. Des individualités qui sont tour à tour sortis d’un collectif performant.
Il y a eu la révélation Scottie Barnes dès les premières semaines, le mois de folie de Fred VanVleet en janvier, le retour en forme de Chris Boucher, puis l’éclosion de Precious Achiuwa pour épauler un Pascal Siakam qui a fini très fort, sans oublier un Gary Trent Jr qui a également eu ses coups de chaud.
L’ensemble arrive en playoffs en pleine bourre, avec ce basket intense qui colle assez bien avec les caractéristiques d’un match de « post-season ».
LES POINTS FORTS
– L’envergure du « front court ». La défense sur Joel Embiid sera l’un des principaux enjeux de cette série. Pour avoir pris le dessus sur Philly à trois reprises cette saison, les Raptors pensent avoir la solution pour contenir le Camerounais. Ce dernier a déclaré qu’il s’attendait se retrouver sous la pression défensive adverse, à être pris très rapidement à deux, voire à trois. Pour ce faire, Nick Nurse pourra compter sur six joueurs qui pourront essayer tour à tour de lui pourrir la vie : Scottie Barnes, Pascal Siakam, Thaddeus Young, Chris Boucher, Khem Birch et Precious Achiuwa. Un bel arsenal avec plusieurs joueurs aux longs segments et athlétique pour lui compliquer la tâche.
– La forme du moment. Les Raptors sont en pleine bourre, et malgré des petits pépins de joueurs majeurs, le niveau de jeu ne baisse pas. C’est un vrai collectif avec 8-9 joueurs interchangeables, et à l’image de Siakam, Toronto est au meilleur de sa forme, au meilleur moment ! Mais à trop tirer sur certains joueurs, ça peut aussi se payer en playoffs.
LE POINT FAIBLE
– Une rotation un peu courte. Nick Nurse a forcément été un peu court sur ses rotations avec les absences conjuguées de Fred VanVleet et OG Anunoby ces dernières semaines. Il lui est parfois arrivé de s’en tenir à trois remplaçants, comme lors du dernier match face aux Sixers. Et comme il l’a fait toute la saison (quatre joueurs à 35 minutes et plus en moyenne, cinq si on ajoute OG Anunoby sur ses 48 matchs disputés), le coach des Raptors devrait encore beaucoup s’appuyer sur ses titulaires. Une option qui n’est pas sans risque sur des matchs avec une telle intensité à disputer tous les deux ou trois jours. Si Fred VanVleet venait à avoir des difficultés avec son genou, la situation pourrait devenir problématique sur la durée.
– L’absence d’un vrai pivot titulaire. La mobilité et la polyvalence des joueurs de Toronto peuvent aussi être un défaut face à un joueur comme Joel Embiid, surtout si c’est Pascal Siakam qui s’occupe de lui. Il faudra éviter de prendre des fautes trop rapidement. Peut-être que Nurse va titulariser Achiuwa pour sécuriser le rebond défensif et apporter de la taille et des kilos dans la raquette.
LA CLÉ DE LA SÉRIE
– Les lieutenants de Philadelphie. Le collectif des Sixers 2.0 est-il au point ? Pas encore. Hormis Tyrese Maxey, les « role players » des Sixers ont pour l’instant brillé par leur irrégularité. Danny Green a traversé des moments très difficiles (à peine plus de 30% d’adresse à 3-points en moyenne sur les mois de février et mars), et Tobias Harris a du mal à trouver sa place depuis l’arrivée de James Harden. Justement Harden est loin d’être à 100%, et il a perdu vitesse et rythme sur le dernier mois. Si on ajoute un Thybulle qui sera là par intermittence, c’est tout le « supporting cast » de Joel Embiid qui doit se mettre au niveau pour l’aider à passer ce tour.
SAISON RÉGULIÈRE
Toronto 3-1
12 novembre : Philadelphie – Toronto (109-115)
29 décembre : Toronto – Philadelphie (109-114)
21 mars : Philadelphie – Toronto (88-93)
8 avril : Toronto – Philadelphie (119-114)
VERDICT
Voilà un duel qui nous laisse franchement perplexe. Philly s’affiche en favori avec l’avantage du terrain et ses deux superstars entourées de second couteaux de choix. Mais en face, Toronto se présente sur une belle dynamique venue boucler une saison impressionnante, durant laquelle les Raptors ont fait preuve de caractère et ont développé l’un des collectifs les plus efficaces de la ligue.
Les troupes de Nick Nurse ont joué avec l’intensité d’un match de playoffs des deux côtés du parquet durant toute la saison, avec de l’agressivité, ce côté « mort de faim », et ressemblent vraiment à l’équipe susceptible de déjouer une fois de plus les pronostics.
Comme l’a récemment souligné Fred VanVleet, les Canadiens ont réussi à gagner de différentes façons et grâce à de multiples armes cette saison. Notamment face à Philadelphie à deux reprises dans le sprint final, une fois à l’extérieur, une fois à domicile le tout sans Fred VanVleet ni OG Anunoby, mais avec un jeu collectif beaucoup plus cohérent.
Pas sûr que l’avantage du terrain soit vraiment profitable dans la mesure où les Sixers vont avoir une énorme pression sur leurs deux premiers matchs à domicile avant de se rendre dans une Scotiabank Arena qui sera chauffée à blanc et où ils évolueront sans Matisse Thybulle. Si Nick Nurse dispose de son côté de toutes ses forces en présence, Toronto pourrait bien être la grande surprise de ce premier tour.
Toronto 4-2
CALENDRIER
Game 1 : à Philadelphie, samedi 16 avril (00h00 dans la nuit de samedi à dimanche en France)
Game 2 : à Philadelphie, lundi 18 avril (01h30 en France)
Game 3 : à Toronto, mercredi 20 avril (02h00 en France)
Game 4 : à Toronto, samedi 23 avril (20h00 en France)
Game 5* : à Philadelphie, lundi 25 avril (à déterminer)
Game 6* : à Toronto, jeudi 28 avril (à déterminer)
Game 7* : à Philadelphie, samedi 30 avril (à déterminer)
*Si nécessaire.