Si Becky Hammon a annoncé cette saison qu’elle allait bientôt quitter la NBA, saisissant une opportunité en WNBA quand celle qui semblait l’attendre à San Antonio ne veut toujours pas s’offrir à elle, les Blazers sont fort probablement la franchise qui s’est le plus féminisée ces dernières années.
La promotion de Jessica Cohen au poste de préparateur physique en chef était ainsi une première dans la Grande Ligue. L’ancienne double championne WNBA, Sheri Sam, a également été embauchée récemment pour travailler en tant que gestionnaire dans le domaine du scouting. Et puis, au sein même de l’équipe, dans le staff de Chauncey Billups, c’est une autre femme : Edniesha Curry qui apporte son talent et son expertise pour la franchise de l’Oregon.
« Je suis simplement heureuse de faire partie d’une franchise NBA », avance Curry sur Sportsnet. « Ils embauchent de bonnes personnes qui s’avèrent être des femmes. Des femmes extraordinaires qui sont vraiment douées pour leur travail. Elles sont estimées pour le travail qu’elles font, pas simplement pour leur genre. »
Ancienne de la fac d’Oregon (après un passage par Cal-State Northridge), Curry est tout simplement la meilleure shooteuse à 3-points de l’histoire de Northridge, faisant remonter son histoire d’amour avec la balle orange à l’été 1996, quand la sélection américaine emmenée par Lisa Leslie avait atomisé la concurrence aux JO d’Atlanta avec 8 victoires en autant de matchs pour aller conquérir la médaille d’or.
« Pour moi, ces Jeux Olympiques 96, c’était incroyable. Quand j’ai vu Dawn Staley, Sheryl Swoopes et toute cette équipe à Atlanta, c’est là que je me suis dit que je voulais être une joueuse de basket. Après ça, j’ai toujours voulu être une athlète en Division I [universitaire]. »
Sélectionnée en 41e choix de la Draft 2002, Curry a joué en WNBA pendant deux saisons, l’une à Phoenix et l’autre à Los Angeles chez les Sparks, avant de finir sa carrière de l’autre côté de l’Atlantique, avec des passages en Grèce, Pologne, Israël et Hongrie.
1m63 de femme forte !
Après avoir raccroché les baskets, Curry a presque aussi sec décroché la plaquette d’entraîneur. Avant d’arriver cette année en NBA pour sa première année au sein du staff de Chauncey Billups, Curry est passée par la NCAA à l’Université de Maine, mais aussi le Vietnam, la Chine, Israël et la Palestine !
« Une des plus grandes différences est simplement la relation avec les gars. C’est une des choses que j’apprécie le plus dans ce métier. J’obtiens beaucoup de temps pour apprendre à les connaître en déplacement. C’est quelque chose qui est difficile à faire avec toutes les règles NCAA. Pour moi, c’est un vrai plaisir de pouvoir discuter avec eux. »
Plus important encore, elle a suivi le cursus du programme mis en place par la Ligue pour les Assistants coachs, participant notamment au Draft Combine et au G-League Showcase. Un de ses mentors est l’ancien coach des Raptors, Butch Carter.
« J’ai beaucoup appris à son contact, comment être professionnel, accepter les différentes étapes de sa carrière et être conscient qu’il y aura des hauts et des bas. Une des choses les plus importantes est de s’entourer de bonnes personnes qui vont vous aider à apprendre et à grandir en chemin. »
Si elle n’a pas encore osé se lancer dans un concours à 3-points avec les joueurs des Blazers dont elle s’occupe au quotidien (ou presque), Curry fait honneur à son patronyme, définitivement lourd à porter quand on évolue dans le monde ultra compétitif de la NBA.
« Je shoote un peu avec eux mais je n’essaye pas de trop crâner avec ma carrière », sourit Edniesha Curry. « [J’adorerais affronter] Klay Thompson et Dame [dans un concours à 3-points]. »