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Les nouveaux visages du trashtalking

NBA – Plongée dans l’évolution de cet art de la déstabilisation, qui tend désormais de plus en plus vers le « trash acting », alors que la NBA tolère désormais de moins en moins les joutes verbales.

Le « trashtalking » est une arme à double-tranchant qu’il faut savoir maîtriser. Certains joueurs se sont érigés en maîtres de cet art, cette capacité à déstabiliser leurs adversaires directs par la parole ou des gestes.

Chaque époque a eu son lot de bavards. On retiendra Michael Jordan et Gary Payton pour les années 90 avant de plonger directement sur ceux qui ont repris le flambeau aujourd’hui. Trae Young et Joel Embiid sont les nouveaux visages du trashtalking aux côtés des Pat Beverley, PJ Tucker, ou du maître en la matière : Draymond Green.

Damian Lillard, le « trend changer »

La NBA reste très vigilante sur tous les éventuels dérapages qui peuvent découler de tels échanges et a durci le ton au fil des années. Elle a ainsi poussé les joueurs à évoluer en allant plus vers la gestuelle et un ton un peu plus humoristique afin de pouvoir continuer à chambrer.

Damian Lillard est devenu le symbole de cette évolution avec son move signature baptisé « Dame Time », l’index sur le poignet pour signifier l’heure du « méga-money-time », le moment où il sort des paniers « clutch ».

Cette nouvelle tendance est née lors du cinquième match du premier tour des playoffs 2019 entre Portland et le Thunder du duo Westbrook-George. « Ce match, ça a probablement été celui où j’ai connu le plus de trashtalking de tout ma vie », s’est rappelé Damian Lillard. « Tout le monde était en train de parler, de s’insulter, de la part des deux équipes, tout le monde. Les joueurs se faisaient séparer. Et ça a continué après le match, dans les médias ».

Le meneur a alors offert la victoire à son équipe au buzzer d’un tir depuis le logo sur la tête de Paul George, couronné de sa célébration mémorable, d’un signe d’au revoir de la main pour Russell Westbrook & Co.

C’est ainsi que des célébrations plus visuelles qu’orales ont pris le pas. Dikembe Mutombo et son « Not in my house » de l’index s’est ainsi trouvé de dignes héritiers avec des « Shake the Baby » à la Russell Westbrook, des « Ice Cold » à la Trae Young, ou un bon vieux « Goodbye » de la main comme on a récemment vu faire Joel Embiid à Kevin Durant après une fin de match houleuse entre les deux joueurs.

« On ne voit pas trop de trashtalking à la Kevin Garnett ou à la Gary Payton », a-t-il également reconnu. « Ça ne va plus vraiment être une agression verbale comme ça pouvait l’être auparavant. Il y a encore des trashtalkers dans la ligue, mais dans l’ère dans laquelle nous jouons, c’est plus avec des gestes ».

Trae Young, le climatiseur

Un autre meneur a gagné ses galons de trashtalker patenté lors des derniers playoffs: Trae Young. La star des Hawks s’est notamment servie du contexte hostile du Madison Square Garden pour se sublimer, notamment sur le premier match qui a inversé le rapport de force entre les deux équipes.

Ce dernier a récemment expliqué que c’est sa force de caractère, qu’il a dû se forger depuis son enfance, à l’époque où il était (déjà) plus petit et plus frêle que les autres, qui lui a permis de développer cet atout. « Je pensais qu’on ne me respectait pas autant que je pensais le mériter. Alors quand je faisais quelque chose de bien, je voulais que ça se sache ! Je pense que c’est un signe de compétitivité et ça permet de s’amuser un peu ».

Auteur du floater de la gagne à la dernière seconde, il s’était alors fendu d’un doigt sur la bouche avant de se frotter les biceps, lui qui venait de climatiser le MSG.

« Avant le match, je savais ce que j’allais faire », s’est-il rappelé avec le sourire. « Je savais que si j’avais un moment pour le faire, j’allais en profiter. Et je savais à l’avance ce que j’allais faire. C’est amusant. Ça reste du basket, c’est du divertissement ».

La tradition devrait perdurer en espérant que le stade du « viril mais correct » ne soit plus dépassé, Trae Young ayant essuyé des crachats de la part d’un fan new-yorkais lors du Game 2 de la série.

Les fans des Knicks ne manqueront en tout cas pas une occasion pour tenter de le bousculer lors de ses visites au Garden. Le joueur a déjà répondu de son côté en sortant une ligne de chaussure, les « Ice Trae ». Les joueurs des Knicks, eux, ont savouré leur revanche en remportant les deux derniers matchs de saison régulière entre les deux équipes, à Atlanta, le dernier en date ayant été acquis cette nuit avec un Julius Randle survolté sur la fin.

Joel Embiid, le présent et l’avenir

Difficile d’évoquer le « trashtalking » sans parler de Joel Embiid, le pivot camerounais étant également particulièrement productif dans ce domaine. La star des Sixers se sert de cette arme avant, pendant, après un match, sur les réseaux, dans les médias… Chaque occasion est bonne pour essayer de conforter sa place de pivot dominant de la ligue. On se souvient notamment de sa passe d’armes mythique avec son actuel coéquipier Andre Drummond, qu’il s’est amusé à écraser sur le terrain avant de le tourner en ridicule dans la presse.

Son statut de star de la ligue est désormais bien installé et le showman est un peu moins démonstratif. Mais chassez le naturel, et il revient au galop ! Quelques semaines avant sa dernière incartade contre Kevin Durant, Joel Embiid s’était permis de taquiner Ime Udoka, ancien assistant dans le staff des Sixers et aujourd’hui à la tête des Celtics.

L’anecdote, racontée par The Ringer, rapporte que dans la dernière minute du match que Philly s’apprêtait à remporter, Joel Embiid s’est approché d’Ime Udoka. À la grande surprise de ce dernier, qui s’attendait sans doute à un clin d’oeil plus subtil, le Camerounais aurait lâché : « Hey, je suis un putain de monstre ! ».

Draymond Green, le gardien du temple

Le maître auto-proclamé en la matière reste Draymond Green. L’intérieur des Warriors est un fort en gueule dont on ne compte plus les sorties, parfois à la limite du dérapage contrôlé.

On doit toutefois lui reconnaître son habileté pour le chambrage, travaillé au fil d’années de pratique assidue. Si bien que lorsqu’il s’adresse à haute voix à ses coéquipiers sur le terrain, c’est bien souvent pour mieux tacler l’équipe adverse. Inattaquable, intouchable, un véritable sphinx du « trashtalking ».

« Vous avez l’opportunité d’écouter le meilleur trashtalker chaque semaine », s’est-il encore félicité fin décembre. « Je ne pense pas qu’il y ait un meilleur trashtalker que moi dans la ligue, et je m’y tiens. Je le garantis ».

Draymond Green a cité Larry Bird comme l’un de ses maîtres, et a tenu à souligner l’œuvre de Kevin Durant lorsque les deux joueurs étaient coéquipiers à Golden State. Il s’est notamment remémoré des scènes cultes, lorsque Kevin Durant faisait semblant de se demander qui défendait sur lui, ou à jeter un œil insistant au dos de son maillot.

« Il a de quoi chambrer pendant des jours ! Et vu que c’est Kevin Durant qui parle, qu’est ce que tu vas dire ? Tu ne sais pas dribbler ? Tu ne sais pas shooter ? Qu’est ce que tu peux lui dire ? Si tu n’as pas assez d’esprit pour avoir des répliques pertinentes, alors tu es foutu ».

Kevin Durant s’est en effet souvent nourri de ces joutes pour se dépasser. Car le « trashtalking » est avant tout une source de motivation et d’élévation. L’endroit où les talents se transcendent pour se disputer le dernier mot. Car le plus important reste de pouvoir lier la parole, ou les gesticulations, aux actes. Et dans ce domaine, Kevin Durant fait partie de ceux qui ont le plus de répondant.

« C’est juste de la compétition. Gagner, ça compte pour nous, chaque victoire. C’est toujours bon de battre la meilleure équipe de la conférence », avait ainsi conclu Joel Embiid après son accrochage avec KD, en profitant pour lui témoigner son respect et son admiration, une fois l’adrénaline retombée.

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