Seul joueur français drafté en NBA cette année, en 45e position, Juhann Begarin va pourtant devoir patienter encore un peu avant de commencer officiellement sa carrière aux États-Unis, du côté de Boston. Les dirigeants des Celtics, qui possèdent les droits de l’arrière de 19 ans, ont effectivement décidé de le laisser en Europe pour une saison supplémentaire.
Et c’est avec le Paris Basket, promu dans l’élite du championnat de France pour la première fois de sa (très) jeune histoire, que Juhann Begarin disputera l’exercice 2021/22. Une décision logique pour lui, qui se dit excité à l’idée de découvrir la première division française (ou Betclic Elite).
« C’est le club avec qui j’ai commencé et qui m’a aidé à atteindre mes objectifs », nous confie-t-il, à l’occasion du Media Day du Paris Basket. « Pour moi, il était clair que, si je ne restais pas [à Boston], je continuerais avec le Paris Basket, car j’ai été promu avec eux. [La Betclic Elite], c’est un nouveau challenge pour moi et un nouveau jeu auquel je vais devoir m’adapter, donc il n’y avait pas de raison pour que je change d’équipe [en Europe]. »
Une Summer League imparfaite mais encourageante
Aperçu cet été à la Summer League de Las Vegas, après avoir demandé l’autorisation à son néo-président Brad Stevens d’y participer, Juhann Begarin avait tourné à 6.2 points, 3.4 rebonds et 3.0 passes de moyenne, en cinq matchs dans le Nevada. Le tout à 39% aux tirs et 22% à 3-points.
« J’aurais pu et dû mieux faire », juge-t-il, à propos de ses performances en ligue d’été. « Mais tout n’était pas mauvais. Je pense avoir montré pas mal de bonnes choses et mes qualités. »
Au sein d’une équipe de Boston logiquement défaite par Sacramento, en finale du tournoi, Juhann Begarin avait donc alterné le bon et le moins bon, sans toutefois parvenir à convaincre les dirigeants celtes de le conserver dans le Massachusetts, dès cette saison. Certes déçu et frustré de ne pas pouvoir vivre son rêve américain en 2021/22, le Français préfère cependant rester positif.
« Je le prends comme une nouvelle opportunité, car je vais pouvoir progresser davantage et être mieux préparé l’année prochaine », reconnaît-il. « Mais j’aurai plus d’opportunités au [Paris Basket] et, si je suis vraiment meilleur, je pourrai peut-être avoir plus de responsabilités [à Boston]. »
Revenir meilleur dans un an
Sans surprise, lorsqu’il lui est clairement demandé si le plan était de retourner dès l’année prochaine chez les Celtics, où il s’estime « honoré » d’avoir atterri, Juhann Begarin répond sans équivoque.
« Oui, c’est l’objectif. [Les dirigeants de Boston] vont me suivre tout au long de la saison et regarder mes performances, m’indiquer la marche à suivre. […] Ils m’ont renvoyé en Europe pour un an et je sais que j’ai encore du travail à accomplir, afin d’être meilleur là-bas. Je vais donc faire tout ce qu’il faut, en vue de l’année prochaine. »
En attendant de retrouver Boston et le Massachusetts, pour ce « nouveau challenge » au sein d’une « franchise idéale » à ses yeux, et où il côtoiera « certains grands joueurs » comme Jayson Tatum ou Jaylen Brown, Juhann Begarin a d’ores et déjà pu identifier les aspects sur lesquels il doit travailler, afin d’être fin prêt pour l’exercice 2022/23.
« Je dois continuer à progresser sur mon shoot, sur mon dribble et sur à peu près tous les aspects du basket », nous énumère celui qui avoue s’inspirer de joueurs présents en Europe, comme son compatriote Nando De Colo (Fenerbahçe), mais aussi Mike James (Monaco), qu’il pourra justement affronter dès cette année. « Je suis très jeune, j’ai encore pas mal de choses à apprendre et je pense que cette saison en Betclic Elite va beaucoup m’apporter à ce niveau. »
Objectif playoffs avec Paris
En Betclic Elite, Juhann Begarin aura en tout cas la possibilité de se confronter à certaines des meilleures équipes européennes, comme l’ASVEL et Monaco, qui disputeront l’Euroligue. « Impatient » de les affronter, le 45e choix de la dernière Draft a surtout hâte de réaliser une grande saison avec le Paris Basket, qui vise tout simplement le Top 8 au classement, et donc les playoffs.
« Je pense que l’on a un bon groupe et que l’on peut faire de bonnes choses cette année », nous annonce-t-il. « Mon objectif sera de progresser et d’apporter au maximum, sans pour autant délaisser les objectifs collectifs. L’un ne va pas sans l’autre. Je ne pourrais pas être performant si l’équipe ne l’est pas, elle aura besoin de moi pour performer également. »
Et pour performer du mieux possible, Juhann Begarin pourra s’appuyer sur ce que son court passage estival aux États-Unis lui a enseigné. Plus particulièrement en ce qui concerne sa vision du basket en général.
« Je connais mieux la façon dont jouent les Américains », nous explique, pour finir, celui qui a vécu sa Draft NBA comme une « délivrance », depuis New York. « Si j’apporte ça à mon jeu, dans le basket européen, ça peut donner une bonne combinaison, ce qui va me permettre de mieux jouer et progresser. Si on regarde le championnat français, on voit qu’il y a beaucoup d’étrangers, et notamment des Américains, qui dominent et ce n’est pas pour rien. »