Gregg Popovich peut souffler : les Etats-Unis seront au complet cet après-midi (14h00, heure française) pour affronter la France puisqu’on a appris que les trois finalistes, Jrue Holiday, Khris Middleton et Devin Booker seraient en tenue. Invaincue depuis 25 matches aux Jeux olympiques, Team USA débute la défense de sa triple couronne acquise en 2008, 2012 et 2016 face à des Bleus en quête d’une première victoire depuis le début de leur préparation.
Une rencontre aux allures de revanche puisque l’Equipe de France avait fait tomber les Etats-Unis en quart-de-finale de la Coupe du monde 2019. Jayson Tatum, Gregg Popovich et Khris Middleton sont les seuls rescapés du groupe qui avaient finalement terminé 7e de la compétition. Un vrai fiasco.
Un vécu collectif favorable aux Bleus ?
En face, des Bleus toujours capables du meilleur comme du pire, et les joueurs de Vincent Collet n’ont aucune certitude avant d’affronter les États-Unis. Les trois matches de préparation se sont soldés par des défaites, et malgré le vécu collectif du noyau dur (De Colo, Fournier, Batum, Gobert…), la France manque d’automatismes et d’une identité. Pourtant, c’est justement cette expérience que redoute Steve Kerr, adjoint de Gregg Popovich.
« Je me souviens que la France avait très bien joué » se souvient le coach de Golden State. « Ils avaient réussi plusieurs tirs importants à 3-points sur des fins de possession. Nous avions eu du mal à marquer, leur défense était bonne. Ce n’était pas notre meilleur match, mais nous connaissons bien leur équipe. Ils n’ont pas beaucoup changé. Ils ont toujours les mêmes joueurs avec Fournier, Batum et Gobert et De Colo et d’autres. C’est l’un des aspects intéressants du basket-ball international : notre équipe change chaque année, mais toutes les équipes contre lesquelles nous jouons restent les mêmes. C’est le grand défi. Ils ont beaucoup de continuité ».
Côté français, Nando De Colo retoque cet argument. « Si les JO avaient pu se passer en 2020, on aurait pu surfer sur cette dynamique de 2019 mais aujourd’hui, on arrive avec un nouveau groupe et il faut se concentrer là-dessus. Le mot d’ordre, c’est d’être en mission. »
Une mission qui débute face à l’ogre américain, revanchard de surcroit. « Il y a des discussions entre nous, mais pas seulement de la part des joueurs NBA. On sait quel style de jeu les Américains aiment jouer. Le plus important à ce stade, c’est de se concentrer sur nous, notre jeu » rappelle l’arrière des Bleus. « On a une certaine marge de progression. On sait que le premier match est contre les États-Unis qui voudront prendre leur revanche de 2019. Il faudra être prêt évidemment. Mais on a une compétition à enchaîner derrière. »
« Il y a tellement de monde qui pense que Team USA va tout écraser… »
À écouter Nando De Colo, mais aussi Evan Fournier, ce match face à Team USA est plus important pour les Américains que pour les Bleus, et on sait que l’Equipe de France n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est dans la peau de l’outsider. « De toute façon, même si on fait un résultat dès dimanche, le deuxième match va être très important également. On sait qu’on peut se retrouver avec des égalités. Vincent l’a répété maintes et maintes fois, le deuxième match va être le match clé de notre compétition, c’est celui-là qui nous enverra plus loin dans la compétition » insiste Nando De Colo.
Côté US, aucune certitude non plus. Les troupes de Gregg Popovich ont perdu face à l’Australie et le Nigeria, avant de montrer de meilleures choses face à l’Argentine puis l’Espagne. Un mal pour un bien pour Kevin Durant, la superstar de l’équipe, pas loin d’être le meilleur joueur des playoffs avant que les Nets ne prennent la porte face aux Bucks, futurs champions NBA.
« C’était une bonne chose de prendre une droite au menton dès le début, pour nous rappeler que ce ne sera pas une promenade de santé », avait-il expliqué au New York Post. « Il y a tellement de monde qui pense que Team USA va tout écraser, que c’était bien de voir ça. J’espère que ce seront les dernières défaites. »
Team USA se découvre
Début de réponse à partir de 14h00 avec des Américains qui intègrent quatre nouveaux joueurs : JaVale McGee, à la place de Kevin Love, et donc les trois finalistes Jrue Holiday, Khris Middleton et Devin Booker. Les deux premiers vont apporter de la défense et de la complicité, et on peut s’attendre à ce que Gregg Popovich les fasse souvent jouer ensemble. Sur le papier, Holiday est une doublure idéale pour Damian Lillard, tandis que Middleton se disputera le poste d’arrière titulaire avec Devin Booker. A priori, Zach LaVine devrait être davantage utilisé comme joker en sortie de banc.
À l’aile, Jayson Tatum et Kevin Durant devraient débuter, tandis que Draymond Green continuera d’occuper ce rôle de petit pivot. Si Gregg Popovich lui fait confiance, c’est pour son expérience, son leadership en défense mais aussi ses qualités de créateur. Face à la France et surtout Rudy Gobert, Gregg Popovich pourrait aussi choisir de débuter avec Bam Adebayo, et c’est Jayson Tatum qui serait alors relégué sur le banc.
Frank Ntilikina forfait
Cette richesse d’effectif est le point fort des Etats-Unis, à condition que Coach Pop’ trouve une hiérarchie, et parvienne à maintenir tout le monde sous pression. On l’a vu face à l’Espagne, c’est par sa densité physique et son agressivité défensive que Team USA avait fait la différence en deuxième mi-temps avec, sur le papier, 8 à 9 joueurs interchangeables. Clairement, la France n’a pas la même richesse d’effectif, et si les Etats-Unis parviennent à maintenir le même rythme pendant 40 minutes, ça peut vite devenir un cauchemar pour les adversaires.
Cette pression constante, portée par une domination physique et une défense agressive, est de toute façon la recette américaine pour retrouver les sommets depuis les différentes débâcles du début des années 2000.
Côté Bleus, le point fort, c’est cette colonne vertébrale De Colo – Fournier – Gobert avec Batum comme « facilitateur ». Sur le papier, Thomas Heurtel est le meneur idéal pour les épauler mais le Madrilène a raté une bonne partie de la préparation, et pour l’instant, c’est Frank Ntilikina ou Andrew Albicy qui apportent de la densité défensive sur le poste 1. C’est ce qui avait réussi aux Bleus en 2019 puisqu’ils avaient étouffé Kemba Walker. Cette fois, ce sera Damian Lillard, et ce sera un tout autre défi. D’autant que Ntilikina est forfait.
TEAM USA
Meneurs : Damian Lillard (Blazers), Jrue Holiday (Bucks)
Extérieurs : Devin Booker (Suns), Kevin Durant (Nets), Zach LaVine (Bulls), Khris Middleton (Bucks), Jayson Tatum (Celtics), Jerami Grant (Pistons), Keldon Johnson (Spurs)
Intérieurs : Bam Adebayo (Miami Heat), Draymond Green (Warriors), JaVale McGee (Nuggets)
FRANCE
Meneurs : Thomas Heurtel (Real Madrid), Andrew Albicy (Gran Canaria), Frank Ntilikina (Knicks)
Extérieurs : Nando de Colo (Fenerbahçe), Evan Fournier (Celtics), Nicolas Batum (Clippers), Timothé Luwawu-Cabarrot (Nets)
Intérieurs : Rudy Gobert (Jazz), Vincent Poirier (Real Madrid), Moustapha Fall (Olympiakos le Pirée), , Guerschon Yabusele (Real Madrid), Petr Cornelie (Elan Béarnais)
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