Le sniper Turc Furkan Korkmaz, auteur de l’une de ses meilleures saisons en carrière (9.1 points, 2.1 rebonds, 1.5 passes par match) aura été l’une des satisfactions des Sixers, dont l’exercice 2020/21 a terminé en queue de poisson. Le #30 de Philly, en partance pour Victoria et le tournoi de qualification olympique avec la Turquie, a pris le temps de revenir sur la saison de son équipe, mais aussi sur ses performances individuelles.
Furkan Korkmaz, cela date de quelques jours, mais la saison des Sixers s’est terminée de la plus mauvaises des manières après ce Game 7 face aux Hawks…
C’est encore frais, et je ne vais pas vous cacher que c’est encore dans les esprits. On n’a pas assuré, on n’a pas complètement fait le travail et il y a des regrets, c’est certain. On ne va pas se cacher, je pourrais le résumer en une seule phrase : un vrai goût amer dans la bouche. On a commis des erreurs qui ont été payées cash, et Atlanta a joué les coups à fond quand on leur a laissé la place de la faire. On a dominé des matches sur trois quart-temps, puis on s’est écroulé sur certains moments, ce n’était vraiment pas normal. Je ne suis pas du genre à trop me prendre la tête sur les défaites, mais cette élimination est difficile à encaisser. Il faut passer à autre chose maintenant et avancer, il n’y a pas vraiment le choix.
Ben Simmons a été la cible de grosses critiques depuis cette élimination, qu’en pensez-vous ?
C’est injuste car Ben joue toujours à fond pour l’équipe, il est l’un des piliers des Sixers. Ça ne sert à rien de cibler un joueur, on a perdu en équipe, c’est tout. Il faut être constructif dans la victoire comme dans la défaite, et accepter de regarder vers le futur. Ben a réalisé une superbe saison, et ce n’est pas à cause de lui que l’on perd face aux Hawks. On gagne ensemble, on perd ensemble, c’est comme ça que je perçois le sport de manière collective. Il ne faut pas tailler tel ou tel joueur, ça ne sert strictement à rien, juste à créer des fausses polémiques et à faire parler les gens.
« Je suis un Sixer et fier de l’être, et je sais que je peux aider la franchise à continuer à construire un grand avenir, j’en suis vraiment convaincu »
Qu’avez-vous pensé de vos prestations en playoffs ?
J’ai donné mon maximum, comme d’habitude. On m’a demandé à certains matches de jouer plus de minutes que d’habitude, et je pense que j’ai fait le travail. C’est sûr qu’on aimerait toujours avoir de meilleurs pourcentages aux tirs, et être encore plus décisif, mais j’ai respecté les consignes du coach et j’ai rendu de bonnes copies à mon avis. Je suis à l’aise dans ce collectif, les gars savent me trouver et ont confiance en moi. J’ai eu quelques bonnes séries de tirs de loin, et j’ai hâte de revenir la saison prochaine pour montrer que j’ai encore progressé.
Vous êtes en fin de contrat avec les Sixers, aimeriez-vous poursuivre l’aventure à Philadelphie ?
Oui, j’aimerais continuer avec les Sixers. Je suis ici depuis quatre ans, je suis vraiment heureux dans cette ville et fier de jouer pour cette franchise. Après je sais que ce n’est pas de mon contrôle de décider cela, et c’est la direction de la franchise qui décidera de cela. Je suis très attaché à la franchise, et je me sens vraiment bien dans cette équipe et à jouer devant les fans, qui sont vraiment géniaux et intenses (rires). Je suis un Sixer et fier de l’être, et je sais que je peux aider la franchise à continuer à construire un grand avenir, j’en suis vraiment convaincu. Je suis encore jeune et j’ai encore beaucoup à apprendre, mais j’ai montré depuis que je suis ici que je peux aider l’équipe.
Daryl Morey a dit que les Sixers avaient de l’avenir malgré cet échec face aux Hawks. Mais il a aussi dit qu’il faudrait peut-être recruter de nouveaux joueurs…
Oui, son but est de construire la meilleure équipe possible, et je suis d’accord avec le fait que l’on a un bel avenir devant nous. On a quand même Joel Embiid, qui est second à la course au titre de MVP, Ben Simmons, qui est l’un des meilleurs joueurs de la ligue, des vétérans de gros niveau comme Danny Green, Dwight Howard et Seth Curry, et plein de jeunes talents comme Shake Milton et Tyrese Maxey. Il y a beaucoup d’équipes en NBA qui aimeraient avoir notre effectif, donc je pense que la base de travail est super solide. On doit juste continuer à bosser, et à croire en nous. Les Sixers peuvent atteindre le titre NBA très rapidement, il faut juste continuer à bosser dur et à y croire. On va apprendre de nos erreurs, je sais que l’on reviendra meilleurs après ce terrible échec.
« Je vais retrouver l’équipe nationale avec le couteau entre les dents, mort de faim à l’idée d’aider le pays à essayer de prendre un ticket pour Tokyo »
Qui voyez-vous gagner le titre cette saison ?
C’est assez ouvert, donc c’est difficile de savoir qui va aller au bout et ramener le trophée à la maison. Atlanta joue sans pression, donc ils sont vraiment dangereux et Trae Young est en feu depuis le début des playoffs, donc les Bucks devront faire attention. D’ailleurs, il leur a gagné le premier match quasiment tout seul, ce qui confirme encore plus leur bon moment de forme. Quand on joue sans pression et en pleine confiance, une équipe est très, très dangereuse. Phoenix a l’avantage à l’Ouest, et ils ont gagné sans Chris Paul, ce qui est énorme quand même. L’apport qu’il a dans cette équipe est incroyable, il a changé la franchise qui était en galère il y a un an et demi. Je parle en connaissance de cause, rien n’est acquis, même avec l’avantage du terrain (rires). Ça va être intense, mais je vais maintenant me concentrer sur l’équipe nationale. Je ne vais pas trop suivre les matches NBA dans les prochaines semaines pour être honnête avec vous (rires).
Vous partez pour Victoria, au Canada, pour aider l’équipe de Turquie à essayer de se qualifier pour les prochains Jeux Olympiques. Comment voyez-vous ce mini tournoi de qualification ?
Je vais retrouver l’équipe nationale avec le couteau entre les dents, mort de faim à l’idée d’aider le pays à essayer de prendre un ticket pour Tokyo. Le tournoi est court, on ne va pas avoir le temps de trop réfléchir, il faudra rentrer à fond dans le tournoi dès la première minute du match face à l’Uruguay mardi prochain. Il faut gagner chaque match et jouer comme si notre vie en dépendait. Chaque rencontre sera une finale, et on va déjà avoir un joli morceau à gérer face aux Uruguayens, que l’on ne connait pas trop mais qui seront dangereux, puis face aux Tchèques que l’on connait très bien. Ils ont fait un super mondial en Chine et ils vont en vouloir autant que nous. Après, attention au Canada qui joue à domicile, et qui va sortir une armada NBA de très haut niveau. C’est ouvert, mais on veut aller à Tokyo.
La Turquie aux Jeux Olympiques, ça vous fait rêver, non ?
Ah c’est clair, j’en rêve ! Ce serait génial, ça serait vraiment un rêve de gosse qui se réaliserait. J’ai tellement de souvenirs à regarder le basket aux Jeux Olympiques, et j’ai envie d’en construire avec la sélection nationale également. On a quatre matches à gagner, et on est au Japon. Ça ne sera pas facile, mais on peut y arriver. Dans tous les cas, on va se donner à 300% pour aller au Japon.
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.