Cure de jouvence pour Gregg Popovich, à la tête du plus jeune roster de sa carrière en NBA

Il y a peu, Gregg Popovich était à la tête du trio Parker-Ginobili-Duncan. Trois vétérans avec qui il suffisait presque d’un clin d’œil pour se comprendre. Un groupe de vétérans puisque même après la retraite de Tim Duncan, en 2016/17, les Spurs disposaient du deuxième effectif le plus âgé de la NBA avec près de 29 ans de moyenne d’âge.

Trois ans plus tard, la donne a changé. Et même s’il reste quelques vieux sages comme LaMarcus Aldridge (35 ans), Rudy Gay (34 ans), Patty Mills (32 ans) ou encore DeMar DeRozan (31 ans), San Antonio affiche un effectif plutôt jeune, culminant à 25.6 ans de moyenne d’âge. En 24 ans de carrière, c’est le plus jeune effectif coaché par Gregg Popovich, seulement le troisième coach septuagénaire de l’histoire, avec Hubie Brown et Bill Bertka.

De l’ouverture d’esprit pour rapprocher les générations

Un fossé générationnel comblé par l’ouverture d’esprit qui aide les deux camps à se rapprocher et à s’en amuser, comme lorsqu’il faut choisir la playlist à l’entraînement et que Pop « infecte le groupe » avec du Elvis Presley, les Beatles ou encore le compositeur classique autrichien Franz Schubert en clin d’œil à Jakob Poeltl pour son anniversaire. Pour ce qui est des joueurs, c’est bien souvent le hip-hop qui l’emporte, et un certain « Lil Baby » qui fait l’unanimité ces derniers temps.

« J’ai l’impression qu’il est assez à l’écoute », explique Keldon Johnson, 21 ans. « Il écoute toujours. Et tout ce qu’on peut dire, il le reprend. Il est très branché. Il est ouvert aux nouvelles idées et à la nouvelle musique. Il ne dit pas qu’il va aimer ça, mais il est ouvert à ça ».

Du Gregg Popovich dans le texte qui vit une cure de jouvence aux côtés de la jeune garde dont le rookie Devin Vassell, premier joueur de l’histoire des Spurs né après l’an 2000. « Comme c’était déjà le cas avant, c’est très amusant », a déclaré Gregg Popovich au sujet de ses plus jeunes éléments. « Ils sont très énergiques, très soucieux de bien apprendre et très marrants ».

Les plus jeunes à l’écoute

Le stratège des Spurs peut aussi s’appuyer sur son noyau de vétéran pour maintenir le lien avec le groupe sur des sujets un peu moins légers, comme le basket…

« Nous sommes comme une passerelle entre les deux », a ajouté Rudy Gay. « Il s’appuie sur nous, parce que nous sommes un peu le lien entre sa façon de penser et celle des plus jeunes ».

Enfin, les joueurs, même les plus jeunes, sont conscients de la chance qu’ils ont de pouvoir côtoyer un des coachs les plus emblématiques de la NBA, pour ce qui est du plan purement basket déjà, mais pas seulement.

Au début du « training camp », Lonnie Walker IV a par exemple demandé conseil à son coach sur quelques bouquins à lire. Gregg Popovich lui en a suggéré une dizaine comme le premier tome des mémoires de Barack Obama, récemment paru, ou encore « Caste : Les origines de notre mécontentement » d’Isabel Wilkerson. « J’ai comme une angoisse avec ça. J’essaie de choisir le bon pour commencer », a souligné Lonnie Walker IV.

Qu’il n’attende pas l’arrivée de Gregg Popovich sur Twitter pour le faire. « Il n’a aucun goût pour ça. Il n’aime pas les absurdités et ne veut pas entendre les conneries des gens », a glissé Lonnie Walker IV qui a essayé de le convaincre d’ouvrir un compte. « Aucune chance », a confirmé coach Pop.