Parmi les offres reçues par Mike Krzyzewski pour coacher en NBA, en 1990 du côté de Boston, en 1994 avec les Blazers puis en 2004 aux Lakers, c’est cette dernière qui a visiblement été la plus proche de se concrétiser. Après avoir fait venir Gary Payton et Karl Malone pour épauler Kobe Bryant et Shaquille O’Neal, la formation californienne avait échoué en finale NBA face aux Pistons, ce qui avait conduit au départ de Phil Jackson.
Coach K, qui avait déjà remporté trois de ses cinq titres universitaires, a alors songé à intégrer la NBA, les Lakers lui ayant déroulé le tapis rouge afin qu’il quitte Duke.
« J’avais 57 ans, et je me suis demandé s’il y avait encore des choses à découvrir, alors que j’adorais pourtant ce que je faisais et que j’adorais Duke. Je ne me voyais pas faire ça pour toujours, et je connaissais Kobe. Ils sont venus chez moi et proposaient beaucoup d’argent. On construisait l’Emily Krzyzewski Center à cette époque et ils ont proposé de couvrir les frais de construction pour le finir ».
De 40 000 dollars à 40 millions de dollars
Après avoir longuement hésité, Mike Krzyzewski a finalement décliné la proposition. Ce qu’il ne regrette pas, l’argent n’ayant pas suffi à le convaincre, lui qui a ensuite été le coach le mieux payé de toute la NCAA.
« Quand ils ont quitté la maison, je me suis rendu compte que c’était une question générationnelle. On a tous besoin de gens qui croient en nous dans la vie. Et le gars qui m’a engagé ici, Tom Butters, qui est décédé depuis, a cru en moi à trois reprises, trois fois à des moments critiques. Il n’était plus mon supérieur mais je l’ai appelé, 25 ans après mon arrivée. Je lui ai dit : « Tom, quand tu m’as engagé, tu m’a payé 40 000 dollars », et pour être franc, j’ai accepté le job sans savoir combien j’allais prendre, mais c’est une autre histoire. À l’époque, au niveau financier, ça représentait beaucoup d’argent, mais on m’offrait 40 millions de dollars. Donc je lui dis : « Tom, 40 000 dollars, 40 millions, qu’est ce que tu en penses ? ». Il m’a répondu : « Je crois que tu devrais me donner un pourcentage de 10% ». Je lui ai dit que c’était un imbécile en rigolant. Mais je ne pouvais pas le faire. J’aime trop Duke. L’ironie de l’histoire, c’est que deux ans plus tard, Jerry Colangelo m’a demander de coacher l’équipe nationale américaine. J’ai accepté et j’ai adoré. On a gagné trois médailles d’or aux Jeux olympiques, deux championnats du monde et aussi deux championnats universitaires. C’était intéressant à l’époque, mais je suis content de ne pas l’avoir fait ».