C’était le 28 août 2004, au Olympic Indoor Hall d’Athènes. Après avoir éliminé la Grèce en quart de finale et les Etats-Unis en demi-finale, l’Argentine de Manu Ginobili retrouve l’Italie pour la médaille d’or.
Menée par Gianluca Basile, la « Squadra azzura » a de son côté effacé Porto Rico en quart de finale puis la Lituanie en demi, aidée par une insolente réussite à 3-points (18/28, soit 64.3% de réussite de loin). Mais la « Génération Dorée » argentine ne va pas laisser l’histoire lui échapper et s’impose (84-69) pour atteindre le sommet de l’Olympe.
Pourtant, il n’y a encore que deux points d’écart (61-59) à huit minutes de la fin. Mais l’Italie est à court de solutions offensives face à la « grinta » adverse. Un 3-points d’Alejandro Montecchia, une faute antisportive sur une contre-attaque de Luis Scola, puis un superbe service de ce dernier pour le dunk en trailer de Ruben Wolkowyski, et voilà l’Argentine qui passe à +9 ! Un écart que l’Italie ne parviendra jamais à combler…
Pour « l’Albiceleste », c’est la consécration d’un groupe de copains, qui a suscité l’admiration de tous.
« C’était vraiment touchant de les voir chanter et danser, de les voir s’embrasser. C’était l’exubérance du basket pour un groupe qui joue ensemble depuis qu’ils ont 12 ans »
« Quand vous ne gagnez pas, c’est toujours un échec, mais j’admire l’Argentine », ne pouvait que constater David Stern, alors que les États-Unis n’avaient pas atteint la finale des JO pour la première fois depuis 1988, et l’arrivée des joueurs professionnels en équipe nationale. « C’était vraiment touchant de les voir chanter et danser, de les voir s’embrasser. C’était l’exubérance du basket pour un groupe qui joue ensemble depuis qu’ils ont 12 ans. »
Face aux stars dispersées de Team USA, l’Argentine a ainsi escaladé l’Olympe avec un groupe compact, certes mené par un joueur d’exception à l’extérieur, Manu Ginobili, et une force poste bas dans le jeu FIBA, Luis Scola, mais surtout avec un groupe uni, qui se connaissait par cœur et jouait les uns pour les autres.
« On jouait ensemble depuis nos 15 ou 16 ans. On a grimpé les marches petit à petit, à travers les phases de groupes et on a fini avec la médaille d’or. Pour être honnête, si vous m’aviez dit en 1999, ou à n’importe qui d’autre dans le monde, qu’on aurait fait ça cinq ans plus tard, tout le monde vous aurait ri au nez », s’amuse l’intérieur.
Mais en 2004, c’était bien l’Argentine qui riait.
« C’est différent quand vous allez en équipe nationale et que vous pouvez construire une équipe solide », conclut Fabricio Oberto. « Manu (Ginobili) ne prenait parfois que deux tirs par match mais il était le plus heureux. Peut-être que parfois, je ne prenais pas un seul tir du match mais j’étais heureux. On aimait juste être ensemble. »