On le sait, en NBA, les gros marchés participent à la santé des petits marchés. Plus les Lakers ou les Knicks se portent bien, plus ça profite aux Grizzlies ou aux Pelicans, deux des franchises les moins valorisées et les moins profitables. Pourquoi ? Tout simplement parce les franchises les plus riches reversent une partie de leurs revenus à la NBA, qui ensuite les redistribue aux équipes les moins riches. C’est le même principe que la « luxury tax ».
Ce système est aujourd’hui mis à mal par le Covid-19 et plus particulièrement par la perspective des huis-clos. Les Warriors, les Knicks ou encore les Lakers seront les plus impactés par l’absence de public, et donc de l’absence de revenus issus de la billetterie et des boutiques les soirs de match.
« Les Lakers et les Knicks pourraient ne pas avoir de public, de suites ou le reste. Il n’y aura plus de revenus à partager, et ça pourrait être la bagarre » explique le président d’une franchise de la conférence Est.
Mais quelle bagarre ? Selon ESPN, cela concernerait d’abord les autorisations d’accueillir du public ou pas dans les salles. Une autorisation délivrée par les gouverneurs, et donc des hommes politiques. « Les partenariats habituels pourraient être absents parce que la taille du marché aurait moins d’importance que les conditions mêmes du marché, et ces dernières changent en permanence » résume un président d’une franchise de l’Ouest.
La réouverture des salles au public décidée Etat par Etat
Les petits marchés seraient ainsi privés des revenus des franchises plus riches, mais il y aurait aussi une disparité entre les petits marchés. Imaginons ainsi que les Hornets puissent recevoir du public et pas le Magic ? Une disparité qui pourrait avoir de lourdes conséquences puisque les équipes privées de public pourraient faire des économies, à la fois en matière de recrutement de joueurs, mais aussi en matière de personnel avec de possibles licenciements. Ouvrir les salles au public est donc un choix économique, politique et sportif.
Même souci pour les franchises les plus riches, et ESPN rappelle ainsi que les Warriors doivent rembourser le Chase Center, qui a coûté un milliard de dollars, tandis que le patron des Rockets attend un retour sur investissement sur les 2.2 milliards investis dans le rachat de la franchise, tout en versant 250 millions de dollars d’intérêts par an.
Pour un dirigeant de la NBA, cité par ESPN, les franchises les mieux gérées ont de la trésorerie, et elles seront capables de laisser passer l’orage. Pour les autres, il faudra faire des économies et la NBA pourrait les aider en décalant le paiement des indemnités dues à un coach ou un joueur coupé. Autre piste : baisser le montant minimum de la masse salariale et ainsi éviter que l’argent non dépensé soit reversé aux autres joueurs de l’effectif.