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Changement de ballon : l’expérience ratée de 2006

En 2006, la NBA avait voulu changer ses ballons. Spalding était passé du cuir à une matière synthétique. Mal accueillie par les joueurs, cette balle ne restera en NBA que deux mois.

Premier fournisseur de ballon de l’histoire de la NBA, Wilson va le redevenir à partir de la saison 2021-2022. La marque va ainsi remplacer Spalding et mettre fin à une collaboration qui dure depuis 1983 avec la ligue.

Durant ces 38 ans donc, qui ont installé Spalding comme une référence mythique dans le monde du basket, il y eut un couac. Il date de la saison 2006-2007 avec une révolution tuée non pas dans l’œuf mais tout juste à sa sortie. Cette saison-là, le ballon NBA se transforme, passant du cuir à une matière synthétique. C’est une première en 35 ans et seulement la seconde fois en 60 saisons. Pourquoi et comment ?

Une décision prise unilatéralement

Cette annonce intervient en juin 2006. Elle est censée tenir compte de « l’avis des joueurs qui regrettaient que le cuir soit une matière qui glisse beaucoup avec la sueur, » justifie Stu Jackson, le bras droit de David Stern.

Sauf que si l’idée provient du sentiment des joueurs, ces derniers sont exclus du processus de décision. Certes, ce ballon est utilisé pendant les All-Star Weekend 2005 et 2006 et en G-League durant la saison 2004-2005. Certes, des anciens joueurs NBA comme Mark Jackson, Steve Kerr ou Reggie Miller l’ont testé, mais les joueurs en activité n’ont pas été consultés. Un choix étrange alors même que c’est leur principal outil de travail.

« Franchement, on peut changer la taille des shorts, le placement de vos brassards et votre tenue sur le banc avec le dress code », liste LeBron James pour ESPN. « Ça, on peut le contrôler. En revanche, qu’on en arrive au point de changer le ballon… On l’utilise tous les jours, chaque minute, et pendant 82 matches. Sans oublier la présaison et les playoffs. Ça n’a pas de sens. C’est ce qu’on aime le plus. C’est ça le hic : pourquoi changer quelque chose qui est si important pour nous ? »

Mais David Stern annonce que la NBA se dote du « meilleur ballon du monde« , et l’expérience commence.

Ouverture du bureau des plaintes

Très rapidement, les joueurs font connaissance avec ce ballon synthétique. Et la révolution n’a pas lieu : les conservateurs se font entendre.

« C’est affreux », commente Shaquille O’Neal, dans les colonnes d’ESPN en octobre 2006. « On dirait les ballons bons marché achetés dans les magasins de jouets. Quand la balle devient humide, on ne peut plus la contrôler. Ceux qui ont fait ça devraient être virés. C’est une décision affreuse. Catastrophique. »

Exprimées avec ou sans diplomatie – d’un simple « je n’aime pas » de Michael Doleac à un « je déteste » de Deshawn Stevenson – les critiques pleuvent. « Espérons qu’avec le temps, on n’en entendra plus parler et qu’on arrêtera de se plaindre », annonce Dwyane Wade.

Un simple manque d’habitude, alors que pour certains joueurs, les plus anciens, cela fait plus de dix ans qu’ils évoluent avec l’ancien modèle de Spalding ? Bien sûr. Mais comment s’habituer quand le frottement avec ce ballon abîme les mains, allant même jusqu’à des coupures sur les extrémités des doigts ?

« Je dois constamment mettre de la lotion sur mes mains car mes doigts sont touchés et cela provoque des coupures sur le bout de mes doigts », regrette Ray Allen, qui venait de battre le record de panier à 3-pts dans une saison en 2005-2006. « Le ballon assèche mes mains, en absorbant l’humidité. »

Même le double MVP de la ligue en titre, Steve Nash, n’est pas à l’aise avec ce ballon. Le Canadien pointe le même problème que le shooteur des Sonics, et compare ses petites blessures aux mains à des « coupures avec du papier ». Il est appuyé par son ancien coéquipier de Dallas, Dirk Nowitzki, qui confirme qu’il a les mains qui saignent au toucher de cette gonfle.

« Quand des manieurs de ballons du niveau de Steve Nash et Jason Kidd se plaignent, ça veut dire quelque chose », résume Shareef Abdur-Rahim.

David Stern reconnaît son erreur

C’est donc tout logiquement que le 1er décembre 2006, après plusieurs semaines de compétition et de lamentations répétées, le syndicat des joueurs dépose une plainte au National Labor Relations Board, l’organisme qui régit le droit du travail aux États-Unis.

Dans son communiqué, il explique que « David Stern n’a jamais consulté les joueurs concernant ce nouveau ballon, ni permis de le tester avant son utilisation, ce qui montre un grand irrespect envers les joueurs ». Pour appuyer sa démonstration, il énumère les différentes déclarations négatives des joueurs sur cette balle.

Quatre jours après et pour le New York Times, David Stern, sans enterrer encore ce nouveau ballon, reconnaît qu’une erreur a été faite : « Je ne vais pas défendre à tout prix ce ballon. Avec le recul, on aurait pu mieux faire. J’en prends la responsabilité. »

Les ballons sont renvoyés à Spalding pour des tests complémentaires, mais restent utilisés pour les matches de saison régulière. Néanmoins, un changement n’est pas à exclure. « On doit analyser le mécontentement des joueurs », poursuit le patron de la NBA. « Tout est sur la table. Je suis réaliste. Il faut faire les bons choix, c’est-à-dire écouter nos joueurs. »

Le syndicat des joueurs considérerait comme « une victoire » de revenir à l’ancien modèle de ballon. C’est finalement acté le 11 décembre 2006, avec une mise en pratique dès le 1er janvier 2007.

Des mauvaises sensations, mais pas de mauvais chiffres

La saison 2006-2007 ayant commencé le 31 octobre, le nouveau ballon n’aura donc eu que deux mois d’existence. La méthode forcée pour l’imposer, les plaintes des joueurs et la mauvaise publicité auront donc eu sa peau.

Car pour Spalding, ce fut un épisode douloureux. Après l’annonce de David Stern, la marque a proposé un remboursement de 100 dollars, plus 15 dollars de taxes et d’expédition, pour tout acheteur de ce ballon qui souhaitait désormais s’en séparer. Ce qui aurait pu et dû être un coup marketing génial s’est transformé en échec industriel.

Surtout que la décision prise par David Stern, et si mal acceptée par les joueurs, a toujours été un peu floue.

Spalding expliquait que ce passage au synthétique était une solution devant les problèmes posés par le cuir. La marque avançait des problèmes pour se fournir en cuir de bonne qualité ainsi que le temps que cela demandait pour user les ballons afin de les rendre plus agréable pour les joueurs. Des arguments qui n’ont jamais convaincu puisque la ligue a rapidement fait marche arrière, si bien que ces soucis ne devaient pas être si insurmontables.

Qu’en fut-il des performances sur le terrain ? Les deux champions en titre du Heat, Shaquille O’Neal et Dwyane Wade, avaient misé avant le début de compétition sur des conséquences techniques : les joueurs seraient mal à l’aise avec ce ballon, donc plus maladroits.

« Je pense que le nombre de rebonds va augmenter cette année. Il va y avoir plus de briques », annonçait le MVP des Finals 2016, quand le pivot s’attendait à des « pourcentages en baisse et plus de ballons perdus ».

La réalité fut bien différente : au 31 décembre 2006, la moyenne de points par match avait augmenté de 2.5 points par rapport à la saison passée au même instant, soulignera le Washington Times. Les pourcentages au shoot et aux lancers-francs furent même meilleurs avec ce ballon pourtant si décrié.

Comment l’expliquer ? Peut-être les joueurs étaient davantage concentrés sur leur geste, n’étant plus dans la routine habituelle liée à l’ancien ballon. Une routine retrouvée après seulement deux mois d’une parenthèse qui aurait fait couler beaucoup d’encre. Et qui a rappelé qu’il n’est pas facile de changer les habitudes, surtout sans concertation.

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