Il y a des rancunes tenaces sur cette planète NBA toujours plus policée. La diffusion du documentaire « The Last Dance » est là pour le rappeler, avec des anciens Bulls qui en veulent toujours à leurs anciens ennemis de Detroit pour leur façon de jouer plus que rugueuse et cette fameuse sortie de terrain en 1991 sans poignées de mains.
Une animosité que Kevin McHale, un des protagonistes de ces joutes acharnées à l’Est dans les années 80, souhaite relativiser. « Premièrement, on peut voir pourquoi les Pistons n’aimaient pas les Bulls : ils se plaignaient tout le temps » explique au Boston Herald celui qui est ami avec tout le monde aujourd’hui, en reprenant le discours de Bill Laimbeer sur les complaintes des Bulls. « C’est un des éléments qui ressort de ce documentaire. ‘Ce n’est pas du basket, c’est de la violence’, ce genre de trucs. J’ai trouvé que les Bulls manquaient de respect aux Pistons, à ce dont ils étaient capables. Mais bon, quand on tue le roi, on peut dire ce qu’on veut… »
On ne reste pas aussi longtemps au sommet de la NBA en ne distribuant que des coups. Et Kevin McHale fait partie de ceux qui appréciaient ce style de jeu.
« En fait on aimait ça, on n’avait pas de problème avec les Pistons, tant qu’il n’y avait pas de blessure. Leur agressivité ne nous posait pas de problème, je pense que ça nous a rendu plus fort. » Peut-être, mais il semble oublier que son grand copain Larry Bird en veut toujours à Bill Laimbeer, trente ans après…
Les Pistons n’étaient pas les seuls à ne pas saluer leurs adversaires
Il y a tout de même un point – peut-être le seul – sur lequel Larry Bird et Bill Laimbeer ont été d’accord, ainsi que Kevin McHale : c’est le fait de ne pas serrer la main de son adversaire après une défaite.
Un geste au coeur des tensions entre Michael Jordan et Isiah Thomas.
« Je vous le dis : de toutes les séries que j’ai jouées dans les années 80, à moins de voir quelqu’un que tu connais, tu ne vas jamais rien dire à l’adversaire » assure Kevin McHale. « Tu peux le féliciter si tu le vois plus tard, mais il n’y avait pas de discussions, d’embrassades ou quoique ce soit. Tu files au vestiaire. 90% des séries qu’on a gagnées, je n’ai parlé à personne. Personne ne venait me voir, et ils avaient raison. »
« Si je leur serrais la main, je perdais mon avantage » se justifiait Larry Bird en 2009. « Il y avait de la haine avec les Lakers, je ne serrais pas leurs mains quand on perdait. Je ne le faisais jamais. » De quoi relativiser encore un peu cet épisode entre les Bulls et les Pistons.