“J’ai eu mon moment. C’est le sien désormais.”
Kobe Bryant n’adoube pas facilement. Si ce n’est jamais. Surtout quand le nez de la célébrité dépasse du rideau rouge. La scène angélique d’une cité plus cathodique que catholique n’est plus le monopole du quintuple champion NBA. Le prince des Lakers doit partager sa couronne.
Le Staples Center a réservé ses ovations étoilées pour Blake Griffin, rookie princier aimant à médias. Pour l’icône d’Oklahoma University, « the Sooner is the better » et le dernier mois écoulé symbolise un statut qu’il doit désormais assumer et conforter. En gérant ses émotions, plus publiques que jamais.
« Des gens te demandent ou attendent de toi des choses inattendues, mais ça permet de voir sur qui je peux vraiment compter. Et à qui je peux faire confiance. »
Welcome to Star Land Blake ! La confession est faite à notre confrère Marc Spears de Yahoo ! Sports un nouveau soir de défaite à Sacramento. Le road-trip des Clippers (11 matches) laisse des traces dans les jambes mais pour le All Star, c’est surtout émotionnellement que février s’est révélé usant.
Moins de 48 heures avant son alley-oop stratosphérique au Rookie Challenge, Griffin apprend dans le vestiaire du Target Center le décès de son grand pote de lycée, Wilson Holloway. Un coup de massue.
« J’ai eu mal pour Blake, la nouvelle a été terrible pour lui », confie Gail, la maman.
Puis dans la foulée de ses trois jours épiques dans son jardin angelino, le fils prodigue revient sur sa terre chérie. Les Clippers perdent face au Thunder, pour son premier match professionnel dans sa ville natale. Notre correspondant Emmanuel nous conta alors la folie médiatique entourant le come-back de l’Okie. Moins d’une semaine après la mort d’Holloway, et au lendemain de ses 8 pts, 5 rbds et 5 assists au All Star Game. Un mois de fou conclu par le départ surprise de Baron Davis, son grand frère.
« Tout s’est enchaîné, je n’avais jamais eu à vivre cela auparavant. Je me sens mieux maintenant », assure l’intéressé à Spears, alors que le vestiaire des visiteurs de l’ARCO Arena se vide.
« Sa tête ne va pas enfler, c’est un garçon qui de nature fait plutôt profil bas. Il fait ce qu’il doit faire, et malgré son âge il gère pour l’instant cette saison comme un vétéran », assure à Spears le géniteur du nouveau phénomène NBA, Tommy Griffin.
Le futur ROY doit maintenant remettre les Clippers dans le sens de la marche, sans Davis mais avec Eric Gordon. Sur le plan individuel, son menu Progression est très clair : shoot à mi-distance, main gauche et lancers-francs.
« Le processus est en place, il ne faut rien précipiter. Tout suit son chemin et avec son éthique de travail et ses qualités naturelles, il va finir par tout avoir », lance Vinny Del Negro.
A 22 ans, le lauréat du Slam Dunk Contest laisse derrière lui 28 jours inoubliables, dans tous les sens du terme. Et formateurs.