Toujours en phase de rééducation suite à une rupture du tendon d’Achille contractée en finale NBA, Kevin Durant s’est posé avec Matt Barnes et Stephen Jackson dans le cadre de l’émission « All The Smoke ». L’occasion pour lui d’évoquer tous les sujets chauds mais aussi de revenir sur l’un des tournants de sa carrière, lorsqu’il a quitté le Thunder pour les Warriors alors que la bande de Stephen Curry venait de sortir Oklahoma City en finale de conférence après avoir été menés 3-1. Avant de s’incliner en Finals face aux Cavaliers.
C’est aussi le moment où KD est devenu « un traître » aux yeux du grand public. « Je suis passé de la personne qu’on aime à celle qu’on déteste », a-t-il notamment rappelé. Parmi les raisons invoquées par Kevin Durant, il y a le style de jeu et le profil de joueurs qui évoluaient à ses côtés à Oklahoma City.
« Les Warriors étaient vraiment intrigants, parce qu’à OKC, j’ai joué avec beaucoup d’athlètes, je n’ai pas joué avec des gars super doués, de forts shooteurs ou des manieurs de ballon, » lâche-t-il. « Avant même que la saison ne débute, je me suis dit : je vais jouer ma dernière saison aussi dur que je peux, je ne vais dire à personne que je veux partir, je ne fais pas mes bagages mais plutôt faire le max pour qu’on gagne et qu’on finisse tout ça de façon positive. Voilà ce à quoi je pensais avant le début de la saison. Bien sûr, il y avait plusieurs possibilités, mais les Warriors étaient l’équipe pour laquelle je voulais vraiment jouer. Le mouvement qu’ils développaient, les passes – ils étaient les premiers de la ligue. Avec Scott Brooks, on ne parlait que de ça, d’être la meilleure équipe dans le passing. Le fait d’imaginer jouer avec cette équipe, j’ai beaucoup pensé à ça ».
« J’étais fatigué de jouer dans ce système »
Malgré la dynamique née de cette campagne de playoffs, Kevin Durant assure avoir compris qu’il n’arriverait plus à progresser et qu’il devait aller voir ailleurs dans le but de continuer à le faire.
« Quand on est arrivé en playoffs, on s’est dit : ‘Voyons ce qui peut se passer.’ On avait une jeune équipe, on a battu San Antonio en six matchs, c’est une super victoire, face à une équipe qui a marché sur tout le monde toute la saison. Russell (Westbrook) a dû mettre de gros tirs, moi aussi. Andre Roberson a élevé son niveau, Dion Waiters a commencé à bien jouer, Enes Kanter montrait le bout de son nez, on avait un momentum qui naissait, » énumère-t-il. « Les Warriors, ça a été une série complètement différente. Ils ont tout fait pour me stopper, quitte à laisser Andre Roberson tout seul par exemple. Il était super pour notre équipe cette saison-là parce qu’il pouvait défendre dur, mais il savait qu’il n’allait pas nous aider à mettre des 3-points et tout le monde savait ça. Ça devient facile de défendre sur nous quand tu as des gars dont tu sais qu’ils ne seront pas une menace à 3-points. J’étais fatigué de jouer dans ce système, d’être le seul gars qui pouvait mettre des 3-points et des jumpshots de façon constante. Dans mon esprit, je pensais déjà à la façon dont je pouvais développer mon jeu, au-delà de la simple rivalité entre le Thunder et les Warriors ».
Après coup, Kevin Durant n’a toujours pas le sentiment d’avoir « trahi » OKC en rejoignant Golden State.
Pour lui, la rivalité entre le Thunder et les Warriors n’existait pas vraiment, et il n’avait pas l’impression de rejoindre l’ennemi, comme cela aurait pu être le cas avec les Spurs ou les Grizzlies.
« Même s’il y avait une rivalité, je n’en avais rien à faire, je voulais développer mon jeu. En plus, on n’avait joué Golden State qu’une seule fois en playoffs, donc je ne ressentais pas vraiment une haine profonde pour les Warriors. C’était une nouvelle équipe qui était sur la pente ascendante et ça me plaisait. Je connaissais certains de leurs joueurs, c’est comme ça. À l’époque, quand on jouait San Antonio ou Memphis, je n’aimais pas leurs joueurs. C’étaient des équipes qu’on jouait chaque année en playoffs. Les Warriors, c’était plus une équipe comme une autre pour moi. Quand on a perdu la série, j’ai voulu jouer là-bas et vivre dans la Baie ».