Evan Fournier : « Kawhi Leonard et Paul George, je ne l’ai pas vu venir »

Vendredi dernier, l’entrainement ouvert au public s’est fait devant plus de 2 500 personnes et pour le match face à la Turquie, on annonce le Palais des Sports de Pau plein. Cela montre que l’Équipe de France procure beaucoup de bonheur à son public.

Oui, c’est une routine en fait pour nous de venir à Pau. Vendredi, il y avait du monde, donc on fait des signatures. C’est un peu normal, ils se déplacent pour nous encourager donc à l’inverse, si on peut leur faire plaisir en faisant quelques photos et en signant des autographes alors c’est super. On a besoin du soutien. Les gens n’ont pas trop la chance de nous voir sur le territoire français. Nous sommes soit en NBA soit à l’étranger. Ça reste un entrainement pour nous, on ne fait pas attention aux gens quand on s’entraine. Mais ce n’est pas du tout gênant. C’est un moment qui est cool.

« La websérie, je n’aurais jamais pensé que cela plairait autant »

Vous avez permis aux gens de connaitre votre vie ainsi que les coulisses de la NBA grâce à votre série. Est-ce que beaucoup de gens sont venus vous remercier ?

Tout le monde, même ! J’ai eu énormément de retours. Je n’aurais jamais pensé que cela plairait autant. C’est cool, vraiment. Toutes les choses positives font plaisir.

Est-ce compliqué de montrer autant son quotidien ?

C’est très peu contraignant pour moi. Je ne fais pas de trucs en plus, je reste chez moi et Tommy (Hombert, le réalisateur) qui me connait depuis que je suis à Poitiers est là, fait son truc et il me dérange pas. Ma journée ne change pas de toute façon.

Les camps Evan Fournier sont aussi une opportunité pour vous de donner le sourire aux enfants ?

Les camps, c’est cool. Faire un camp, c’est avant tout pour rencontrer des jeunes, leur donner des conseils et expliquer les parcours. J’essaie aussi d’enseigner des choses. Je me doute que la websérie a aidé parce j’étais complet sur les trois dates. Je suis heureux de ça.

Vous êtes français, vous jouez pour la France, mais vous avez des origines algériennes. J’imagine que vous avez fêté la victoire lors de la dernière CAN de football..

Oui, j’étais grave content. Pour ma famille, c’était le bordel. C’était cool. En plus belle ma belle-famille est du Sénégal (la finale de la CAN était entre le Sénégal et l’Algérie). À la maison, c’était la guerre, vraiment. J’étais juste dégouté d’être à Orlando, j’aurais préféré être sur Paris pour pouvoir célébrer. Les Algériens ont connu une année compliquée avec la démission de leur président et des manifestations. Le sport permet aussi de redonner le sourire aux gens. Le football notamment rassemble les gens. Quand on a gagné la Coupe du Monde l’an dernier, c’était super, tout le monde était heureux. Offrir ça à un pays qui galère politiquement parlant va faire du bien. C’est une belle victoire pour le peuple algérien.

Vous rentrez dans cette préparation après avoir pour la première fois depuis cinq ans joué les playoffs…

C’était un moment fort de la saison, c’est certain. Cinq ans que je suis à Orlando et pour la première fois je peux jouer des playoffs. On n’a rien lâché et je pense que le crédit doit revenir au coach qui a réussi à changer la mentalité du groupe. C’était une bonne saison et on doit continuer ainsi.

« À Orlando, on a réussi à être dans la continuité »

La free agency a été complètement folle cet été. Toutes les cartes sont redistribuées dans la ligue.

Oui, c’est complètement fou. Chez nous, je suis content. On a réussi à être dans la continuité. C’est une chose que l’on n’a jamais réussi à faire depuis que je suis à Orlando. Nous avons juste Al-Farouq Aminu en plus. C’est vraiment bien et je suis très heureux.

Quel est le trade qui vous a le plus étonné ?

Kawhi Leonard et Paul George. Franchement, je ne l’ai pas vu venir. J’étais dans l’avion, j’ai l’impression que j’avais raté une semaine. C’était un trade incroyable.

Ça va être une vraie bataille à l’Ouest et surtout à Los Angeles. Plutôt les Lakers ou les Clippers ?

Je ne sais pas. Je n’en ai aucune idée. Si je dois absolument te répondre là maintenant, je te dis les Lakers, mais je sais pas. Ça va être fou.

À Lyon (pour le tournoi contre le Monténégro, le Brésil et l’Argentine), vous allez retrouver un certain Nikola Vucevic. Votre duo perdure en NBA, c’est de plus en plus rare.

Oui c’est cool et ça va être drôle de jouer contre lui. Comme à Toulouse il y a deux ans. Nous sommes amis et je suis content de jouer encore avec lui. Mais en NBA, on sait bien que tout est possible. Vouch, c’est mon pote mais c’est un business. Ça va arriver tôt ou tard de toute façon. Si c’est possible de jouer ensemble le plus longtemps possible, alors ce serait parfait.

Propos recueillis à Pau