Kevin Durant, un absent très présent

Vendredi, lors de sa conférence de presse, Steve Kerr a levé le voile sur un secret de polichinelle. Kevin Durant n’effectuera pas son retour lors du Game 2 dimanche à Toronto. « On s’est accroché à un infime espoir mais mieux vaut le dire maintenant. Il ne s’entrainera pas aujourd’hui. Nous avons un autre entrainement demain. Il continue à progresser mais c’est quasi impossible de le jouer dimanche. »

L’ombre gigantesque de Kevin Durant continue donc, à bien des égards, de planer sur cette finale. La question principale concerne évidemment son retour à la compétition mais celle sous-jacente, comme depuis le début de la saison, touche sur son potentiel retour dans la Baie de San Francisco la saison prochaine. À ce sujet, son absence sur le banc pour soutenir ses coéquipier depuis sa blessure alimente les rumeurs sur son mal-être au sein des Warriors. Mais quand on a la chance de côtoyer les champions en titre régulièrement, l’histoire est par ailleurs toute autre.

« Quand on est blessé, l’emploi du temps est différent »

Sachant qu’il serait absent lors des deux premiers matchs de cette série, les Warriors auraient pu laisser Kevin Durant à Oakland pour continuer sa rééducation, comme c’était le cas contre Houston et Portland. Ceci n’est toutefois pas une option pour la finale, pour deux raisons. La première est somme toute logique. Golden State a aussi besoin de son staff médical pour les 14 autres joueurs. La seconde est souvent omise. « Kevin voulait être avec l’équipe, » affirme Steve Kerr.

« Il y a beaucoup de bruits autour du fait que Kevin n’était pas avec nous, » commente Draymond Green. « Mais en décembre ou novembre, quand j’étais blessé, je n’étais pas avec l’équipe. Idem pour Steph. Quand vous êtes blessé, votre emploi du temps est différent. Vous faites des soins et tout un tas d’autres choses. »

Avec le gros de ce travail derrière lui, l’ailier de Golden State reprend donc petit à petit son rôle dans le collectif et dans la vie, hors champ, des Warriors. « Tout d’un coup, il est dans le bus pour aller au shootaround ou à l’entrainement, » continue Draymond Green. « Plus vous vous rapprochez d’un retour, plus votre emploi du temps revient à la normale. Donc on le voit plus, on entend plus sa voix. Il donne son avis sur des ajustements même avant le match, il donne son avis. »

La peur de la rechute

Cloué en coulisses, Kevin Durant se prépare donc à faire son retour et il est tout aussi concentré que ses coéquipiers sur le défi représenté par Toronto. Après un premier match dominé par la défense canadienne, les langues commencent déjà à se délier. Le débat sur son utilité laisse doucement place à celui demandant si les Warriors peuvent gagner cette finale sans lui. Une chose est certaine, la nature de sa blessure force Golden State à ne prendre aucun risque.

Comme Steve Kerr l’indique clairement, Kevin Durant ne reviendra pas plus tôt si les Raptors gagnent dimanche. Évidemment, le technicien pourrait faire de l’intox mais avec avec une blessure d’ordre musculaire, il est impossible d’ignorer le péril d’une potentielle rechute.

« Ce n’est pas comme s’il avait une douleur à une cheville ou à son genou, et qu’il pouvait passer outre. C’est plus compliqué que ça. Si vous aggravez sa blessure au mollet, c’est fini, il ne jouera plus de la série, » partage un Steve Kerr catégorique. « Donc s’il est prêt à jouer, il jouera. C’est notre approche. »

Propos recueillis à Toronto.