Tous les mardis, la « Course au MVP » vous propose un classement des 5 candidats potentiels au titre de Most Valuable Player 2011.
Cette semaine nous allons nous intéresser au meneur des Bulls, numéro 1 de notre course au MVP pour la troisième semaine consécutive : Derrick Rose.
Comment en est-il arrivé là, à 22 ans seulement et après trois saisons dans la ligue ? Simple sensation du moment ou futur MVP 2011 ?
Portrait d’une nouvelle superstar en puissance.
Comme le faisait remarquer Fabrice hier, bien qu’il soit énorme, on a tendance à banaliser les performances réalisées par LeBron James et c’est pour cette raison que je ne le vois pas terminer en tête des votes.
Afin de ne pas donner à la course au MVP un côté trop répétitif, les votants pourraient bien jeter leur dévolu sur un autre candidat et il ne serait pas étonnant de les voir se tourner vers la Windy City.
Rose ne possède pas le profil type du meneur au sens ou certains l’entendent et il n’est peut-être pas le meilleur joueur du monde. Toutefois, si la saison devait s’arrêter aujourd’hui, Rose ne serait pas pour autant un MVP du pauvre. Loin de là.
Certes, 22 ans et trois saisons dans les pattes, c’est jeune pour être MVP.
En réalité, c’est même très jeune puisque s’il devait recevoir ce trophée en avril ou mai prochain, Rose deviendrait le plus jeune MVP de l’histoire de la NBA avec Wes Unseld qui a également reçu cet honneur à l’âge de 22 ans en 1969.
Pour certains, il est encore trop tôt pour récompenser ce joueur. Mais le trophée de MVP ne récompense pas un joueur en fonction de son âge, non ?
Un terrain propice à l’éclosion d’une Rose
Quand on jette un coup d’œil aux carrières de certaines stars qui ont foulé les parquets de la ligue, on remarque souvent des petits signes du destin ou du hasard qui nous font penser que les choses auraient pu être complètements différentes.
Dans le cas de Rose, il se pourrait bien qu’une partie de son histoire se soit écrite cet été.
En effet, comme tout le monde, les Bulls ont tenté de signer LeBron James et Dwyane Wade et on imagine aisément que le staff n’aurait pas hésité à leur confier les clefs et l’avenir de la franchise.
La suite, vous la connaissez. Miami est devenu l’endroit le plus chaud de la planète et les Bulls ont recruté d’autres joueurs, notamment Carlos Boozer.
La différence ? Ce dernier est arrivé pour épauler Derrick Rose est non pas l’inverse.
A partir de ce moment, Derrick Rose savait qu’il allait devenir le visage de cette franchise mythique pour les années à venir et il a passé l’été à bosser comme un malade pour être à la hauteur de ses ambitions.
« Too big, too strong, too fast, too good »
Au début de la saison justement, tout le monde voyait Chicago se placer derrière Boston, Miami et Orlando, voire Atlanta.
A ce jour, les Bulls sont à la troisième place de la conférence Est à trois victoires seulement du premier, Boston. De plus, il ne faut pas oublier qu’ils ont réussi à se hisser à cette place malgré les absences de Carlos Boozer ou (et) de Joakim Noah.
Leur défense de fer instaurée par un coach fin tacticien n’est pas étrangère à ces bons résultats mais s’ils en sont là, c’est en grande partie grâce à Derrick Rose.
En attaque, bien qu’il connaisse quelques difficultés avec son shoot depuis quelques matches, il est tout simplement inarrêtable.
Ce week-end, Jim O’Brien, l’ex-coach des Pacers, avait d’ailleurs déclaré avant la rencontre que le seul moyen de stopper le meneur des Bulls était « de lui offrir un plat épicé » faisant référence aux deux ulcères contractés par Rose en milieu de semaine dernière (une tactique que Larry Bird n’a manifestement pas appréciée).
O’Brien n’est pas le premier coach à se casser les dents sur le cas Derrick Rose car ce dernier est devenu, en l’espace de trois saisons, un vrai casse tête pour les défenses adverses.
Sa progression phénoménale à 3-points ajoutée à sa rapidité, sa capacité à échapper aux prises à deux et à pénétrer dans les raquettes adverses font de lui une véritable menace offensive.
A ce propos, si vous pensez que Derrick Rose shoot beaucoup, vous avez raison. En revanche, si vous pensez qu’il shoote « trop », vous faites fausse route.
En réalité, Rose ne prend que 2.6 shoots de plus que la saison passée mais ce n’est pas au détriment du collectif puisque qu’il distribue également 2.1 passes de plus par match.
Certains nous disent qu’il marque trop pour un meneur. Dans la mesure où Chicago gagne et que Rose se classe à la dixième position des meilleurs passeurs de la ligue, je ne vois pas en quoi cela peut gêner.
D’autre part, Rose s’est considérablement amélioré en défense. Ca n’était pas difficile, on vous l’accorde.
Certes, il ne fait toujours pas partie des meilleurs défenseurs de la ligue mais désormais, il réagi très bien aux écrans posés par les adversaires et il conteste les shoots avec beaucoup plus d’intensité.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle il réalise ses meilleures moyennes en interceptions et contres.
Qu’en pense le principal intéressé ?
Natif de Chicago, Derrick Rose souhaiterait plus que tout ramener les Bulls sur le devant de la scène et le Maurice Podoloff trophy serait un bon début.
Mais pourquoi ce trophée lui tient-il tant à cœur ?
« Parce que je travaille si dur et que j’aimerais que les gens le sachent. Parce que ça serait pour mon équipe. Et parce que je veux représenter ma ville de la meilleure des manières. C’est la meilleure ville du monde. »
Pour autant, Derrick Rose ne fait pas du titre de MVP une obsession. Il a un autre but en tête, un objectif fixé par sa mère, bien loin de toutes les récompenses individuelles : arrêter de jurer sur les terrains.
« Ma mère n’arrête pas de me crier dessus. Elle me dit ‘les gens peuvent lire sur les lèvres’. »
Une déclaration qui nous rappelle que ce joueur exceptionnel n’est finalement qu’un « gamin » de 22 ans.
Encore une fois, il n’est peut-être pas le meilleur marqueur ou le meilleur passeur de la ligue mais le basket n’est pas qu’une histoire de chiffres.
Les box-scores sont un outil particulièrement utile mais le basket, c’est avant tout un sport que nous aimons regarder.
Peu importe qu’un joueur marque 1 point de plus ou qu’il distribue 0.2 passe de plus, ce qu’on demande à ces superstars de la ligue, c’est de nous faire rêver.
Finalement, c’est peut-être ça, être le « Most Valuable Player ».
Joueurs | min | pts | rbds | pds | int | ctrs | bps | % tirs | % 3pts | % LF | |
1 | Derrick Rose (1) | 37,9 | 24,4 | 4,6 | 8,1 | 1,0 | 0,7 | 3,5 | 44,2 | 37,4 | 82,6 |
2 | LeBron James (2) | 38,2 | 26,0 | 7,2 | 7,3 | 1,5 | 0,6 | 3,7 | 47,7 | 35,8 | 76,7 |
3 | Dirk Nowitzki (3) | 34,6 | 23,1 | 6,8 | 2,5 | 0,7 | 0,7 | 2,1 | 52,2 | 40,8 | 87,3 |
4 | Dwight Howard (4) | 36,3 | 22,4 | 13,6 | 1,2 | 1,,2 | 2,2 | 3,5 | 57,9 | 00,0 | 58,5 |
5 | Kevin Durant (-) | 39,8 | 28,9 | 6,7 | 2,8 | 1,1 | 0,9 | 3,2 | 46,6 | 33,9 | 88,3 |
Mentions spéciales : Kobe Bryant, Manu Ginobili, Chris Paul, Amar’e Stoudemire, Dwyane Wade.