L’Oracle Arena fait ses adieux à la saison régulière pour se tourner vers ses derniers playoffs

Dimanche, les Clippers n’avaient aucune chance. Outre la volonté de Golden State de s’assurer la première place de la conférence Ouest avec une victoire, les coéquipiers de Stephen Curry voulaient fêter le 1 936e et dernier match des Warriors à l’Oracle Arena en saison régulière avec un feu d’artifice.

La franchise d’Oakland avait d’ailleurs mis les petits plats dans les grands, en invitant de nombreux anciens joueurs comme Rick Barry, Sleepy Floyd, Mo Speights, ou encore Adonal Foyle, et en organisant un tas de festivités sur le parvis de la salle. Les Warriors avaient toutefois gardé le meilleur pour le match. C’est en effet vêtus de maillots de l’époque « We Believe » qu’ils se sont présentés sur le terrain.

« Je suis content qu’on ait pu surprendre les fans »

D’un communiqué de presse, la franchise a expliqué que cette surprise avait été initiée par les joueurs. Seul joueur à avoir porté ce maillot lors de son année rookie, Stephen Curry a expliqué après le match pourquoi les Warriors avaient gardé cet hommage pour le dernier match à domicile de la saison régulière.

« Il y a eu beaucoup d’échanges d’idées sur le fait que ce soit la dernière année à l’Oracle et sur ce que représentent ses maillots et je voulais m’assurer à tout prix qu’on puisse les porter. Je suis content qu’on ait pu surprendre les fans pour cette dernière à l’Oracle en saison régulière, » nous dit-il. « Pour moi, c’était bizarre parce que c’était mon maillot en 2009. C’était surement différent pour mes coéquipiers qui n’avaient jamais eu la chance de le porter. »

Kevin Durant avouait même que c’était également une surprise pour les joueurs. « Je l’ai appris la semaine dernière, » lance-t-il alors que Draymond Green a mentionné les souvenirs que ces maillots évoquent à tous les fans des Dubs. « Ce sont des maillots qui signifient beaucoup pour les fans et pour la franchise, mais aussi pour l’histoire de la franchise. C’était génial de pouvoir jouer avec pour le dernier match de saison régulière. Et puis, pour couronner le tout, ils claquent ! »

Une « énergie » et une « électricité » uniques

Pendant tout le match, les Warriors ont multiplié les hommages alors que les joueurs ont eux tué le match lors d’un troisième quart-temps dominé de la tête et des épaules et remporté 42-18.

Après la rencontre, Steve Kerr s’est exprimé depuis le milieu du terrain pour célébrer les fans, l’histoire de l’Oracle et présenter une bannière floquée du numéro 47 et de l’inscription « Oakland, California », pour rendre hommage aux 47 saisons jouer à l’Oracle. Celle-ci trônera fièrement au plafond du Chase Center la saison prochaine.

« Je me souviens de mon premier match ici en 1988 quand j’étais rookie avec Phoenix. Cette année-là, il me semble même qu’on avait joué les Warriors au premier tour des playoffs (en fait, en demi-finale de conférence) et je me souviens de l’énergie, de l’électricité qu’il y avait dans cette salle, » décrit le coach. « Je me souviens d’avoir commenté le Game 6 de « We Believe » contre Dallas, je n’ai jamais entendu une salle faire autant de bruit. Et maintenant, en tant que coach, c’est un privilège que de rentrer sur le terrain et d’avoir ces fans derrière nous. »

Doc Rivers : « Les fans ici ont toujours été exceptionnels »

Doc Rivers, le coach des Clippers, faisait d’ailleurs écho aux propos de son homologue. Comme Steve Kerr, il a joué à l’Oracle à de nombreuses reprises avant de s’y déplacer comme entraineur. Après avoir listé plusieurs souvenirs en particulier, il a tenu à saluer, comme beaucoup d’entraineurs et de joueurs adverses avant lui cette saison, les fans des Warriors.

« Je l’ai déjà dit dans la semaine, les fans ici ont toujours été exceptionnels, » lance-t-il avant d’expliquer pourquoi. « Je pense que les jeunes ne connaissent que les beaux jours des Warriors mais avant ça il y a eu un longue période noire et pourtant, à cette époque, leurs fans faisaient quand même partie des meilleurs de la ligue. Et ça en dit long ! »

Avant et après le match, l’entraineur des double champions en titre reconnaissait toutefois qu’il était bizarre de fêter la dernière dans cette salle alors que son équipe y sera de retour samedi prochain à 17h30 heure locale, d’après plusieurs sources proches de la franchise, pour entamer le premier tour des playoffs.

« Pour être honnête, vu que ce n’est pas vraiment le dernier match ici, je ne ressens pas d’émotion particulière parce que nous allons être vite de retour pour le premier match des playoffs le week-end prochain et j’espère que nous allons jouer encore beaucoup de matchs ici lors des deux prochains mois, » concède-t-il.

Les playoffs pour en profiter encore…

On trouvait le même son de cloche du côté de ses joueurs. S’ils ont apprécié les festivités et l’ambiance de la salle, ce match n’avait rien de leur dernier match à l’Oracle.

« En arrivant à la salle, il n’y avait vraiment rien de différent car on sait que les playoffs arrivent, » ajoute Stephen Curry, le meilleur marqueur de l’histoire à l’Oracle avec 8 075 points. « Mais une fois dans le vestiaire, avec l’heure du match qui approche et se dire que c’est la fin de 47 saisons dans cette salle, c’était un sentiment unique. En particulier quand nous avons vu les maillots, c’est là où ça m’a frappé. C’était une super soirée. Une soirée de festivités où nous avons pu mêler l’histoire, le présent tout en nous projetant vers le week-end prochain. »

Pour la première fois de la saison, l’Oracle Arena avait retrouvé cette électricité dont parlait Steve Kerr. Ce buzz si particulier, palpable lors des matchs de playoffs de Golden State. Maintenant que la fête est terminée, les joueurs comme leurs fans peuvent se concentrer sur les seize victoires les séparant d’un quatrième titre en cinq saisons.

Oubliez les onze défaites surprenantes à domicile, l’hommage des Warriors à l’Oracle Arena commence dans six jours. La forteresse jadis imprenable est prête à revêtir son habit de lumière pour une dernière danse. Et si on se fie à la répétition générale, il sera difficile pour n’importe quel rival de venir l’emporter à Oakland.

Propos recueillis à Oakland.