Evan Turner a pris du poids dans le vestiaire de Portland où il évolue depuis trois saisons. Cette année en particulier, l’arrière a pris à cœur son rôle de grand frère et de mentor auprès des plus jeunes, mais aussi de coéquipier modèle.
Une bonne humeur communicative
Les exemples de ce nouvel état d’esprit sont nombreux. En septembre, il a notamment invité les rookies Anfernee Simons et Gary Trent Jr. pour les aider à choisir leurs costumes pour les soirs de match mais aussi afin de les accompagner dans cette nouvelle vie de joueur professionnel. Le mois suivant, toute l’équipe s’était présentée en costumes d’Halloween à l’occasion d’un match à domicile contre Washington, car Evan Turner avait organisé une soirée costumée chez lui après la rencontre.
En novembre, rebelote, tout le monde est invité chez lui pour un grand tournoi sur un jeu vidéo de boxe que la plupart de ses coéquipiers apprécient. Lors des déplacements, il lui arrive aussi d’inviter toute l’équipe à dîner.
« Je pense qu’il apporte juste quelque chose de différent à cette équipe », explique Damian Lillard. « Il est idéal pour notre vestiaire, pour le moral de tout le monde. Il apporte un bon feeling à l’équipe, et je pense que quelles que soient ses statistiques ou ce qu’il a fait sur le terrain, parfois des gens arrivent à avoir un impact sur leurs coéquipiers. Il est ce style de gars pour nous ».
Autant de petites choses qui font que lorsque le joker de luxe de Terry Stotts réussit deux triple doubles de suite, c’est tout le groupe qui célèbre sa performance. Lorsqu’il a arraché son 10e rebond face à Minnesota, le banc s’est ainsi levé comme un seul homme. « J’ai trouvé ça vraiment top », a-t-il confié. « Parce que j’ai été dans des équipes où c’est la haine qui prédominait. Des équipes où on ne se félicite pas, où on ne cache pas son insatisfaction et où ça ne tire pas dans le même sens ».
Une saison faite de hauts et de bas
Tout n’a pas été pourtant si facile cette saison pour l’ancien joueur de Boston. L’arrivée de Rodney Hood en février l’a fait plonger moralement, son temps de jeu se réduisant drastiquement (de 22 minutes en moyenne en janvier à 15 en mars). Les blessures au tendon d’Achille et au mollet ainsi que des problèmes d’ordre familial l’ont également perturbé.
« Ça a été la saison NBA avec le plus de hauts et de bas, personnellement. Mais je ne veux pas de médaille pour avoir dû passer par là. C’est comme ça, c’est la vie. Tout le monde a des soucis. Au bout du compte, ce ne sera qu’une petite tâche dans ma vie qui m’aura aidé à rebondir ».
Les soirées ont parfois été longues, mais Evan Turner n’a pas voulu baisser les bras et se lamenter sur son sort, tout ça pour le bien de l’équipe, en route vers une nouvelle saison référence.
« La joie commence à l’intérieur de soi. J’ai commencé à méditer pas mal. Parce que je crois que c’est comme ça que tu corriges ton état d’esprit. Parfois j’ai besoin de me changer les idées. Bien sûr, ça a été frustrant dans un sens, mais je ne suis plus un enfant, donc il n’y a rien de personnel. Ce qui compte, ce sont les victoires ».<
L’équipe avant tout
Dix ans plus tôt, Evan Turner aurait peut-être dégoupillé. Aujourd’hui, il a appris à remettre les choses en perspectives.
« Je me suis toujours assuré de ne pas ramener ce genre de problèmes avec moi à la maison. Je me dis de vivre le moment présent, parce qu’au bout du compte, ce ne sont pas des vrais problèmes. J’ai vécu dans les quartiers ouest de Chicago, dans une grande pauvreté, à passer la moitié de mon enfance à jouer à un jeu dont je ne savais pas qu’il finirait par me porter en NBA. Tu vois, je quitte le match en Rolls Royce, en étant sans doute le gars le plus frais… Je me retire dans un manoir où se trouve mon frère et où on peut jouer aux jeux vidéos et se relaxer. J’ai passé suffisamment de moments difficiles pour savoir que le Seigneur va me montrer le chemin et ne m’abandonnera pas. Donc je vois toujours ces épreuves comme un test de ma foi et de ma force ».
À l’aube d’une nouvelle campagne de playoffs qui s’annonce des plus excitantes, Evan Turner est en paix, prêt à donner le meilleur pour le bien de l’équipe tout en sachant qu’il aura le soutien indéfectible de ses coéquipiers.
« Même quand la journée est difficile ou que tout ne va pas dans ton sens, je sais que je serais toujours intégré à cette équipe. Que je soutiendrais mes coéquipiers et qu’ils seront aussi derrière moi. Et je trouve ça super pour notre équipe. C’est pour ça qu’on a été en mesure de dépasser les attentes et de décrocher les 50 victoires. On aime aller dans le vestiaire, parce qu’on sait que tout le monde veut voir les uns et les autres réussir ».
Evan Turner | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2010-11 | PHL | 78 | 23 | 42.5 | 31.8 | 80.8 | 0.5 | 3.4 | 3.9 | 2.0 | 1.8 | 0.6 | 1.0 | 0.2 | 7.2 |
2011-12 | PHL | 65 | 26 | 44.6 | 22.4 | 67.6 | 0.4 | 5.4 | 5.8 | 2.8 | 1.8 | 0.6 | 1.6 | 0.3 | 9.4 |
2012-13 | PHL | 82 | 35 | 41.9 | 36.5 | 74.0 | 0.7 | 5.6 | 6.3 | 4.3 | 2.4 | 0.9 | 2.3 | 0.2 | 13.3 |
2013-14 * | All Teams | 81 | 30 | 42.5 | 32.1 | 81.3 | 0.8 | 4.3 | 5.0 | 3.2 | 2.4 | 0.8 | 2.3 | 0.1 | 14.0 |
2013-14 * | PHL | 54 | 35 | 42.8 | 28.8 | 82.9 | 0.9 | 5.0 | 6.0 | 3.7 | 2.7 | 1.0 | 2.9 | 0.1 | 17.4 |
2013-14 * | IND | 27 | 21 | 41.1 | 50.0 | 70.6 | 0.4 | 2.7 | 3.2 | 2.4 | 1.8 | 0.4 | 1.3 | 0.1 | 7.1 |
2014-15 | BOS | 82 | 28 | 42.9 | 27.7 | 75.2 | 0.5 | 4.6 | 5.1 | 5.5 | 2.2 | 1.0 | 2.4 | 0.2 | 9.5 |
2015-16 | BOS | 81 | 28 | 45.6 | 24.1 | 82.7 | 0.6 | 4.3 | 4.9 | 4.4 | 1.7 | 1.0 | 2.1 | 0.4 | 10.5 |
2016-17 | POR | 65 | 26 | 42.6 | 26.3 | 82.5 | 0.6 | 3.3 | 3.8 | 3.2 | 1.9 | 0.8 | 1.5 | 0.4 | 9.0 |
2017-18 | POR | 79 | 26 | 44.7 | 31.8 | 85.0 | 0.4 | 2.7 | 3.1 | 2.2 | 2.1 | 0.6 | 1.3 | 0.4 | 8.2 |
2018-19 | POR | 73 | 22 | 46.0 | 21.2 | 70.8 | 0.5 | 4.0 | 4.5 | 3.9 | 1.5 | 0.5 | 1.6 | 0.3 | 6.8 |
2019-20 | ATL | 19 | 13 | 37.3 | 0.0 | 85.7 | 0.4 | 1.6 | 2.0 | 2.0 | 1.1 | 0.5 | 1.4 | 0.4 | 3.3 |
Total | 705 | 27 | 43.4 | 29.4 | 78.2 | 0.6 | 4.1 | 4.7 | 3.5 | 2.0 | 0.8 | 1.8 | 0.3 | 9.7 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.