Quels sportifs pendant leur carrière ont été aussi impliqués dans le développement d’une équipe professionnelle que Tony Parker et Nicolas Batum ? Aucun, et ce même tous sports collectifs confondus. Comme ils l’ont été en franchissant l’Atlantique pour évoluer dans la ligue de leurs rêves, les deux frenchies ont quasiment été les pionniers dans ce domaine avec l’ASVEL. TP a franchi les étapes les unes après les autres pour en arriver là.
En devenant actionnaire minoritaire du club villeurbannais en 2009, il a pris le temps d’apprendre les ficelles du métier avant de devenir actionnaire majoritaire puis président en 2015.
Le quadruple champion NBA a ensuite sollicité Nicolas Batum pour devenir directeur des opérations basket en mars 2017 et pour couronner le tout, il a également pris sous son aile la direction du club féminin de la ville, offrant une autre locomotive à la Ligue Féminine de Basket qui va donc voir l’hégémonie de Bourges être titillée dans les années à venir.
Alors que « LDLC Asvel » est seul en tête de « Jeep ELITE » avec 7 victoires en 9 matchs et que Lyon ASVEL Féminin partage également la première place de LFB, la « success story » impressionne du côté des Etats-Unis et la NBA a consacré un large retour sur la belle histoire qui lie les deux hommes, coéquipiers en équipe de France pendant dix ans et aujourd’hui réunis sous le maillot des Hornets.
Tony Parker : « Je voulais redonner à mon pays »
Pour expliquer sa démarche de prendre les rênes d’un club professionnel, Tony Parker a rappelé toute la reconnaissance qu’il avait pour son pays, qui l’a aidé à réaliser son rêve, celui de devenir un joueur NBA.
« Je voulais redonner à mon pays et c’est ce que je veux faire après ma carrière (de joueur). Posséder une équipe, j’aime cet aspect du business. Je ne veux pas être entraîneur. J’aime les deux côtés : le marketing et comment travailler sur la marque, comment donner envie aux gens d’aller voir des matchs, créer une expérience. En même temps, j’ai encore un pied dans les opérations basket. Je parle avec l’entraîneur et construis l’équipe (…). Je voulais aussi un partenaire, quelqu’un qui pourrait aider à accomplir nos objectifs. On avait besoin de l’aide de Nico car il connaît très bien le basket. Il aime le basket et c’est pour ça que je le voulais en directeur des opérations basket. Il regarde tout le temps des vidéos et connaît tout sur les jeunes joueurs ».
L’objectif, comme le rappelle Nicolas Batum, c’est aussi de former une passerelle pour les jeunes joueurs français qui caressent le même rêve, avec la mise en place d’une académie notamment.
« Lorsqu’on jouait en France avec Tony, on a eu l’opportunité de jouer au plus haut niveau. Ça nous a donné une chance d’être drafté assez tôt. On essaie vraiment de mettre les jeunes joueurs français sur le terrain. Avec Tony, on a la même stratégie. On construit également une académie, ça aussi c’est nouveau. On veut tout faire pour que les jeunes aient les meilleures chances de devenir professionnels ».
L’élite européenne, seule limite de ce tandem de « fous »
Les deux coéquipiers se félicitent d’ailleurs de l’évolution de Théo Maledon et Amine Noua (sans oublier Alpha Kaba), deux jeunes éléments qui progressent à vue d’œil en ce début de saison et que TP et Nicolas Batum voient évoluer en NBA à terme, Tony Parker jugeant même Théo Maledon meilleur que Frank Ntilikina « au même âge ».
Comme ils l’ont fait au cours de leurs carrières respectives, les deux compères ne se fixent aucune limite dans leur entreprise. La prochaine étape pour continuer à grandir sera de faire de LDLC ASVEL une référence, un club reconnu sur la scène européenne (et donc en Euroligue), Nicolas Batum estimant son duo avec TP « assez fou » pour y parvenir.
« On était fous lorsqu’on a voulu aller en NBA, en tant que Français, alors pourquoi ne pas l’être avec cette équipe ? On peut devenir une des meilleures équipes d’Europe dans quelques années ».
Ce qui suggère que cette belle histoire n’en est qu’à ses débuts.