Cette saison est une mine d’or pour les journalistes NBA. Entre les trois amigos, le feuilleton Carmelo Anthony, le prodige Blake Griffin, les armadas de L.A. et Boston, le retour des Spurs,… les sujets ne manquent pas.
Du même coup, on relèguerait presque au second plan la rivalité qui tenait le haut de l’affiche il y a encore deux ans :
qui est le meilleur meneur NBA ? Chris Paul ou Deron Williams ? Ou un autre…
Une rivalité qui tarde à s’imposer
Depuis leur arrivée dans la ligue, ces deux joueurs ont toujours été opposés et comparés. Depuis le premier jour (ou plutôt depuis la draft 2005 où Williams a été choisi 3ème juste devant Paul), les comparaisons n’ont cessé de pleuvoir de toutes parts.
De 2005 à 2009, c’est Paul qui tenait la corde. Le débat semblait même clos suite à la saison 2007-2008, où CP3 arrache tout sur son passage et propose une des lignes de stats les plus hallucinantes jamais réalisée par un meneur : 21,1 points, 11,6 passes décisives, 4 rebonds et 2,7 interceptions par match ! Il finit deuxième du vote pour le titre de MVP derrière Kobe. Deron, s’il réalise de solides saisons avec Utah, n’évolue pas dans les mêmes sphères.
Puis les problèmes commencent à s’accumuler pour Chris Paul. La saison 2008-2009 des Hornets est décevante et se conclut par une nouvelle élimination au premier tour. La saison suivante est carrément cauchemardesque, non seulement pour les Hornets, mais aussi pour leur meneur qui manque une grande partie de la saison suite à de blessures à la cheville et au genou.
Pendant ce temps-là dans l’Utah, Deron Williams progresse chaque année et poste de 2007 à l’année dernière des moyennes d’au moins 18,7 points, 2,9 rebonds et 10,5 passes décisives. Au sein d’une équipe d’Utah plus équilibrée, Deron mène parfaitement ses hommes (qui tombent malheureusement à chaque fois sur un os nommé Lakers en playoffs) et revendique à son tour le titre subjectif de meilleur meneur NBA.
Au final, les deux hommes n’ont jamais été au top en même temps et les facteurs exogènes à leur propre talent semblaient devoir nous priver d’une réponse claire… jusqu’à cette année.
Deux leaders dans des équipes similaires
Enfin, les choses vont pouvoir se régler ! Tout semble réuni pour nous offrir un maximum d’éléments de réponse. Chris Paul remis de sa blessure, les deux joueurs tournent à plein régime dans deux équipes qui jouent les cadors à l’ouest (les Hornets sont 3ème avec 11V et 3D, le Jazz 4ème avec 11V et 5D). Deux équipes d’ailleurs très similaires dans leur construction comme le souligne Bill Simmons d’ESPN :
« Ce qui fascine à propos des Hornets et du Jazz c’est que ces équipes sont construites sur un même modèle. L’ensemble repose sur un meneur franchise-player, entouré des 8 gars aux rôles similaires. Les deux équipes ont des shooting-guard en dessous de la moyenne, des ailiers-shooteurs pouvant défendre les tirs de loin (Trevor Ariza et Andreï Kirilenko) et des ailier-forts scoreurs au jeu peu conventionnel (David West et Paul Millsap). Les Hornets n’ont pas de joueurs de post-up du niveau d’Al Jefferson, mais shootent bien mieux à 3-points qu’Utah. »
C’est donc l’année idéale pour enfin savoir !
Sur le plan du jeu en lui-même, Chris Paul est plus complet et davantage « meneur de jeu ». Il est aussi plus petit et moins puissant. C’est le nouveau Isiah Thomas.
Pour sa part, Deron Williams est un attaquant d’abord. Il peut shooter 25 fois par match. Il peut monter sur la tête des intérieurs pour un dunk. Il est plus explosif en règle générale.
Si l’on se réfère aux oppositions directes, il n’y a pas vraiment de compétition puisque D-Will mène 12 victoires à 3 depuis l’arrivée des deux joueurs dans la ligue, écart qui comprend la balade du Jazz de la nuit dernière. Maintenant c’est sûrement le résultat final en playoffs qui pourra nous donner un vainqueur, et l’on se prend à rêver de voir ces deux équipes se rencontrer. La rivalité serait à coup sûr de nouveau en plein sous les projecteurs.
En attendant, nous vous laissons débattre et voter.
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