New York en crise : Amare Stoudemire voit rouge

Dans le locker-room des Knicks, Amare Stoudemire a pris le casier autrefois réservé à Pat Ewing, honneur au nouveau franchise player oblige.

En rentrant aux vestiaires hier soir, Mr 100 millions de dollars a fait revivre le Beast of the East au Madison Square Garden : un coup de pied de colère dans le bac à glaçons, des poches de glace sur les genoux, la mine déconfite qui suinte la colère et la frustration. Ewing vivait ces moments là en mai-juin, Stoudemire, lui, y a droit dès novembre.

Après la défaite aux Wolves, le revers subi face aux Rocket privés de Brooks et Yao ne passe pas. Le Stoud’ l’a en travers de la gorge.

New-York en est à 1-4 dans son antre pour un bilan global de 3-7. Les premiers sifflets de la saison sont déjà descendus des travées dimanche soir et le propriétaire James Dolan s’est fait apostropher par des fans réclamant le retour de Jeff Van Gundy. La crise couve déjà aux Knicks, qui restent rappelons-le sur neuf saisons négatives consécutives. Amar’e est en colère après ses coéquipiers et il l’a fait savoir.

« Il va vite falloir qu’on trouve le moyen d’être plus solidaires et d’inverser cette spirale. On ne joue pas avec le sentiment d’être dos au mur, je ne suis pas habitué à ça. On reste sur quatre défaites de rang, on joue à la maison et on ne sent aucun sentiment d’urgence dans notre jeu, comme si finalement ça importait peu. Je redis les mêmes choses à chaque fois mais ça ne provoque aucune réaction ».

Auteur statistiquement de sa plus mauvaise saison depuis sa blessure de 2005 (20,3 pts, 8,1 rbds, 44,8% de réussite) le All Star ne s’épanouit pas autant qu’espéré dans le système newyorkais de Mike D’Antoni.

« L’impression de parler à des sourds »

Les rancoeurs sont déjà des plaies béantes que le Stoud’ ne poura pas combler tout seul.

« J’ai l’impression que mes paroles vont dans des oreilles de sourds, donc je vais moins parler peut-être. Je suis habitué à gagner, à parler de victoires donc on ne peut pas avoir des gars qui se complaisent dans la défaite.«

Voilà qui a le mérite d’être clair ! Dans la division la plus faible de la ligue, New-York a obligation de terminer dauphin des C’s, sous peine d’une nouvelle énorme désillusion.

Au sein de la rédaction de Basket USA, on se pose sérieusement la question : et si D’Antoni n’était vraiment pas l’homme de la situation ?

Avec les recrutements de Felton et Stoudemire, l’ancien gourou des Suns a obtenu un axe 1-5 solide, exactement comme il le voulait. Sur le papier, ces Knicks là ont les outils pour retrouver les playoffs. Mais plus que le jeu, c’est la mentalité et le manque de grinta qui nous laissent songeurs.

D’Antoni à Phoenix ça marchait (sans non plus aller en finale), à New-York ça ne fonctionne pas, le constat est là.