Avec ses multiples absents, Boston arrive considérablement diminué lors de ces playoffs. Pourtant, depuis la blessure de Kyrie Irving, les Celtics ont un bilan de 9 victoires en 15 matchs, dont six de suite face à Toronto, Utah, ou encore Portland par deux fois. Brad Stevens a ainsi multiplié les miracles pour permettre aux C’s d’assurer la deuxième place à l’Est.
À l’inverse, Milwaukee possède un effectif taillé pour le haut du panier, et vient de retrouver Malcolm Brogdon et Matthew Dellavedova, mais la mayonnaise n’a jamais pris cette saison dans le Wisconsin. Jason Kidd en a fait les frais, et Joe Prunty n’a pas fait beaucoup mieux, la bande de Giannis gardant une fâcheuse tendance à laisser des matchs en route. Face à un tirage qui paraît avantageux, les Bucks devront faire preuve d’une concentration nouvelle pour faire déjouer le collectif celte.
MENEURS |
Kyrie Irving et Marcus Smart sur le carreau, Terry Rozier a enfin été lancé dans le grand bain. Et force est de constater qu’il sait très bien nager ! Propulsé dans le cinq majeur à la mi-saison, il avait épaté avec un triple double pour sa première titularisation et un record en carrière à 31 points dans la foulée. Sur l’année, il compile finalement 15.6 points, 6.4 rebonds et 5.1 passes de moyenne en 16 titularisations. Le tout avec une bonne défense, qui sera mise à rude épreuve face à Eric Bledsoe.
Récupéré par Milwaukee après un coup de gueule en tout début d’année, l’ancien Sun s’est bien acclimaté à sa nouvelle équipe, s’imposant au fil de la saison comme une valeur sûre derrière Giannis Antetokounmpo. Bien plus expérimenté que son adversaire, y compris en playoffs, « Mini LeBron » est une véritable menace pour les Celtics, surtout avec sa belle fin d’exercice pleine de justesse : il tourne à 21 points à 60% aux tirs et 46% à 3-points sur les dix derniers matchs de la saison régulière.
Avantage : Milwaukee
EXTERIEURS |
Point faible de Milwaukee à l’extérieur, Tony Snell a régressé cette saison. S’il constitue certes une menace de loin (40% de réussite), il tente sa chance à 3-points moins de quatre fois par match, pour 7 petits points de moyenne.
Non, la défense extérieure de Boston devra surtout se concentrer sur un Khris Middleton aux portes du All-Star Game et qui a fini l’année en trombe : sur le dernier mois de compétition, l’ailier tourne à 23 points de moyenne à 50% aux tirs et 44% de loin. Les Celtes ne devront donc pas oublier le principal lieutenant du « Greek Freak », aussi discret qu’efficace.
De leur côté, les deux Bucks ne devront pas oublier de coller les surprenants Jaylen Brown et Jayson Tatum, qui ont su élever leur niveau de jeu pour compenser l’absence de Kyrie Irving en attaque : les deux hommes sont à 17 points de moyenne depuis que le meneur est sur le flanc, à 57% à 3-points (!) pour le premier, 44% pour le second. Le tout avec cette capacité commune à driver qui forcent les défenseurs à couvrir beaucoup de terrain. S’ils parviennent à contrôler leur fougue dans les joutes tendues qui s’annoncent, le jeune duo pourrait faire la différence.
Avantage : Boston
INTERIEURS |
C’est sans doute là que tout va se jouer : du salut de Boston dépend sa capacité à freiner Giannis Antetokounmpo. Et Brad Stevens l’a annoncé, tout le monde devra s’y coller ! Les Celtics ne manquent pas d’hommes pour accomplir cette tâche, mais c’est Al Hoford qui sera en première ligne. L’ancien Hawk devra faire parler son expérience pour bousculer son adversaire dans ce duel au somment entre deux All-Stars. Car la confiance est du côté du Buck, qui s’est régalé contre Boston cette année avec 33.5 points à 54% aux tirs en quatre matchs. C’est tout bonnement l’équipe qui lui réussit le mieux !
Boston devra dans un premier temps réduire au maximum les possibilités de jeu en transition des Bucks pour empêcher des paniers faciles de Giannis Antetokounmpo. Sur demi-terrain, Al Horford n’aura ensuite d’autre choix que de faire parler sa science du placement pour compenser son déficit de mobilité sur le Grec. Une remarque valable de l’autre côté du terrain : l’ancien Gator peut gêner le « Greek Freak » en l’attaquant poste bas, histoire de lui faire prendre aussi quelques fautes.
John Henson et Aron Baynes, pivots de devoir, joueront eux le rôle de deuxième rideau avec un avantage pour le second, plus solide. Même si ses 120 kilos n’avaient pas empêché Giannis de lui grimper dessus en début d’année…
Avantage : Milwaukee
LES BANCS |
Cette année, Brad Stevens a fait avec une énorme rotation qui sera difficile à réduire : c’est la force des Celtics ces dernières semaines. Marcus Morris, très bon depuis le All-Star Break, sera le chef de file du banc celte alors que Greg Monroe devrait y garder une bonne place au vu de sa belle adaptation et de sa connaissance de l’adversaire.
Derrière, c’est une flopée de role players dont dispose l’entraîneur, mais seuls les précieux Shane Larkin et Semi Olejeye sont a priori assurés d’avoir leur rôle à jouer. Abdel Nader, Jabari Bird, Jonathan Gibson et Guershcon Yabusele se sont montrés en fin de saison mais ils ne devraient récupérer eux que des miettes.
Les retours de Malcolm Brogdon et Matthew Dellavedova combinés à l’arrivée de Brandon Jennings font des Bucks une des équipes les mieux fournis des playoffs en meneurs de jeu. Reste que les deux premiers viennent de revenir et manquent de compétition. Le troisième se fera lui un plaisir d’essayer de faire craquer une nouvelle fois Terry Rozier.
L’énorme atout de Joe Prunty, c’est Jabari Parker. Le grand blessé est hyper efficace avec un temps de jeu limité depuis son retour et il a compilé, lors des six derniers matchs, près de 20 points et 8 rebonds de moyenne à 50% aux tirs dont 46% de loin. Il a tout pour retrouver le cinq majeur, mais il laisserait un trou beaucoup trop grand sur le banc. Quid de Shabazz Muhammad, utilisé de façon très irrégulière depuis son arrivée mais capable de sortir deux matchs à plus de 20 points ?
Égalité
LES COACHES |
C’est sans aucun doute le duel le plus déséquilibré de cette série. D’un côté, un Brad Stevens candidat au trophée d’entraîneur de l’année, qui a fait des miracles en jonglant avec un effectif de plus en plus réduit au fil de la saison, un système défensif irréprochable, une capacité à s’adapter et à sortir les temps-morts opportuns : que des qualités essentielles en postseason. Et de l’autre côté, un Joe Prunty dans le rôle du coach intérimaire depuis son arrivée à la place de Jason Kidd, et qui n’a que les 36 matchs de cette saison à son actif comme entraîneur principal.
Avantage : Boston
LA CLÉ DE LA SERIE |
Le défense sur Giannis Antetokounmpo. Cinquième meilleur marqueur de NBA, Giannis Antetokounmpo a trouvé cette saison une régularité qui l’a fait passer dans une nouvelle sphère. Il n’y a aucun doute sur sa capacité à porter les Bucks en playoffs, face à une formation qui lui réussit très bien. L’objectif principal pour Boston est donc de freiner le Grec : Milwaukee n’a gagné que 8 matchs sur 27 cette saison quand il a inscrit moins de 25 points.
Limiter le jeu rapide et une première étape pour Boston. Al Horford se chargera de la suivante, mais tout le monde mettra comme d’habitude la main à la patte et Boston devra justifier son rang de meilleure défense de la ligue pour contenir Giannis… et sa bande : il ne pourra pas faire tout tout seul. Si cette individualité est essentielle, les collectifs pourraient faire la différence. Celui de Boston, s’il reste aussi régulier, et celui de Milwaukee s’il est à la hauteur de son franchise player.
EN SAISON REGULIERE |
Égalité 2-2
18 octobre : Boston – Milwaukee (100-108)
26 octobre : Milwaukee – Boston (89-96)
4 décembre : Boston – Milwaukee (111-100)
3 avril : Milwaukee – Boston (106-102)
VERDICT |
Malgré un classement décevant d’un côté et des blessures de l’autre, ce sont deux formations qui n’ont pas grand chose à perdre qui vont s’affronter dans un duel qui promet d’être équilibré. La tentation d’enterrer Boston existe, et même si l’équipe tourne bien, elle est sans doute fatiguée par les efforts fournis ces dernières semaines. Ses jeunes sont peut-être encore un peu tendres pour la posteseason aussi, et sa puissance de feu offensive peut-être limitée. Et puis les Bucks sont eux au complet et attendent de montrer ce qu’ils ont dans le ventre en playoffs pour franchir une étape de plus dans leur progression.
Reste que les C’s ont prouvé qu’ils pouvaient battre n’importe qui avec un collectif si soudé, si complet et si appliqué en défense. S’il fait baisser le tempo, il aura l’avantage sur demi-terrain grâce notamment à une bien meilleure adresse de loin (2e de la ligue là ou Milwaukee n’est que 22e) et sa solidité au rebond (8e contre 30e). Dans son Garden, avec Brad Stevens aux manettes, Boston sera quoiqu’il arrive compliqué à aller chercher, surtout si Milwaukee ne trouve pas de fonds de jeu.
Boston 4-3
CALENDRIER |
Game 1 : à Boston, dimanche 16 avril (19h00)
Game 2 : à Boston, mardi 17 avril (à 02h00)
Game 3 : à Milwaukee, vendredi 20 avril (à 3h30)
Game 4 : à Milwaukee, dimanche 22 avril (à 19h00)
Game 5 : à Boston, mardi 24 avril**
Game 6 : à Milwaukee, jeudi 26 avril**
Game 7 : à Boston, samedi 28 avril**