Un dunk, un cri, une libération. En écrasant le cuir avec rage et puissance dans les hauteurs de l’American Airlines Arena samedi soir, dans le troisième quart-temps, Chris Bosh a laissé exploser toute sa frustration.
Gueule ouverte comme un loup fier de sa dernière proie, l’intérieur du Heat a hurlé, les yeux fermés.
“J’ai toujours joué comme ça, en montrant mes émotions et mon excitation. Je dois retrouver ça”, explique le quintuple All Star, transparent dans la défaite à New Orleans et cible de virulentes critiques.
La vie de big man n’est pas facile à Miami. Spectateur de la rencontre face aux Nets, Basket USA se penche sur la question en demandant leur avis à Udonis Haslem et Joël Anthony, partenaires de Bosh dans la raquette du Heat.
Comme prévu, Bosh a simplement du mal à trouver sa place dans le jeu floridien.
“J’ai été trop passif jusque-là, je l’admets”, assure-t-il après coup, ravi d’avoir mis en pratique face aux Nets (21 pts) les bonnes résolutions prises dans l’avion du retour de Louisiane.
Réunion au sommet dans les nuages
Dans le ciel du sud, Bosh et James ont passé une heure à parler, seul à seul.
“J’ai appris à mieux connaître Chris, c’est important. Il s’est ouvert, j’ai écouté, j’en sais beaucoup plus sur lui et ça na vous aider”, commente LeBron.
“Je dois m’ajuster à un nouveau rôle, c’est un processus compliqué et qui ne prendra pas quelques matches seulement”, confie Bosh. Je dois être patient. Mais surtout, je dois redevenir le joueur que j’ai toujours été et arrêter de me poser des questions. Je dois jouer mon jeu, point barre.”
Avec ses 14,4 pts et 5,4 rbds, l’ex-Franchise Player est loin de son niveau de Toronto. Dans l’impact sur le jeu et la raquette. Prévisible nous direz-vous quand on est la troisième option derrière le duo Flash-King. Mais les contrariétés de Bosh ne sont pas que des chiffres.
“On veut juste qu’il soit lui-même”, résume le vétéran Udonis Haslem.
“Dwyane et LeBron ont souvent le ballon, c’est pas facile pour lui de trouver son rythme. C’est une nouvelle équipe, un nouveau système mais ce qu’il a fait jusque-là dans sa carrière pour arriver à ce niveau, il doit continuer à le faire ici avec nous”, ajoute le champion 2006, pour qui cette cuvée estampillée Three Amigos “est plus jeune, plus athlétique et court plus vite”, que l’équipe championne il y a quatre ans.
Pour Basket USA, l’ex-Chalonnais a livré son sentiment sur le jeu intérieur d’un Heat encore bien trop déséquilibré dans son basket.
“On est très fort au périmètre mais on a besoin de points dans la raquette pour mieux équilibrer notre jeu, calmer le tempo et aller chercher des fautes. C’est pas évident pour un intérieur de ne pas se sentir très impliqué offensivement, y’a des soirs où tu ne vois pas beaucoup le ballon. LeBron et Dwyane sont des joueurs qui aiment l’avoir dans les mains, mais quand Chris est agressif comme ce soir, alors nous sommes beaucoup plus forts car plus équilibrés.”
Joel Anthony : « on nous fera aucun cadeau »
Pas très loin de là, dans le vestiaire du Heat, alors que LBJ parade avec son peignoir “King James“ d’un goût douteux, Joel Anthony (1,6 pt, 4,1 rbds de moyenne) prend lui aussi le temps de répondre à Basket USA.
Discret jusque-là, le pivot se révèle bien meilleur devant les micros que dans les raquettes NBA.
“On doit être meilleur au rebond, moi le premier. Je suis bien conscient que je dois progresser dans ce domaine, mais c’est le début de saison et on cherche encore la meilleure formule. A New Orleans, on est entré sur le parquet sans une grande énergie et on l’a payé cash. On a corrigé le tir ce soir en jouant avec détermination, concentration et énergie. On apprend, comme je l’ai dit c’est encore le début de saison. Mais il faut qu’on soit conscient que chaque équipe va jouer à 200% contre nous. Après tout ce qu’on a pu entendre sur Miami depuis des semaines, on a bien compris qu’on ne nous ferait aucun cadeau. Les adversaires ne vont jamais baisser d’intensité, face à nous les équipes vont jouer leur meilleur basket. On doit être prêt à y faire face.”
On attendra le match de Bosh et comparses face au Jazz demain soir pour constater si les mots sont devenus des actes. Ou au moins ne serait-ce que des intentions.