A moins de 6 minutes de la fin du match, les Blazers sont menés de deux points par les Suns. A ce moment-là, rien ne semble vouloir marcher offensivement pour les joueurs de l’Oregon alors que leur 5 de départ est sur le terrain.
Les joueurs de Phoenix ont une stratégie simple : dès que la balle descend au poste bas dans les mains de LaMarcus Aldridge, les Suns font prise à deux. Ils limitent ainsi son nombre de tirs et sa réussite (8 points dont 3/9 au tir), et ce malgré un avantage de taille conséquent sur Hedo Turkoglu, son adversaire direct au poste 4.
La bonne solution, Nate McMillan va la trouver en ayant recours au small ball.
Marcus Camby sort, Aldridge est décalé au poste 5 et Nicolas Batum entre au poste 4. Dans cette configuration, les Blazers vont passer un 18-1 rédhibitoire pour des Suns qui ne savent pas comment contenir les shooteurs adversaires, notamment Batum qui inscrit panier sur panier (19 points au final dont 11 dans le dernier quart).
De quoi faire la joie de Nate McMillan en conférence d’après-match :
« C’est un bon départ. Les gens ne croient pas en Phoenix depuis le départ d’Amare (Stoudemire), mais Steve (Nash) est un joueur incroyable. Nous avons joué le match que nous voulions jouer. En seconde mi-temps, nous avons arrêté de perdre autant de ballons, nous avons réalisé de bonnes pénétrations, nous avons fait vivre le ballon et contrôlé le rebond. »
Il n’en demeure pas moins que certaines questions restent en suspend, la première étant le choix du cinq. Si on considère le talent individuel, le cinq André Miller-Brandon Roy-Nicolas Batum- LaMarcus Aldridge-Marcus Camby est le choix logique qui s’impose. Seulement, pour une raison ou une autre, il semble que ces cinq-là ne réussissent pas à produire le jeu d’équipe attendu et doivent s’en remettre trop souvent aux exploits de Brandon Roy.
Les prises à deux de Phoenix hier ont clairement exposé ces lacunes. Quand Aldridge a dû trouver une solution pour ressortir la balle, il a souvent hésité à la donner à André Miller ou Marcus Camby, ni l’un, ni l’autre n’étant réputé pour leur qualité au tir, tandis que Roy et Batum faisaient l’objet d’une surveillance rapprochée. Avec l’entrée d’un ailier supplémentaire, tout a semblé rentrer dans l’ordre, Wesley Matthews apportant du punch en sortie de banc.
Ce n’est évidemment qu’un premier match dans la saison et certaines satisfactions notables sont à retenir (notamment au niveau de la défense), mais face à des équipes plus fortes défensivement que Phoenix, le cinq des Blazers devra montrer tout autre chose offensivement, l’année passée ne semblant pas avoir permis aux starters de trouver les bons automatismes.