Des drafts censées être exceptionnelles et marquer l’histoire, la NBA en a connu des paquets. Mais rares ont finalement été les générations de rookies capables de se montrer à la hauteur des attentes et prouver toute leur valeur dès leurs débuts dans le grand bain. Annoncé comme particulièrement dense en talent, ce millésime 2017 prend pour l’instant le chemin des grands crus.
S’il est encore bien trop tôt pour envisager la suite de la carrière de ces dizaines de joueurs, l’impression laissée par ces débutants donne des frissons de plaisir quant à l’avenir. Et la hype n’est pas prête de retomber si leurs performances suivent. Drafté en 2016 mais considéré comme un rookie après une année sans jouer, Ben Simmons est le premier nom qui revient nécessairement.
Onze joueurs à plus de 10 points de moyenne
Le (vrai) meneur des Sixers a pleinement profité de son année blanche pour débarquer pied au plancher en NBA. Avec déjà deux triple double en neuf matches, l’Australien est déjà dans le Top 10 à l’efficiency, l’évaluation à l’américaine, devant des All-Star comme Blake Griffin ou James Harden. « Phénoménal » pour Kobe Bryant, comparé à LeBron James et Magic Johnson par l’entraîneur d’Indiana Nate McMillan, Simmons a déjà bluffé tout son monde. Mais il n’est pas le seul phénomène statistique de cette nouvelle génération.
Career games needed to achieve two triple doubles:
Ben Simmons: 9
Michael Jordan: 58
Jason Kidd: 69
LeBron James: 118
— Joe Giglio (@JoeGiglioSports) November 4, 2017
Pas moins de onze joueurs atteignent déjà les dix points de moyenne après deux semaines de compétition. La saison passée, ils n’étaient que 5, et 8 en 2015-2016. En fait, il faut remonter à l’exercice 2008-2009 pour voir des rookies aussi prolifiques à la marque. Ils étaient alors 13, dans une promotion dont étaient sortis des joueurs comme Russell Westbrook, Marc Gasol, Derrick Rose, Kevin Love, Eric Gordon, ou encore Brook Lopez. Une draft référence que certains mettent plus haut que celle de 2003. Il faut dire qu’elle a accouché de deux MVP !
LES ONZE ROOKIES À PLUS DE 10 POINTS DE MOYENNE |
1- Ben Simmons (Sixers), 18.0 pts/m
2- Lauri Markkanen (Bulls), 16.3
3- Kyle Kuzma (Lakers), 15.7
4- Jayson Tatum (Celtics), 13.7
5- Dennis Smith Jr (Mavs), 13.3
6- Donovan Mitchell (Jazz), 13.1
7- De’Aaron Fox (Kings), 12.7
8- Mike James (Suns), 11.4
9- Bogdan Bogdanovic (Kings), 10.7
10- John Collins (Hawks), 10.6
11- Josh Jackson (Suns), 10.2
A peine arrivés, déjà imposants
Au-delà des chiffres, certains de ces rookies se sont imposés d’entrée parmi les cadres de leur franchise, alors qu’on ne les attendait pas aussi haut, aussi vite. Outre Simmons, Jayson Tatum (13,7 pts à 52% derrière l’arc, 6,6 rbds) s’est également fondu à merveille dans le jeu des Celtics. L’ancien ailier de Duke a tout de suite su prendre ses responsabilités avec la grave blessure de Gordon Hayward dès le premier match de la saison.
Autres franchises mythiques de la ligue, les Bulls et les Lakers sont déjà ravis de Lauri Markkanen et Kyle Kuzma. Le Finlandais a profité des suites de la bagarre Portis / Mirotic pour s’imposer d’entrée dans le 5 de Chicago. Résultat, le voilà déjà meilleur scoreur (16,3 pts) de la franchise de Windy City.
Lauri Markkanen's on pace to be the first 7-footer in NBA history to avg 16+ PTS, 9+ REB & 2+ 3P. Westbrook, Boogie & Love only 3 to do it.
— Andy Bailey (@AndrewDBailey) November 5, 2017
A L.A., Kuzma, « seulement » 27e choix de la draft en juin dernier, est rapidement devenu le dynamiteur offensif numéro un des Lakers (15.7 pts à 56% au tir) et le chouchou du Staples Center.
Comme Kuzma, d’autres débutants inattendus réalisent des débuts des plus enthousiasmants. Signé d’abord pour évoluer en G-League, Mike James (27 ans) a parfaitement pris la suite d’Eric Bledsoe à la mène des Suns, qui se sont remis à gagner avec l’ancien du Panathinaikos comme général en chef. A Atlanta, John Collins a confirmé son bel été en summer league, et il est vite monté en température avec des prédispositions intéressantes pour devenir une machine à double double sous le cercle. Retenu au deuxième tour, Dillon Brooks s’éclate à Memphis et s’est fait une belle place dans la rotation avec 29 minutes de temps de jeu.
John Collins is averaging 18.7 PTS, 13.8 REB & 2.2 BLK per 36. I'm ready for him to start, even though those numbers'll level off a bit.
— Andy Bailey (@AndrewDBailey) November 4, 2017
La marge de progression est bien là
Certains ont même le droit à des éloges des plus flatteuses alors qu’ils n’en sont qu’aux prémices de leur jeune carrière. Donovan Mitchell a convaincu pour son entrée en scène au Jazz. Au point de recevoir une belle comparaison de la part de son General Manager Dennis Lindsey.
« La meilleure combinaison compétiteur / performeur dont Donovan se rapproche et que j’ai pu voir en NBA, c’est Manu Ginobili, a expliqué Lindsey au Utah Jazz Insider Report de Zone Sports Network. « Il était un coupeur de tête défensivement et dès qu’il passait de l’autre côté du terrain, il devenait ce héros qui gérait l’attaque avec une joie absolue. Je n’ai jamais vu un joueur qui évoluait avec un pareil plaisir que Manu. Et Donovan a vraiment cette qualité similaire à Ginobili. »
Et dire que les cadors de cette draft ne sont pas encore tous au rendez-vous… Le numéro un Markelle Fultz a vu ses débuts perturbés par une blessure à l’épaule qui l’a empêché de donner la pleine mesure de ses capacités avec Philadelphie. Lonzo Ball vit de son côté des débuts contrastés aux Lakers, faits de hauts et de bas et d’irrégularité manifeste mais tout aussi logique pour un rookie. Même Dennis Smith Jr et Josh Jackson, retenus tous les deux dans le Top 10 et corrects depuis le début de saison, sont capables de mieux, et avec plus de régularité. Une fois tous ces éléments réglés, la suite peut être des plus excitantes.
Il est évidemment trop tôt pour faire des comparaisons avec la promo 2003 de LeBron James, Dwyane Wade, Chris Bosh et Carmelo Anthony, mais celle de 2017 est en train d’écrire une histoire qui a tout pour être aussi brillante et passionnante.