Le rêve éveillé de Yogi Ferrell

Décidément, les Mavs sont une fabrique à belles histoires cette année. L’affirmation d’Harrison Barnes en est une première. L’éclosion de Seth Curry une autre. La toute dernière en date a un nom : Yogi Ferrell. Un parfait inconnu, débarqué de nulle part, qui a pourtant largement participé aux victoires de Dallas sur San Antonio et Cleveland.

Ce meneur au physique classique (1m85, 80 kg) avait démarré la saison du côté des Nets. Une dizaine de matches joués, quelques perfs dans les garbage time… rien de folichon pour le rookie. Retour par la case D-League donc, aux Long Island Nets. Jusqu’à samedi dernier, quand on lui passe sans doute le coup de fil de sa vie.

« Ce soir-là, j’étais sur le point de jouer en D-League quand mon agent m’a appelé », raconte-t-il. « Cinq ou six heures plus tôt, il m’avait appelé en me disant que les Mavs allaient me signer pour un contrat de dix jours. »

Pour Yogi Ferrell, c’est une chance inouïe. Sa signature est due aux lignes arrière ravagées par les blessures des Mavs : J.J. Barea et Deron Williams sont absents. Or Rick Carlisle a pris l’habitude de jouer avec deux meneurs en même temps. Si bien que le coach décide de le lancer dans le grand bain en le titularisant dès son premier match… face aux Spurs !

Il remporte son duel… face à Kyrie Irving

En 36 minutes, Yogi Ferrell s’en tire plutôt bien avec 9 points, 7 passes et 2 lancers-francs cruciaux en fin de match, pour sceller une victoire aussi surprenante que sa titularisation. On attend déjà la confirmation le lendemain face aux champions en titre, les Cavs. Et l’intéressé va faire mieux que confirmer : il va carrément exploser ! 19 points, 5 rebonds, 4 interceptions et 3 passes en 38 minutes ! En plus des chiffres, c’est le sentiment d’un joueur en pleine confiance qui se dégage. En témoignent un tir à trois points en première intention en transition, une passe dans le dos sur le pick and pop, ou encore son nombre de tirs : 7/15 !

« Il est bien parti pour faire l’un des meilleurs contrats de 10 jours de tous les temps », s’enflamme Harrison Barnes. « Il joue avec tellement de cœur, offensivement et défensivement. Il a eu quelques duels compliqués, mais il amène son énergie chaque soir et nous donne une chance. »

Pour ses deux premières titularisations, Yogi Ferrell a ainsi dû faire face à Tony Parker puis Kyrie Irving. Ce dernier a d’ailleurs passé une sale soirée (18 points à 7/21 et 6 balles perdues) contre lui. Symbole de sa bonne défense.

« Il est très tenace et bon en défense », estime Rick Carlisle. « C’est un joueur qui a l’énergie pour prendre sur tout terrain et suivre un joueur comme Irving. Nous lui avions donné des instructions très spécifiques sur comment essayer de lui rendre les choses difficiles. Et Ferrell a vraiment suivi ça à la lettre. »

Avec deux bonnes prestations, et deux victoires, Yogi Ferrell attend la suite et une éventuelle prolongation de CDD. L’intéressé n’est sûrement pas pressé de quitter le « rêve, le septième ciel » qu’il a atteint aujourd’hui.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.