Quatrième meilleur scoreur de la ligue à 28.7 points de moyenne, Isaiah Thomas ne fait pas partie du cinq majeur All-Star de la conférence Est, mais le meneur des Celtics sera sans aucun doute de la partie à La Nouvelle Orléans. C’est bien simple, le lutin est taille patron cette saison !
« Le public m’a adopté »
Après une apparition au premier tour des playoffs l’an passé, lui et Boston veulent aller plus loin.
« Ce public en a tellement vu. Ils veulent voir des grands joueurs. Ils ont de grandes attentes. Je l’ai dit au média day [en début de saison], les playoffs, ça ne suffit pas. Le premier tour, ça ne suffit pas pour ces fans. Mais si on arrive à leur offrir un peu de splendeur, qu’on se donne chaque soir à fond, ils vont tomber sous le charme. C’est ce qui m’est arrivé. Je joue mon jeu et ils m’ont adopté. C’est presque comme si j’avais gagné le titre. J’espère vraiment qu’on pourra leur en apporter un dans les années à venir. »
Passé de 22 à 28 points de moyenne, Isaiah Thomas pourrait même faire partie des candidats au trophée de Most Improved Player. Mais il est déjà passé dans une dimension supérieure cette année !
« C’est une progression naturelle » poursuit-il dans le podcast The Vertical. « Chaque été, je fais le point sur ce que je dois améliorer. Cet été n’a pas été différent des précédents. Je sors de ma meilleure saison en carrière, avec une sélection All Star. Et je sais que certains pensent que c’était de la chance, que j’ai fait une grosse saison [mais que ça ne va pas se reproduire, ndlr]. Mais ce n’est pas de la chance, c’est du coeur et de la détermination. J’ai continué à bosser cet été pour prouver à ces gens que je suis vraiment arrivé à ce niveau. Je ne suis pas là pour plaisanter. L’arrivée d’Al Horford et d’autres gars m’a aidé mais j’ai bossé pour en arriver là. Mais je m’attendais à jouer à ce niveau. »
Encore titillé par certaines critiques, Isaiah Thomas y trouve une source de motivation supplémentaire pour prouver que la saison passée n’était pas une exception. Monstrueux en dernier quart-temps, le natif de Seattle est dans la zone. Et il ne compte pas en sortir de sitôt…
« Dans mon cas, je pense que ça va être comme ça tout le temps maintenant. C’est plus qu’une grosse série. C’est un niveau de confiance auquel je suis arrivé et je pense que je vais pouvoir continuer à jouer à ce niveau. On en est à la mi-saison et chaque joueur arrive en général au niveau qu’il va garder pour le reste de la saison. Je veux garder ce rythme. Je veux rester celui qui prend feu en dernier quart. J’adore ces moments-là. Je ne me dis jamais, merde, il faut que je sois bon. J’adore ça, c’est mon truc ! »
Mr. Fourth Quarter
Pour être performant en dernier quart, Brad Stevens a fait les aménagements nécessaires. Sachant évidemment qu’avoir Isaiah Thomas le plus longtemps possible dans le crunch allait résulter en succès.
« C’est un truc dont on a commencé à discuter après notre défaite contre Golden State. De mon côté, je lui ai simplement dit que, peu importe les rotations, je veux jouer dans le dernier quart, autant de minutes que possible. Brad est un coach intelligent. Il me fait débuter le dernier quart et il gère ensuite selon ma forme. On a une très bonne relation. Il sait que j’ai dit ça sous le coup de l’émotion, et je l’ai regretté. Mais il sait que c’est parce que tout ça me tient à coeur. »
À 27 ans, dans sa troisième étape en carrière, Isaiah Thomas va atteindre son apogée physique avec les Celtics. Le général en chef de l’armée celte a même quelques projets à proposer à coach Stevens.
« C’est un domaine dans lequel je peux encore progresser, et je vais m’y atteler. Mais Brad est un coach intelligent, je le laisse faire. Parfois, c’est vrai qu’on discute des systèmes, de ce que je vois sur le terrain. Je lui propose des modifications. Parfois, il dit non, on gardera ça pour plus tard. Et puis des fois, il écoute et on essaye. En tant que leader, j’ai envie de lui proposer davantage de choses à l’avenir. »
Plus adroit, de 43 à 46% de réussite et de 36 à 38% à trois points, le meneur a posé sa technique.
« Je suis plus régulier dans mon tir. Avant, je prenais des tirs à reculons, je jetais mes pieds en avant et je ne finissais pas forcément bien mon geste. Cet été, j’ai bossé sur mon geste de tir, en étant le plus droit possible de bas en haut, en finissant bien mon geste à chaque fois. Et puis aussi, je voulais aussi pouvoir armer encore plus rapidement mon tir. C’est ce sur quoi j’ai bossé le plus, prendre mes appuis rapidement et armer rapidement mon tir. Que ce soit en sortie de dribble, en sortie d’écran, je dois toujours être prêt à dégainer face aux intérieurs, n’importe où sur le terrain. »
« La perception des gens commence à changer »
Et d’une certaine manière, comme Iverson ou Curry en leur temps, Isaiah Thomas est en train d’affoler les défenses qui ne sont pas encore habituées à une telle menace. Le Heat en a pris pour son matricule avec 52 points, nouveau record en carrière pour l’intéressé (dont 29 en dernier quart) !
« Oui, je sens que la perception des gens a évolué. Il y a toujours des gens pour dire que je suis un bon joueur mais pas un franchise player. Mais depuis que mes pairs, comme LeBron James, disent que je suis un bon joueur, ça commence à évoluer. C’est en cours disons. J’espère qu’un jour, on jettera le facteur « taille » par la fenêtre et on dira simplement que je suis un des meilleurs joueurs du monde. »
En bon compétiteur, Isaiah Thomas sait trouver des sources de motivation un peu partout autour de lui. C’est l’essence du sportif. Et il ne veut pas se satisfaire ni se complaire.
« Je me sens capable d’être un franchise player dans une équipe qui vise le titre. Pas un franchise player dans n’importe quelle équipe. Ce n’est pas pour avoir l’air prétentieux mais c’est le travail que j’ai investi. Je m’en sens capable. Je n’y suis pas encore mais je bosse pour y arriver. »
Trop longtemps mis dans une boîte (selon ses mots), dans ce rôle de joker de luxe en sortie de banc, Isaiah Thomas a bien changé depuis ses débuts à Sacramento en tant que 60e choix de la draft 2011. Il a commencé à déployer ses ailes à Phoenix mais c’est bien à Boston qu’il a complètement pris son envol.