Les « San Argentino Spurs »

Depuis 2009 et la dernière saison de Fabricio Oberto à San Antonio, Ginobili attendait le retour d’un compatriote chez les Spurs.

Avec Patricio Garino (1m98, 23 ans) et Nicolas Laprovittola (1m93, 26 ans), c’est deux Argentins pour le prix d’un pour les deux rookies au contrat partiellement garanti. En tout cas, El Manu s’est occupé d’organiser le comité d’accueil. Les petits plats dans les grands. 

« Il a dit : non, les gars, je viendrai vous chercher », raconte Garino dans l’Express News. « Nous, on n’en revenait pas, notre héros va littéralement venir nous chercher à l’aéroport, nous amener chez lui pour manger un bout et s’assurer qu’on est bien accueilli. C’était incroyable, complètement dingue. »

Un rêve éveillé pour ses fans de Gino

Respectivement 17e et 18e joueur signés cet été dans l’effectif du camp d’entraînement des Spurs, Garino et Laprovittola seront à la lutte pour arracher une place définitive. Mais pour les coéquipiers de Ginobili en sélection albiceleste cet été à Rio, il y a toujours le risque de faire un peu de D-League à un moment de la saison.

« C’est un rêve pour nous d’être en NBA, mais encore plus d’avoir la chance de jouer avec Manu. Il est notre héros, notre père quasiment, notre modèle », reprend Garino.  On a joué avec lui aux Jeux mais là, c’est encore plus impressionnant de le voir dans son élément. »

« En Argentine, Manu, c’est Michael Jordan »

Qu’importe les risques, Laprovittola vit également le même rêve éveillé, preuve de la véritable aura de Ginobili dans son pays.

« En Argentine, Manu, c’est Michael Jordan. Il fait partie des plus grandes idoles avec Maradona et Messi. Partager nos premiers pas en NBA avec lui, oui, c’est un vrai rêve », explique à son tour Laprovittola. « Mais quand on est avec lui, c’est un gars tout ce qu’il y a de plus normal, très humble, très sympa. Et il est comme ça avec tout le monde, les fans, les médias, les gens qui viennent d’Argentine pour le voir jouer. »

De son côté, le vétéran apprécie surtout de retrouver des camarades du pays pour partager son expérience et son vécu. Et pourquoi pas transmettre le flambeau à ses cadets… Pour qu’il y ait toujours une présence argentine auprès de Fort Alamo.

« Ça fait un moment que je n’avais pas eu la chance d’accueillir un Argentin dans l’équipe. Je les apprécie tous les deux. Et c’est super de leur montrer comment ça se passe, d’être là avec eux dans leur expérience de la NBA chez les Spurs. Ils sont vraiment heureux d’être ici, je peux vous le dire. Maintenant, j’essaie de faciliter leur intégration. J’ai vraiment beaucoup d’affection pour Nico et Pato, deux jeunes gars talentueux et bosseurs. Je veux les aider. »

Joueurs non draftés cherchent CDI

Passé du Lietuvos Rytas à l’Estudiantes la saison dernière, Laprovittola a vécu une première année d’exil compliqué. Mais après avoir tout gagné en Argentine, deux titres de champion dont un MVP des finales, le meneur n’avait d’autre choix que de s’attaquer à la NBA. Avec l’appui du « père » Ginobili au passage.

« Il veut nous aider pour tout. Sur le terrain, hors du terrain, on peut lui demander ce qu’on veut. Comme les restaurants où aller, là où on peut s’amuser. Il connaît San Antonio comme sa poche. »

L’histoire est un peu différente pour Garino qui sort de quatre saisons universitaires à George Washington (14 points, 4 rebonds en senior) mais n’a pas été drafté cet été. Néanmoins présent pour la ligue d’été, avec le Magic, Garino a tourné à 12 points de moyenne avant d’être signé par les Spurs dans la foulée. Là aussi, avec l’assentiment de Manu Ginobili et depuis peu, de Gregg Popovich.

« C’est un joueur très solide qui connait ses qualités. C’est un jeune homme qui a du caractère, un très bel athlète qui doit simplement grandir en confiance. »

Manu Ginobili était en tout cas d’humeur un peu nostalgique en cette rentrée médiatique. Lui qui vient de tirer sa révérence, comme son coéquipier Tony Parker, sur la scène internationale. Ses adieux au public carioca sont encore gravés dans les mémoires, RC Buford (le GM des Spurs) avouant même que c’était « un moment très émouvant ».

« Quatre olympiades et 18 saisons, c’est une incroyable aventure », se remémore Ginobili. « On a eu des très hauts et des très bas mais on a accompli quelque chose de similaire avec les Spurs, un noyau dur de joueurs qui ont longtemps joué ensemble, avec loyauté, en restant le plus digne dans la victoire comme dans la défaite. On a eu du succès sur une longue période, donc je suis vraiment fier de notre histoire. [Le titre olympique de 2004] est le plus grand exploit et l’expérience la plus incroyable de ma carrière. C’était une énorme surprise, quelque chose d’insensé. Quand on a reçu ces médailles d’or, c’était juste fou. »