Un peu plus tôt cet été, Yao Ming avait décidé de dédier une lettre à son ancien coéquipier des Rockets, Steve Francis. Le pivot chinois tenait particulièrement à remercier l’ancien meneur All Star de l’avoir si bien accueilli à son arrivée dans le Texas.
Eh bien, Francis vient à son tour de signer un billet à l’occasion de l’intronisation du grand Yao dans le Hall of Fame de Springfield. Stevie Franchise renvoie l’ascenseur à son « frère » Yao.
« En repensant à cette soirée de la draft lottery, je me suis rendu compte de quelque chose. Cet été-là a été le dernier moment avant que Yao n’entre dans le grand bain. Et Yao a été placé dans un sacré bain ! Je n’avais jamais vu ça de ma vie. Il était les Beatles. Il était le show le plus important dans chaque ville qu’on visitait. Il y avait des escortes policières, des médias, des caméras partout. » se souvient Francis pour The Players’ Tribune. « C’est déjà énorme de s’habituer à la vie en NBA mais Yao devait supporter le poids de deux cultures sur ses épaules. J’ai toujours eu énormément de respect pour lui à cet égard, car il l’a toujours fait avec beaucoup de grâce. Yao a parfaitement réussi à gérer le grand bain. En fait, c’est moi que ça énervait… »
« Yao avait tellement d’obligations »
En grand frère protecteur, Francis tolérait mal les multiples obligations médiatiques et publicitaires qui rythmait le quotidien frénétique de son copain Yao. Du coup, il n’en appréciait que davantage les moments de détente partagés avec le géant chinois.
« C’était un grand gamin qui adorait commander des blancs de poulet au service de chambre. Je le vois encore sur son lit – il avait pris l’habitude de pousser deux grands lits ensemble pour former un lit spécial Yao. Il adorait ces moments rares où il pouvait se détendre parce qu’il avait tellement d’obligations. Il est d’une incroyable humilité. Le mot « flashy » ne fait pas partie de son vocabulaire. Il s’est bien adapté à la culture américaine mais il ne l’a jamais laissé changer qui il est. J’en veux pour preuve que quand j’ai acheté des belles montres à tous mes intérieurs en fin de saison, je n’ai jamais vu Yao la porter. C’était une belle montre, mais Yao ne fait pas dans le bling bling. J’imagine qu’aujourd’hui encore, il a cette montre bien rangée dans sa boîte. »
Simple et humble, Yao Ming l’a été jusqu’au bout. Jusque dans sa fin de carrière minée par les blessures et ce travail acharné auquel il s’était astreint toutes ces années pour essayer de remporter un titre NBA qui lui échappera à jamais.