Il n’a pas eu les responsabilités de Karl-Anthony Towns, ni l’exposition de Kristaps Porzingis ou D’Angelo Russell, et pourtant Justin Anderson fait réellement partie des meilleurs rookies de la cuvée 2015.
Au sein d’une équipe de vieux briscards, l’ancien de Virginia a su trouver une place dans la rotation au cours de la saison régulière, jusqu’à profiter des blessures de ses partenaires pour aider Dallas à accrocher les playoffs en avril.
« Il a joué extrêmement bien, particulièrement lors des derniers matches de la saison. Les neuf derniers, puis les cinq en playoffs » reconnaissait son entraîneur Rick Carlisle à Mavs.com après l’élimination contre OKC.
Et c’est clairement l’envie et l’engagement dont faisait preuve le rookie qui lui avaient valu la confiance de son coach.
« On veut développer son jeu, mais au bon rythme. Une de ses principales qualités est son esprit de compétition, c’est quelque chose qu’on recherche chez chaque prospect ou free agent. Ces neuf derniers matchs, quand il était titulaire la majeure partie du temps, il nous a donné de la présence physique, du rebond, de la dureté, avec en plus des points et des tirs. »
Tournant sur la saison à 3.8 points et 2.4 rebonds en 12 minutes de moyenne, le rookie avait alors explosé ses stats en même temps que son temps de jeu. Sur le mois d’avril – et ces fameux neuf matchs – il avait compilé 7.3 points, 6.3 rebonds, 1.6 passe et 1 contre en 26 minutes. En playoffs contre le Thunder, il était monté à 9.4 points et 4 rebonds en 19 minutes, le tout en défendant sur Kevin Durant.
L’expérience inestimable des playoffs
Ils ne sont d’ailleurs que sept de sa classe de draft à avoir joué plus de dix minutes de moyenne en postseason (quatre matches minimum), preuve du potentiel et de l’utilité du garçon pour son équipe. Justin Anderson en est conscient, et ne boude pas son plaisir de faire partie de ce cercle restreint.
« Je suis très heureux de pouvoir dire que j’ai fini ma première saison NBA complète, mais aussi de pouvoir dire que je suis allé en playoffs pour ma saison rookie » se réjouissait-il lors de sa dernière interview de l’année. « A titre personnel, ça signifie beaucoup car j’ai grandi en regardant les playoffs, le moment le plus difficile de la saison. J’ai aussi entendu des histoires sur des gars qui n’y sont pas allés après cinq ou six ans, voire plus, et c’est donc une grande réussite. J’essaie juste de prendre tout ce qui est positif et de travailler là-dessus pour faire une autre grande saison l’an prochain. »
L’impact du jeune joueur était vraiment palpable lors de la fin d’exercice en boulet de canon des Mavs, de par son engagement, sa hargne, mais aussi sa capacité à faire juste ce qu’il faut et ce qu’on attend de lui. Ni plus, ni moins. Une base sur laquelle Rick Carlisle et son staff comptent travailler.
« Il faut simplement continuer à construire » confie aujourd’hui Rick Carlisle, toujours à Mavs.com. « Vous savez, un jeune joueur a besoin d’expérience pour progresser. Quand il est arrivé l’été dernier, c’était un gars talentueux, un super athlète, un super défenseur capable de rentrer des tirs. Mais on était une équipe qui laissait le jeu se faire, pas du genre à appeler des systèmes clairement. Donc il a dû apprendre nos systèmes et il a travaillé pour faire les choses simplement tout au long de la saison. Vers la fin de la saison, quand on a un peu explosé, il a été propulsé titulaire, et il a été l’une des principales raisons de notre accession en playoffs. J’apprécie ce qu’il a fait cette été, c’est un gros bosseur, il aime jouer, il aime faire partie d’une équipe. »
« Jouer juste est mon principal objectif »
Un travail au long cours attend donc l’élève modèle, qui sait que la patience sera une des vertus indispensables à son développement. Au même titre que son identité : celle d’un joueur à tout faire (proprement).
« La réalité, au bout du compte, c’est qu’en arrivant au training camp en septembre il y aura Wes Matthews sur une aile, Harrison Barnes sur l’autre, et le Hall of Famer Dirk Nowitzki à faire sa routine dans un coin. Je pense que la meilleure chose pour moi est d’être mature et de chercher ce que l’équipe a besoin que je fasse, puis bosser dessus et essayer de le mettre en pratique. Cela étant dit, il faut aussi une bonne dose d’agressivité, mais en même temps il faut faire les choses bien. Jouer juste est mon principal objectif. »