« J’étais très bien placé et quand j’ai vu le ballon quitter ses mains je me suis dit : « Impossible que ça rentre ». Et puis finalement ça rentre et là pendant une minute tu restes prostré. »
Dwyane Wade n’était pas le seul à penser que le tir au buzzer du milieu de terrain de Kyle Lowry ne verrait pas le filet. Le Air Canada Center était d’ailleurs déjà vidé de quelques centaines de sièges depuis que Toronto était relégué à -5 à 30 secondes de la fin. Le shoot à la Curry du meneur All Star était d’autant plus inattendu qu’il n’avait alors pas rentré le moindre tir primé de la rencontre.
La malédiction des Game 1 à domicile
Une fois de plus, kyle Lowry (3/13) est passé à côte d’un match de playoffs et les Raptors le payent cher : c’est la cinquième fois de suite que la franchise canadienne perd un Game 1 dans son antre. Pour vous prouver l’ampleur d’un mal que notre confrère Greg Anthony juge purement mental, le meneur est sur le podium des joueurs en activité au plus faible pourcentage de réussite en playoffs. Trois quart d’heure après cette amère défaite – que Dwane Casey préfère juger comme encourageante « car il y a plein de choses que nous pouvons améliorer » – Kyle Lowry n’était pas dans le vestiaire des Raptors. Il s’infligeait une série de shoots, tout seul sur le parquet d’entraînement de la salle.
Revenu en sueur comme un adolescent en sortie de playground, le All Star a confirmé que le problème était bien dans la caboche. « Comme je ne suis pas adroit, je laisse passer plein de tirs et ce n’est pas bon », admet celui qui sans une prolongation ratée par les siens aurait pu être le héros d’un match compliqué de bout en bout.
« Ça craint d’être mauvais à ce moment de la saison »
Déjà la saison passée, après le All Star Game new-yorkais, l’ancien Rocket s’était écroulé. Il avait connu une longue panne d’adresse de trois mois, conclue par une élimination au premier tour par les Wizards. Qui plus est un sweep. Cette fois, Kyle Lowry a mieux géré la fin de saison mais le malaise revient au plus mauvais moment.
« Que je sois mauvais au moment où tous les yeux sont sur moi, ça craint. Et c’est frustrant car je sais que je suis meilleur que ça », confie le meneur, qui ironise ensuite sur son adresse à l’entraînement. « Quand je suis tout seul à la salle, je mets tout. Mais le problème c’est justement que je suis tout seul. »
À 30 ans et avec une ville privée de demi-finale de playoffs depuis 15 ans rivée sur ses performances, Kyle Lowry doit trouver le déclic. « Les batteurs en baseball peuvent eux aussi connaître des bas. Il faut qu’il continue de croire en lui, nous nous croyons encore en lui », le réconforte son coach.
« Le meilleur moyen pour lui de sortir de ce trou noir est de continuer de shooter », diagnostique lui Patrick Patterson, qui a aussi joué avec Lowry à Houston. « Il n’est pas All Star par hasard et Kyle est Kyle, il va y arriver. Pour je ne sais quelle raison le ballon ne veut pas rentrer mais cela ne va pas durer », espère l’ailier-fort.
Qu’en pense le malheureux du soir ?
« Je dois retrouver le plaisir de jouer et d’être à l’entraînement. J’ai déjà connu des bas comme celui-là mais jamais à un moment pareil. Il faut que je me bouge les fesses pour rétablir le tir. »
L’expression est adéquate.
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