Nous y sommes ! La « March Madness », le tournoi le plus excitant du sport américain, va démarrer cette semaine après l’annonce des soixante-huit équipes sélectionnées hier. Des millions de personnes, en famille, au bureau, ou entre amis, vont remplir leur « bracket » et tenter de prédire les vainqueurs des soixante-trois rencontres du tournoi. Même le président des Etats-Unis, Barack Obama, s’adonne chaque année avec passion à l’élaboration de son bracket.
70 millions de « bracket » pour 9 milliard de dollars de paris
La « March Madness » est comme chaque année l’un des rendez-vous les plus attendus du calendrier sportif américain. Selon l’American Gaming Association, pas moins de 70 millions de brackets seront remplis et près de 9 milliards de dollars seront pariés pendant le tournoi final de la NCAA, plus du double du Superbowl (3.9 milliards).
Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici un petit guide des choses à faire… ou ne pas faire pour construire un bon bracket. Cela n’empêchera pas une grand-mère de l’Idaho ou un gamin de sept ans de l’Iowa de remporter le premier prix en ayant choisi leurs équipes en fonction de la couleur de leur maillot ou du surnom de l’université. Pour rappel, les probabilités de remplir un bracket parfait sont de 1 sur 9 223 372 036 854 775 808 (soit l’équivalent de 63 pile ou face gagnés à la suite)…
FIRST FOUR
Au moins un participant au First Four s’est qualifié pour le 2e tour de la March Madness depuis l’introduction de ce format en 2011. Curieusement, les équipes ayant joué le mardi n’ont encore jamais remporté le moindre match, contre un total de 10 pour les vainqueurs des matchs de mercredi. Cette année, Michigan a dominé Tulsa dans le match de mercredi entre seeds 11.
2011 : VCU – Final Four
2012 : South Florida – 2e tour
2013 : LaSalle – Sweet 16
2014 : Tennesse – Sweet 16
2015 : Dayton – 2e tour
1ER TOUR
1 contre 16 : 124-0. Tel est le bilan des seeds 1 face aux seeds 16 depuis l’expansion du bracket à 64 puis 65 et enfin 68 équipes. S’il arrive souvent que les petits poucets donnent du fil à retordre aux gros poissons (entre 2012 et 2015, il y a eu au moins un match chaque année avec moins de 10 points d’écart), il faut remonter à 1996 pour voir un duel se jouer à une possession (Western Carolina face à Purdue). Bien sûr, un jour viendra où toutes les étoiles seront alignées et où un seed 16 créera l’exploit. À vos risques et périls.
2 contre 15 : 117-7. Il faut remonter à 2013 et Florida Gulf Coast, alias #DunkCity, pour voir un seed 15 l’emporter face à un seed 2.
3 contre 14 : cela fait trois ans qu’un seed 14 élimine un seed 3, plus longue série du genre depuis 1997 à 1999. L’an passé, UAB a sorti Iowa State et Georgia State a battu Baylor, marquant la 3e fois de l’histoire que deux seeds 14 passent le cap du 1er tour la même année (après 1986 et 1995). À noter que tous les duels entre seeds 3 et 14 se sont joués avec un écart inférieur à 10 points l’an dernier.
4 contre 13 : les seeds 13 restent sur deux années consécutives sans victoire. Avant cela, au moins un seed 13 avait gagné lors de six tournois consécutifs, entre 2008 et 2013.
5 contre 12 : les « upsets » les plus populaires et pour cause. Entre 2008 et 2014, les seeds 12 ont remporté 15 des 28 duels. L’an dernier est l’exception qui confirme la règle avec quatre victoires pour les seeds 5 (4e fois que cela arrive depuis 1985 après 1988, 2000 et 2007). Retour à la normale cette année ?
6 contre 11 : historiquement parlant, les seeds 6 l’emportent 65% du temps face aux seeds 11 mais la tendance s’est inversée ces dernières années avec un bilan de 12-12 depuis 2010. Depuis l’an 2000, les seeds 6 l’ont tous emporté la même année qu’une seule fois (2004).
7 contre 10 : les seeds 7 l’emportent 61% du temps face aux seeds 10. Il est cependant arrivé que tous les seeds 10 passent le 1er tour quatre fois (1998, 1999, 2009 et 2010).
8 contre 9 : match quasi nul puisque les seeds 8 mènent par 63-61 depuis 1985. L’an passé, ils ont réalisé le grand chelem et restent sur un bilan de 15 victoires pour 5 défaites depuis 2011 pour la tendance actuelle.
SWEET 16 – ELITE 8
Depuis 1985, les seeds 1, 2, 3, et 4 n’ont atteint le Sweet 16 dans une même région que 15 fois sur 124 (12%), et seulement une fois au cours des six derniers tournois.
Il n’est arrivé d’avoir uniquement des seeds 1, 2, 3, ou 4 en l’Elite 8 que trois fois (1995, 2007 et 2009). Il est rare de voir les quatre seeds 2 passer le premier weekend du tournoi. Ce n’est arrivé qu’une seule fois lors des 19 derniers tournois, en 2009.
Il y a eu au moins un seed 10 ou plus élevé au Sweet 16 lors de 29 des 31 derniers tournois. Entre 2010 et 2014, nous avons eu au moins trois seeds 10 ou plus élevés mais l’an passé, seul UCLA était dans ce cas.
Malgré le succès relatif des seeds 12 lors des premiers tours avec 20 qualifiés au Sweet 16, seuls deux ont atteint ce stade la compétition la même année (Villanova et San Diego en 2008, en battant des seeds 3 au 2e tour). Seule une équipe, Mizzou en 2002, a atteint l’Elite 8, ce qui veut dire que les seeds 12 affichent un bilan de 1-19 au Sweet 16.
Sans prendre en compte le First Four, l’an passé marque la 3e fois de l’histoire que ni un seed 12 ni un seed 13 n’a remporté le premier tour, contre une moyenne de 4.3 victoires par tournoi lors des sept années précédentes.
FINAL FOUR
L’an passé, trois des quatre participants au Final Four étaient des seeds 1 mais lors des cinq années précédentes, seuls quatre seeds 1 au total ont atteint le dernier carré. Il n’est arrivé de voir les quatre seeds 1 au Final Four la même année qu’une seule fois, en 2008.
Seules 14 équipes ayant un seed 7 ou plus mauvais ont atteint le Final Four mais il y en a eu six lors des six dernières saisons.
Seuls trois seeds 6 ont atteint le Final Four (Providence en 1987, Kansas en 1988 et Michigan en 1992).
Jusqu’en 2014, jamais un seed 7 n’avait atteint le Final Four mais c’est arrivé ces deux dernières saisons avec UConn 2014 et Michigan State en 2015.
Un seul seed 9 a atteint le Final Four : Wichita State en 2013.
Si aucun seed 10 n’a atteint le Final Four (0-7 en Elite Eight), trois seeds 11 ont réalisé cet exploit avec LSU en 1986, George Mason en 2006 et VCU en 2011.
FINALE
Jamais une équipe n’a remporté le titre de champion après avoir perdu lors de son premier match en tournoi de conférence. C’est le cas d’Iowa State et d’Indiana cette saison.
Les quatre derniers champions proviennent de quatre conférences différentes (ACC, American, Big East, SEC).
Les seeds 1 restent sur 7 titres lors des 9 dernières saisons et en ont remporté 19 sur 31 au total (61%).
Depuis 30 ans, les seeds 2 et 3 ont remporté le titre quatre fois chacun, mais cela fait douze ans qu’un seed 2 n’a plus gagné (UConn en 2004).
Avant UConn en 2014, le dernier champion ayant un seed supérieur à 3 était Arizona en 1997 (seed 4).
Les seeds 5 n’ont jamais remporté le titre de champion et seuls trois ont atteint la finale (Florida en 2000, Indiana en 2002 et Butler en 2010). En revanche, des seeds 6 (NC State en 1983 et Kansas en 1988), seed 7 (UConn en 2014) et seed 8 (Villanova en 1985) ont été sacrés champions.
Douze des dix-sept derniers champions étaient classés dans le Top 5 d’avant-saison, mais trois des cinq champions qui n’en faisaient pas partie n’étaient même pas classés du tout ! (Syracuse en 2003, Florida en 2006 et UConn en 2011). Le Top 5 d’avant-saison cette année : North Carolina, Kentucky, Maryland, Kansas et Duke.
LES ULTIMES CONSEILS
Commencez par le vainqueur et construisez votre bracket à l’envers
Il est bien plus facile de commencer par le vainqueur, puis le finaliste, puis les demi-finalistes et ainsi de suite pour remplir son bracket. Cela permet d’éviter beaucoup d’hésitations sur les choix du premier tour.
Ne regardez pas les Seeds pour les duels entre les 6-11, 7-10 et 8-9
Bien trop souvent, on constate que les Seeds 6, 7 ou 8 sont choisis pour passer le premier tour simplement parce qu’ils sont favoris sur un plan numérique. Mais pensez à l’exemple du tennis. Lors d’un duel entre le 29e et le 33e mondial, y’a-t-il réellement un favori ? Cela dépend de la forme du moment, des matchups…
Le coeur et la tête
Construire son bracket n’est pas une science exacte mais requiert un minimum de rigueur, surtout dans les tours les plus lointains. Laissez parler votre coeur pour le premier tour, mais fiez vous à votre cerveau par la suite.
Et en dernier ressort…
Imprimez le bracket et lancez une fléchette pour déterminer le vainqueur. Cela ne vous donnera (peut-être) pas moins de chance de l’emporter :)
Comment jouer ?
Pour participer, rien de plus simple. Il vous suffit de cliquer sur ce lien pour accéder au site d’ESPN et à la page spécifique à notre challenge (nom du groupe : Basket USA 2016). Afin de vous inscrire à cette ligue privée, vous aurez besoin d’indiquer le mot de passe : busa2016.