Avant de s’installer sur le banc des Cavaliers et de coacher, bien malgré lui, un All-Star Game, Tyronn Lue a fait sa carrière de joueur sans imaginer enfiler ce costume.
Les prémices de cette reconversion prennent vie en 2003 avec Doc Rivers, à Orlando. Les deux hommes ne vont se côtoyer que 11 matches (Rivers sera ensuite licencié) mais le champion 2008 a senti un potentiel chez son meneur de jeu.
« Je lui ai dit que, une fois à la retraite, de m’appeler car je pensais qu’il pourrait être coach », raconte le tacticien des Clippers. « J’ai vu un truc en lui, une façon de communiquer. »
Au départ, le joueur ne prête pas vraiment attention à cette observation de Rivers.
« J’étais là : « oui, c’est ça ! » Je ne voulais pas être coach », raconte-t-il dans les colonnes du L.A Times.
Le diagnostic du Doc
Seulement, en 2009, Lue raccroche les chaussures et décide de prendre son téléphone pour prendre contact avec Rivers, alors récent champion avec Boston en 2008.
« Je ne sais pas ce que Doc a vu en moi, mais j’ai appelé et je lui ai dit que je voulais essayer. »
Fidèle à ses propos de 2003, Rivers lui propose une place dans le staff en tant que responsable de la formation auprès des jeunes. Deux ans plus tard, il est assistant coach et donne des consignes à Kevin Garnett, Paul Pierce, Ray Allen et Rajon Rondo. Ses années avec les Celtics lui donnent de l’appétit pour le métier.
« Au milieu de ma deuxième saison avec Doc j’ai su que je voulais être coach. Je me disais que je pouvais le faire. »
Franc mais pédagogue selon Rivers
Fort logiquement, il le suit à Los Angeles avec les Clippers. En 2014, il tente sa chance à Cleveland, mais c’est David Blatt qui obtient finalement le poste. Mais les Cavs ont été séduits par son projet et il est nommé premier assistant. Désormais, il a les clés de la franchise.
« Il a prouvé qu’il en voulait », constate Rivers. « Il peut dire la vérité sans vous offenser, et c’est une qualité très précieuse. Il a compris que ce n’est pas parce qu’on a joué, qu’on peut coacher. Ça le rend unique. »
Cette compréhension et ce tact dans ses prises de paroles sont visiblement appréciés par LeBron James et compagnie.
« Il gère parfaitement la situation », assure son assistant Larry Drew. « J’ai été témoin de quelques face-à-face avec LeBron pour corriger des choses et James a répondu positivement. Il n’y a pas de traitement de faveur parce que c’est James. »