Chaque mardi, Basket USA vous propose le Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2016.
Forcément, quand on parle de MVP, on parle de l’élite de la ligue. Comme le disait récemment Gregg Anthony, ancien meneur NBA dans les années 90 et actuel consultant pour NBA TV, dans un débat sur Stephen Curry.
« En basket, un seul joueur peut avoir plus d’impact que dans n’importe quel autre sport car ça ne se joue qu’à cinq et qu’il faut à la fois attaquer et défendre. »
Preuve de l’impact des individualités, Golden State n’a perdu que 4 matches cette saison. Un sans Curry et un sans Green. Cleveland ? Trois victoires en treize matches sans LeBron James depuis deux ans. Oklahoma City ? 30v-32d sans Kevin Durant depuis deux ans. Bref, ce n’est pas nouveau, les MVPs influencent énormément les résultats de leur équipe et c’est justement pour cela qu’ils sont considérés comme tels.
Chaque année, des joueurs tirent leur épingle du jeu et chaque année, il y en a qui réalisent des performances hors du commun. Ils sont souvent deux ou trois à le faire, à combiner performances et résultats, mais rarement quatre ou cinq comme c’est le cas cette saison.
Deux meneurs partis pour marquer l’histoire
Prenons Stephen Curry par exemple. Outre le fait qu’il pourrait devenir le premier joueur de l’histoire à inscrire 300 shoots à 3pts sur une saison, le meneur de Golden State pourrait également être le premier joueur de l’histoire à finir une saison avec 50% d’adresse au shoot, 40% à 3pts et 90% (les fameux 50-40-90), le tout avec une moyenne de 30 points par match !
En-dehors de Larry Bird, qui a vraiment frôlé l’exploit en 1987-88 (29.9pts), et de Kevin Durant, personne ne s’en est vraiment approché.
Autre exploit, il pourrait devenir le premier joueur de l’histoire à terminer à 30 points de moyenne avec un temps de jeu inférieur à 35 minutes ! À part George Gervin en 1981-82 (32.3pts), personne ne s’en est jamais approché.
Dans un autre registre, Russell Westbrook n’est pas mal non plus puisqu’en-dehors d’Oscar Robertson (6 fois tout de même entre 1961 et 1966), aucun joueur n’a plus jamais tourné à 24 pts, 7 rbds et 9 pds. Déjà, de base, un meneur à 20pts/7rbds, ça ne court pas les rues. Les derniers et seuls répertoriés ne sont autres que Oscar Robertson donc, et Jerry West.
De la place pour tous dans les livres de records
Derrière ces deux-là, ne croyez pas que ça se tourne les pouces, au contraire. En fait, certains nous ont tellement habitués à des standards hors normes qu’on ne voit plus trop où est l’exploit.
Et pourtant, à bien y regarder, on s’aperçoit que Kevin Durant pourrait bien nous faire une deuxième saison à 50-40-90 (il l’avait d’ailleurs fait une première fois en 2012-2013). Dans l’histoire, sachant que les 3-pts existent depuis 1979-80, il ne serait que le troisième joueur à réussir cette exploit à plusieurs reprises puisque seuls Steve Nash (4 fois) et Larry Bird (2 fois) l’ont fait avant lui.
Même chose pour Kawhi Leonard, parti pour réaliser l’une des quinze meilleures performances de l’histoire sur une saison au niveau de l’adresse à 3-points et bien parti aussi pour devenir le huitième joueur seulement à finir une saison avec au moins 20 points de moyenne et 45% d’adresse à 3pts. Performance réalisée seulement trois fois ces 20 dernières années (Curry, Rip Hamilton, Glen Rice).
LeBron James a tellement marqué l’histoire pour sa part qu’on ne lui en voudra pas de ne pas le faire cette année. Notons tout de même qu’il réalise actuellement sa 9e saison à 25 pts, 7 rbds et 5 pds et qu’à part Larry Bird (5 fois), Michael Jordan (1 fois) et Russell Westbrook (1), personne n’a réussi cela ne serait-ce qu’une fois ces 40 dernières années.
Enfin, Draymond Green est tout simplement en train de devenir le second intérieur de l’histoire et le premier depuis Wilt Chamberlain à tourner à plus de 7 passes par match.
On attendait du MVP, la cuvée 2016 ne nous a donc pas déçus.
1. Stephen Curry
Bilan : Warriors – 38v-4d – 1er à l’Ouest
Stats : 33.8min, 30.0pts, 5.3rbds, 6.4pds, 2.1ints, 0.1ct, 3.4bps, 51.0% tirs, 45.1% 3pts, 90.5% LF
Ses 34.3 points de moyenne sur les 6 derniers matches n’ont pas suffi à empêcher les deux défaites de Golden State, même s’il a tout fait pour empêcher celle contre Denver et qu’il est relativement irréprochable sur celle de Detroit.
Brillant cette nuit face aux Cavs et à Irving, on a hâte de voir ce que va donner son premier duel face à Tony Parker et aux Spurs lundi prochain.
2. Kevin Durant
Bilan : Thunder – 30v-12d – 3e à l’Ouest
Stats : 35.6min, 26.5pts, 7.7rbds, 4.4pds, 1.0int, 1.2ct, 3.0bps, 51.3% tirs, 40.3% 3pts, 89.7% LF
Elu joueur de la semaine pour la troisième fois cette année, Kevin Durant n’est pas monté d’un rang dans notre Top 5 suite à son mea-culpa aux médias, mais bien grâce à ses performances.
On a bien vu le contraste d’ailleurs lors de la dernière défaite du Thunder contre Portland et le match suivant contre Minnesota, quand KD ne prend pas les choses en mains dans le clutch, ça capote. À l’inverse, quand il joue au leader, il parvient souvent à sortir le Thunder de situations mal embarquées.
3. Kawhi Leonard
Bilan : Spurs – 36v-6d – 2e à l’Ouest
Stats : 33.2min, 20.1pts, 7.0rbds, 2.6pds, 2.0ints, 0.9ct, 1.4bps, 50.6% tirs, 48.1% 3pts, 87.4% LF
Petite baisse de régime pour Kawhi Leonard qui n’a plus dépassé les 20 points depuis six matches maintenant et qui shoote depuis à un petit 42.1% aux tirs dont 35% à 3-pts. Rien d’alarmant mais ce n’est pas ce à quoi il nous avait habitué.
Alors que LaMarcus Aldridge a eu à trouver son rôle en début d’année, c’est peut-être au tour de l’ailier de savoir se repositionner maintenant que l’ancien Blazer est plus à l’aise. Chez les Spurs, les performances individuelles passent de toute façon au second rang, dans un collectif où les temps forts arrivent en alternance.
4. Russell Westbrook
Bilan : Thunder – 30v-12d – 3e à l’Ouest
Stats : 33.8min, 24.2pts, 7.1rbds, 9.6pds, 2.4ints, 0.3ct, 4.2bps, 45.2% tirs, 30.1% 3pts, 82.1% LF
Monsieur triple-double en moins de 30 minutes. Russell Westbrook, c’est le moteur d’OKC, il y a du déchet parfois, mais jamais de baisse d’énergie et pour ses adversaires, c’est un calvaire.
Avec 17.9 points (à 38% par contre), 10.6 passes et 8.6 rebonds de moyenne en janvier, soit 9 matches (dont un à 0 point où il est sorti après 14 minutes), il est en train de trouver son rôle et il lui va à merveille. Il force moins au shoot (15 tentatives environ contre 17 en décembre et 19 en novembre). Peut-être a-t-il remarqué que le Thunder est à 16v-1d lorsqu’il prend moins de 18 shoots…
5. LeBron James
Bilan : Cavs – 28v-11d – 1er à l’Ouest
Stats : 35.8min, 25.3pts, 7.3rbds, 6.0pds, 1.4int, 0.7ct, 3.3bps, 50.1% tirs, 29.4% 3pts, 72.0% LF
Battus quasiment coup sur coup par San Antonio puis par Golden State qui s’est carrément payé le luxe de les humilier sur leurs terres, les Cavs ont pris un coup derrière la tête et LeBron James avec.
Bon sans avoir été formidable face à ces deux formations, le King a connu un coup de mou cette semaine, au pire moment. Il va falloir se relancer puisque Chicago et les Clippers se présentent en fin de semaine à la Q.
Mentions spéciales
Jimmy Butler, Draymond Green, James Harden, Kyle Lowry, Paul Millsap et Chris Paul.