« Steve qui ? »
Alvin Gentry a fait rire la salle en commençant sa conférence de presse d’après match par cette question. Ce soir, le héros des Suns est bien son meneur, mais il ne s’agit pas du canadien. Plutôt de son remplaçant slovène, auteur du match de sa vie et qui bat les Spurs à lui tout seul ou presque.
Dragic marque donc 26 points en 17 minutes, dont 23 dans le dernier quart-temps qu’il joue en entier, ouvrant et clôturant la marque de cette période.
Lui qui tourne à 6.5 pts/match cette saison en 18 minutes a permis à Steve Nash de se reposer. Ce qu’a bien noté Gregg Popovich :
« Il a été enorme. Il va permettre à Nash de prolonger sa carrière de 5 ou 6 ans s’il continue à jouer comme ça. »
Bien sûr, Dragic n’est pas un inconnu. La mobylette de Ljubljana, drafté par les Spurs en 2008 mais échangé immédiatement aux Suns, a déjà crevé l’écran plusieurs fois cette saison, avec par exemple ses 32 points (10/13 dont 6/7 à 3-pts) passés à Utah en janvier (défaite des Suns malgré tout), ou bien ses 20 points contre les Warriors et les Bucks.
Mieux que Charles Barkley !
Là aussi, c’est à 3-pts que Dragic a fait mal, avec un 5/5 digne des plus grandes heures de Dan Majerle dans l’Arizona. Mais il a également fait valoir ses qualités de dragster, capable de laisser sur place deux défenseurs d’un coup, et sa vista, son petit coup de patte, sur les layups. Entouré des autres habituels remplaçants de Phoenix, accompagné du seul Grant Hill comme titulaire avant de faire la paire avec Steve Nash en fin de match, Dragic a prouvé qu’il était digne de confiance pour faire ce qu’on lui demandait de faire. D’ailleurs, comme il l’a expliqué ensuite en conférence de presse, ça tombe bien, c’est exactement la même chose que ce qu’il veut faire :
« Je m’appelle Goran Dragic, je viens de Slovénie et je suis venu aux Etats-Unis pour jouer le basket des Phoenix Suns ! »
Grant Hill, qui n’est quand même pas tombé de la dernière pluie et en a vu des avalanches de points dans un quart-temps, ira même jusqu’à affirmer qu’il venait d’assister « à la meilleure performance que j’ai jamais vue sur un quatrième quart-temps. »
Face aux Spurs en tout cas, c’est le cas, car avec ses 23 points, Dragic efface des tablettes un certain Charles Barkley, pour un record datant de 1993. Excusez du peu !
Pour le plaisir, voici un large résumé du dernier quart-temps, avec la plupart des points de Dragic