Al Jefferson, chantre du basket old school

En NBA depuis 2004, une époque où les équipes ne prenaient en moyenne que 16 shoots à 3-points par match contre 22 aujourd’hui, Al Jefferson est un intérieur « à l’ancienne ».

Les pieds bien ancrés au sol, « Big Al » n’a tenté que 62 shoots à 3-points sur les onze années d’une carrière qu’il avait même débutée au poste d’ailier-fort.

« C’est amusant parce que j’ai vu cette évolution se produire sous mes yeux. Quand je suis arrivé dans la ligue, j’étais un ailier-fort. Il y avait un 7 pieds et un ailier-fort dans chaque équipe, » se rappelle-t-il pour Sporting News. « Puis je suis allé à Minnesota [en 2007] et on a vu arriver l’ère Dirk Nowitzki. Maintenant, il reste tout de même un paquet de gars capables de jouer dos au panier, comme moi, DeMarcus Cousins, Zach Randolph ou Tim Duncan, le patron,  »

Conséquence de cette évolution, la défense sur le ‘post-game’ est moins utilisée et donc moins travaillée et par conséquent moins efficace dans la NBA actuelle. Jefferson qui tourne pratiquement à 20 points à 50% depuis 9 ans peut en témoigner.

« Pour répondre à cette question, je pense que la défense sur jeu au poste n’est plus aussi bonne qu’avant tout simplement parce que ça ne se voit plus. C’est pour ça que je crois que les équipes qui jouent contre DeMarcus, Zach ou moi ont du mal dans ce domaine parce qu’on ne voit plus des joueurs qui touchent 30 ballons par match au poste. »

« Je déteste défendre sur des joueurs comme Chris Bosh »

Parfaitement conscient que l’évolution du shoot à 3-points est un gros avantage pour un joueur comme lui – « Avoir des shooteurs, c’est qui me permet de faire ce que je fais de mieux » – Jefferson sait aussi que cette évolution explique en partie ses grosses lacunes défensives.

« Je déteste les gars comme Chris Bosh ou Spencer Hawes [désormais aux Hornets]. Je suis obligé de sortir à 3-points pour défendre et je déteste ça. Ce genre de joueurs m’ennuient. Ça devrait être plus facile maintenant que j’ai perdu du poids mais je déteste défendre à l’extérieur. Je ne me sens pas à ma place. »

Avec un jeu de plus en plus porté vers le small-ball, le jeu rapide et le tir extérieur, les choses ne vont sans doute pas s’arranger pour « Big Al » même si ce dernier reste persuadé que son style de jeu reviendra un jour à la mode. Sans doute trop tard pour qu’il en profite.

« Je le crois vraiment. J’aurai sans doute arrêté depuis longtemps mais je pense qu’on reviendra à un basket old-school, un basket basé sur le jeu dos au panier, un jour. Ce sera peut-être dans 20 ans, mais un jour, ça reviendra. »

En attendant, Jefferson restera l’un des derniers et rares représentants d’un style de jeu qui fut roi il n’y a pas si longtemps que ça.