[preview 2015/2016] Numéro 8 : Memphis Grizzlies

Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque.

Aujourd’hui, nous nous penchons sur le cas de Memphis. On vous le dit de suite : les Grizzlies, comme les cinq équipes qui les précèdent à l’Ouest, peuvent terminer entre les 1ère et 6e places. Pour la troisième année consécutive, la franchise du Tennessee a atteint la barre des 50 victoires en saison régulière et fait preuve d’une régularité métronomique. Ce qu’on attend désormais d’eux, c’est qu’ils franchissent enfin un palier. Ils ont tout pour y parvenir. Sauf peut-être l’adresse à 3-points et les qualités athlétiques…

ÉTAT DES LIEUX

Battus par les futurs champions en demi-finale de conférence, les Grizzlies sont sans doute l’équipe qui a le plus gêné la bande à Stephen Curry. Mais voilà, Mike Conley était blessé, et ça a forcément joué sur l’issue de la série.

Car au complet, les Grizzlies n’ont rien à envier aux meilleures équipes de leur conférence, et donc de la NBA. C’est dur en défense, c’est collectif en attaque, et ça possède une paire d’intérieurs d’exception, mobiles et complémentaires. Free agent, Marc Gasol a préféré rempiler à Memphis pour cinq ans et 113 millions de dollars, et à 30 ans, il entre dans ses plus belles années.

A ses côtés, Zach Randolph reste toujours aussi efficace malgré le poids des ans et continue d’enchainer les double-doubles. Il sera cette année encore le titulaire au poste d’ailier fort et formera une raquette terrifiante aux côtés de Marc Gasol. Avec un nouveau backup pour ce dernier : Brandan Wright. En voilà une belle pioche puisqu’il apporte une dimension athlétique à une raquette habituée à jouer au sol.

Sur les extérieurs, grosse concurrence avec l’arrivée du précieux Matt Barnes. Sous-estimé partout où il est passé, on ne serait pas étonné qu’il devienne titulaire en cours de saison. D’autant que son style de jeu colle parfaitement à celui des Grizzlies. On souhaite bien du plaisir aux extérieurs adverses qui devront se coltiner la triplette Conley-Allen-Barnes. Rarement, on a vu un tel trio de défenseurs dans la même équipe.

En l’état, on misera tout de même sur la titularisation de Jeff Green, qui apporte vitesse et polyvalence sur les ailes. Le cinq a besoin de qualités athlétiques et c’est ce qui peut permettre à Green de sauver sa tête comme titulaire.

A l’arrière, on ne change pas une doublette qui gagne avec Mike Conley et Courtney Lee. Là encore, c’est complémentaire, et expérimenté. Il n’y a pas de génie ou de superstar aux Grizzlies, car la star, c’est l’équipe. Une formation où certains jouent ensemble depuis plusieurs années. Une continuité qu’on ne trouve qu’aux Spurs sur une telle durée.

Au final, un gros point faible. Le même que la saison passée : le tir à 3-points (29e sur 30 pour les 3-points marqués). Il manque un ou deux spécialistes du genre pour écarter le jeu, et répondre aux nouveaux standards actuels du basket NBA.

ARRIVÉES

Matt Barnes (LA Clippers), Patrick Christopher, Jarell Martin (draft) et Brandan Wright (Phoenix).

DÉPARTS

Nick Calathes (Panathinaikos), Kosta Koufos (Sacramento) et Jon Leuer (Phoenix).

LE JOUEUR À SUIVRE

Zach Randolph

Dans une franchise où personne ne tire la couverture à lui, et où la star, c’est l’équipe, il est bien sûr difficile de distinguer une individualité. On optera tout de même pour Zach Randolph car on craint qu’à terme, il ne devienne le point faible de l’équipe. A 34 ans, ses plus belles années sont derrière lui, et son style de jeu, qu’on adore, risque de souffrir face à des jeunes joueurs plus athlétiques, mais aussi qui s’écartent davantage. Son expérience et sa technique lui permettent de multiplier les double double, mais est-il encore un joueur capable de faire la différence ? On en doute.

LE CINQ DU DÉBUT DE SAISON

LE BANC

Brandan Wright, Matt Barnes, Jordan Adams, Tony Allen, Vince Carter, Pat Christopher, JaMychal Green, Russ Smith, Jarnell Stokes, Beno Udrih.

MOYENNE D’ÂGE

29,4 ans

MASSE SALARIALE

80,5 millions de dollars (11e sur 30)

La régularité paie enfin ! Les Grizzlies surprennent tout leur monde, et s’installent en tête de la Southwest division, et sont les seuls à tenir le rythme des Warriors. Leur défense est toujours aussi étouffante, et l’apport de Brandan Wright et Matt Barnes est immense. Jouer les Grizzlies, c’est souffrir pendant 48 minutes ! A la mène, Mike Conley distribue le jeu à merveille, tout en étouffant ses adversaires. Il gagne enfin ses galons d’All-Star, et c’est lui qui permet à Memphis de franchir un cap. Plus réguliers que les Rockets, et tout aussi disciplinés que les Spurs, les Grizzlies terminent la saison avec plus de 60 victoires. Une première dans leur histoire.

Les joueurs se connaissent par coeur, et malheureusement pour les Grizzlies, les adversaires aussi commencent à les connaître par coeur. Memphis ne parvient pas à tenir le rythme effréné du Thunder, des Warriors, des Rockets ou encore des Clippers, et son effectif vieillissant souffre. Pourtant la défense reste solide, mais ça ne suffit pas, d’autant que sur demi-terrain, l’absence de shooteurs à 3-points limite l’alternance extérieur-intérieur. Sans oublier que Nick Calathes n’a pas été remplacé, et que Beno Udrih est trop tendre comme doublure de Conley. Sous les panneaux, Wright apporte des contres, des claquettes, mais la dureté et la polyvalence de Koufos font défaut.

PRONOSTIC

3ème de la division Southwest / 6e de la conférence Est

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