Pas de back-to-back, pas de finale et pas de qualification directe aux Jeux olympiques… Dans un stade Pierre-Mauroy plein à craquer, Pau Gasol (40 points, 11 rebonds) a obtenu ce qu’il était venu chercher : une vengeance froide et terrible.
Après prolongation, la Roja s’impose (80-75) face à des Bleus qui n’ont pas trouvé de rythme offensif quand le jeu se ralentissait. Encore très maladroit (4/17), Tony Parker n’a lui toujours pas réussi à retrouver sa capacité à percuter et le rêve bleu se brise. Il faudra désormais se remobiliser pour aller chercher une médaille de bronze et une qualification pour Rio lors du tournoi pré-olympique.
Sergio Rodriguez répond à Nando De Colo
Si Pau Gasol marque le premier panier du match, Rudy Gobert répond et arrache tous les rebonds ! En attaque, c’est Nando De Colo qui ouvre le bal avec plusieurs paniers, dont un trois points en fin de possession qui fait du bien.
Le pivot d’Utah gêne beaucoup son homologue de Chicago et la France prend l’avantage (13-6) alors que les tirs espagnols font gamelle. Mais quand ça va mal, la Roja peut toujours faire appel à Pau Gasol, qui travaille poste bas. C’est surtout l’entrée de Sergio Rodriguez qui va relancer l’Espagne. Le génial barbu du Real Madrid enchaîne les passes et perfore une défense bleue qui laisse quelques espaces.
C’est surtout Tony Parker qui souffre. Retards défensifs, glissade, perte de balle… Le meneur des Bleus a du mal et la France ne mène que de trois points (20-17) après dix minutes de jeu.
Les Bleus englués dans la défense espagnole
Avec l’entrée des remplaçants, c’est le show Mike Gelabale qui commence. En vétéran, l’ailier devenu remplaçant enchaîne les paniers et permet aux Bleus de refaire leur avance. Tony Parker marque enfin, Rudy Gobert balance un layup de Nikola Mirotic dans les tribunes et la France gonfle encore l’écart (31-25).
Sauf que la Roja est en mission et Sergio Rodriguez fait toujours mal à la défense française. Rudy Fernandez, transparent jusque-là, permet même à son équipe de passer devant (31-32). Son tir ponctue un 7-0 de l’équipe espagnole et si les Bleus rentrent quand même aux vestiaires devant (33-32), ils souffrent en attaque avec un Tony Parker bien bloqué et hésitant. Son dernier tir, qui ne touche rien du tout, illustre ce qu’est ce match : un combat sur chaque possession.
Joffrey Lauvergne donne de l’air aux Bleus
Nicolas Batum rentre enfin un trois points alors que le public scande le nom de Tony Parker, en grosse difficulté. Gênés en attaque, les Bleus sont par contre bien présents en défense, même s’ils oublient Nikola Mirotic sur une remise en jeu.
Interceptant des ballons, récoltant enfin des lancers (ils n’en avaient obtenu aucun en première mi-temps…), les Français provoquent même une faute offensive de Nikola Mirotic, qui s’agace contre les arbitres. Tony Parker, court jusque-là, rentre enfin un tir de loin et l’écart grandit en faveur des tricolores. Joffrey Lauvergne enchaîne même un panier à mi-distance et un tir à trois points (avec la planche) pour permettre à l’écart de passer les dix points (51-40).
Puis c’est au tour de Mickaël Gelabale de s’illustrer de loin alors que Pau Gasol (22 points, 6 rebonds) est bien seul pour la Roja. Nando De Colo sert Joffrey Lauvergne et la France s’offre 8 points d’avance (56-48) avant le dernier quart-temps…
Le contre du siècle pour Rudy Gobert !
L’Espagne se met en zone et gêne bien les attaquants français. Mais Vincent Collet réagit de suite et la Roja n’arrive toujours pas à trouver de bonnes positions face à l’impressionnante défense tricolore.
Et puis, les Bleus ont leur arme fatale… Nando De Colo ! Un petit panier en milieu de raquette, un trois points et voilà l’écart qui grandit à nouveau (61-52), obligeant Sergio Scariolo à appeler un nouveau temps mort. L’inusable Pau Gasol va tout de même chercher ses points sur la ligne des lancers francs pour garder ses troupes dans le match.
Alors que les Bleus n’arrivent plus à trouver l’ouverture, le pivot marque deux fois face à Rudy Gobert alors que Sergio Rodriguez donne trois points d’avance à la Roja (66-63). Mais Batman surgit et inscrit un tir de loin qui remet les deux équipes à égalité à 14 secondes de la fin du match. Pau Gasol a l’occasion de donner la victoire aux siens mais Rudy Gobert surgit pour le contre du siècle !
La dernière prière de Nicolas Batum ne trouve pas le panier et les deux équipes filent en prolongation (66-66).
Des lancers perdus qui coûtent cher
Boris Diaw répond à Sergio Rodriguez avant que Tony Parker ne redonne l’avantage aux bleus (70-68). Le meneur provoque la faute mais fait 0/2 aux lancers. Enorme dans la dissuasion, Rudy Gobert conclut un alley-oop de l’autre côté !
Le capitaine fait 1/2 aux lancers alors que le pivot d’Utah doit sortir pour cinq fautes. Pau Gasol continue alors son festival dans la peinture pour donner trois points d’avance à la Roja (78-75) à 18 secondes de la fin. Nicolas Batum obtient trois lancers… qu’il rate tous. Et l’Espagne rend la pareille à la France en venant la priver d’une finale à domicile et des Jeux olympiques. L’histoire ne repasse pas les plats mais, parfois, il y a des saveurs qu’on aimerait ne pas avoir à partager.
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