Cinquième choix lors de la draft 2002, Nikoloz Tskitishvili a quitté la NBA il y a quasiment dix ans. C’était en 2006 après un ultime passage par les Suns de Mike d’Antoni… Le Géorgien avait alors usé toute la patience de la NBA.
La NBA et les regrets
Débarqué à l’âge tendre de 19 ans chez les Nuggets, qui l’avaient drafté, Nikoloz Tskitishvili reconnaît aisément, avec le recul, que son arrivée était un trompe l’oeil.
« C’est une décision très difficile de drafter un jeune gars sans expérience, pas prêt physiquement ni mentalement. Il y a beaucoup de risques. Ils m’ont fait tellement fait confiance, mais je ne le leur ai pas rendu. »
L’international géorgien est assez dur envers lui-même. Il s’en veut de ne pas avoir été assez patient… mais quand on a à peine 20 ans et qu’on squatte le banc, il est difficile de faire la part des choses !
« Je pense que c’est de ma faute, pas celle de Kiki [Vandeweghe], » ajoute-t-il dans le Denver Post. « J’aurais dû prendre soin de moi et rester patient. J’aurais dû l’écouter aussi. Je lui disais que je voulais être échangé et que je voulais une nouvelle chance. Il n’était pas contre ça. Et c’est pour ça que je le respecte. Il m’aimait bien et j’aurais dû l’écouter. »
Avec 4 points, 2 rebonds et 1 passe de moyenne dans sa saison rookie à Denver, avec une pointe à 17 unités et 5 rebonds contre les Lakers du duo Kobe Bryant – Shaquille O’Neal, Nikoloz Tskitishvili laissait entrevoir de belles promesses.
« Skita était un gars très talentueux, 2m13, il pouvait shooter, courir, il était très athlétique, » confirme Kiki Vandeweghe, qui l’avait drafté. « Il avait tous les atouts physiques pour avoir du succès. Mais à chaque fois qu’il commençait à trouver son rythme, il se blessait. À chaque fois, il devait attendre un mois avant de pouvoir reprendre. Il est l’un de ces gars qui n’a jamais pu trouver son rythme. »
L’année suivante, son temps de jeu se réduit comme peau de chagrin, entre ses pépins physiques et une rotation plus dense. Le petit prodige qu’on comparait sans cesse à Dirk Nowitzki s’impatiente et demande à aller voir ailleurs. Mais ni à Golden State (2005), ni à Minnesota ou à Phoenix (2006), il ne trouvera le succès escompté.
Au contraire, son temps en NBA s’est alors écoulé…
Un retour à Denver pour boucler la boucle ?
Si son nom est aussi compliqué à prononcer qu’il est synonyme sans équivoque de « bust », Nikoloz Tskitishvili n’est évidemment pas le seul fautif. Il avoue sans détour qu’il aurait dû bosser le physique plus tôt, plus jeune, pour résister aux saisons marathons de la NBA. Mais le staff des Nuggets a aussi ses torts.
« On avait beaucoup de choses à gérer à ce moment-là, » reprend Kiki Vandeweghe. « Il y avait l’échange entre Nene et Antonio McDyess avec les Knicks. On avait aussi cinq autres échanges proches de se concrétiser. On avait encore un autre échange en cours. Et ensuite, il y a eu la draft. Je n’avais jamais vu jouer Skita en personne. Et c’est quelque chose que je ne ferai plus jamais, de drafter quelqu’un que je n’ai jamais vu. »
Après plusieurs saisons en Espagne, en Italie, au Liban… et même aux Emirats-Unis et en Iran (où il a été champion en 2012), Nikoloz Tskitishvili semblait bien loin de la NBA. Néanmoins, il souhaite une nouvelle chance outre-Atlantique et, à 32 ans, il assure que ce n’est pas impossible.
« Je suis cent fois meilleur que je l’étais. Je viens d’avoir 32 ans, et je suis meilleur. Je suis plus costaud. J’ai plus confiance. Je suis plus intelligent. C’est très difficile pour les équipes de le comprendre parce qu’elles regardent mon âge. Mais si vous me demandez, je vous dirais que je suis dans la meilleure forme de ma carrière. Si j’avais une chance de montrer que ma draft n’était pas une erreur… Quand on te drafte en cinquième position, ça ne se refuse pas. C’est peut-être ta seule chance d’aller en NBA. J’avais peur de l’avenir. Je me disais que c’était ma chance, je devais la saisir. Si on me donnait ma chance aujourd’hui, je suis certain que je pourrai être au niveau. »
L’intéressé va tout de même devoir tomber sur les bonnes personnes pour vraiment convaincre. Difficile en effet de faire le pont entre Champville, au Liban (21 points, 12 rebonds cette saison), et la NBA…