Les Blazers sont-ils maudits ? Tim Brown se pose sérieusement la question. Il devrait bientôt consacrer une série en ligne à cette thèse, dans les colonnes en ligne dans The Oregonian. Depuis neuf ans, ce petit-fils d’immigrés français au Québec vit de sa passion, le basket, pour le quotidien de Portland, un des plus puissants journaux de la côte nord-ouest des Etats-Unis.
« Les Blazers sont tout pour la ville mais quand il s’agit d’eux, les gens ont appris à voir le verre à moitié plein. Il y a eu tellement de coups du sort et de déceptions », explique Tim Brown, qui était une des trois personnes présentes pour le workout pré-draft de Nicolas Batum en 2008.
Avant un Game 5 à Memphis qui pourrait signifier la fin d’une ère à Rip City, le journaliste a bien voulu nous donner son Top 4 des moments les plus décisifs depuis qu’il suit la franchise.
Le jour où Portland obtient le premier choix de la draft 2007
En ville, c’était la folie, il y avait des affiches partout des pro-Durant et des pro-Oden. Les supporteurs ici méritent une grande équipe et ce premier choix est alors perçu comme l’espoir de rejouer le titre. L’équipe possède déjà LaMarcus Aldridge et Brandon Roy, tout le monde se dit alors que cette troisième pièce finira d’assembler le puzzle, que les Blazers pourront regagner un championnat. La ville attend cela depuis 1977 et la déception de la finale de conférence de 2000 est encore présente. Quand la franchise a choisi Oden, même si nous savions tous que Durant était le meilleur joueur de cette draft, l’équipe avait surtout besoin d’un pivot. Après, évidemment, cela s’est avéré être le mauvais choix. Toute la ville a été très affectée par la blessure d’Oden quelques semaines après sa signature. Les gens pensaient que ça y’est, ça allait être notre année, notre moment.
La venue de Brandon Roy le soir de la draft 2006
Il est échangé contre Randy Foye, c’était un super coup de la part des Blazers. Roy est élu rookie de l’année un an après et pendant trois ou quatre ans, sa présence a inspiré l’optimisme dans toute la ville. La franchise n’avait pas eu un joueur pareil depuis le départ du Sheed. Cela faisait six ans que Portland attendait un joueur de sa classe et de son talent, qui colle aussi bien à la ville. Son arrivée a changé le rapport entre la ville et l’équipe. Tout le monde adorait Brandon Roy et si vous interrogez n’importe qui dans la rue ici, il aura du mal à en parler tant la tristesse est encore immense. Tristesse, c’est le mot qui convient pour évoquer le sentiment des fans et de toute la ville envers la fin de carrière de ce joueur. On se demande encore ce que les Blazers auraient pu faire s’il avait été en bonne santé. C’est difficile pour nous ici d’en parler car il y a beaucoup d’amertume.
L’été 2006
Le même soir que le trade pour Brandon Roy, Kevin Pritchard a opéré beaucoup de mouvements pour reconstruire l’équipe et faire venir LaMarcus dans un échange avec les Bulls. C’était décisif dans l’histoire de la franchise car ça signifiait le début d’une nouvelle ère. Après la défaite face aux Lakers en 2000, tout le monde savait que cette équipe-là exploserait et venait de laisser passer sa chance. Pippen et Sabonis étaient en fin de carrière, Rasheed Wallace ne resterait pas, c’était connu d’avance. Pendant six ans, les Blazers ont connu des moments difficiles et là, tout d’un coup, on repart de zéro avec deux supers jeunes.
Le shoot de Damian Lillard la saison passée dans le Game 6 face aux Rockets
C’est un des plus gros shoots de l’histoire des Blazers. La vidéo Vine de ce tir a été vue plus de six millions de fois et tout le monde ici ne parlait que de cela. C’était la folie. Les gens à Portland n’oublient jamais et ce genre de tir vous place dans le cœur des fans pour toujours. C’est pareil pour Brandon Roy. Avant de rentrer le shoot de la gagne au buzzer quasiment dans la même position que Lillard en 2014, Brandon venait de porter l’équipe. Ce quart-temps a été exceptionnel et historique. Il termine avec 17 points dans un contexte particulier car sa saison a été gâchée par sa blessure, il est en mode come-back et boum, il sort ce match là. C’était énorme.
https://www.youtube.com/watch?v=g2p9sgja66Q