San Antonio – Golden State : ne jamais sous-estimer le talent d’un champion

Plus personne n’arrête les Spurs dans leur folle remontée (17e victoire en 20 matchs), pas même Golden State, qui s’est incliné sans broncher 107-92 cette nuit à l’AT&T Center. Le champion en titre s’est appuyé sur deux match-ups « favorables », Kawhi Leonard (26pts à 11/17 au tir, 5 rbds, 3 pds, 7 ints, record en carrière) et Danny Green (18 pts dont 4/6 à 3pts) afin de prendre les devants d’entrée de jeu. La série de 12 victoires s’arrête là pour les Warriors, battus pour la 32 fois de suite sur le parquet de San Antonio, une constante depuis 1997, soit avant l’arrivée de Duncan ! Les Texans en sont pour leur part à 7 succès consécutifs, plus que jamais en course pour accrocher l’avantage du terrain au premier tour des Playoffs.

Sous l’ère Popovich, on pourra retenir que les Spurs auront toujours eu cette capacité à écraser leurs adversaires dès le premier quart-temps. À se sublimer dans les grands rendez-vous, à travers les âges et les finales NBA notamment (Detroit, Cleveland, ou plus récemment Miami). A scalper leurs hôtes à coups d’entames dévastatrices, quitte à mettre le suspense KO. Le match de cette nuit a été un de ceux là.

Kawhi-Bunga !

Tel un lion sorti de sa cage pour la chasse aux oeufs, Kawhi Leonard dévore tout sur son passage et score 11 points dont deux dunks en transition dès les 6 premières minutes (17-7). La défense des Spurs prend le pas sur l’attaque adverse, limitée à 29% au tir en premier quart-temps. Une défense symbolisée par le duel entre Danny Green et Klay Thompson (6pts, 3/11 au tir), largement à l’avantage du Texan, auteur de deux paniers à 3 points en fin de premier quart qu forcent Golden State à mettre un premier genou à terre (31-17).

Tel un lapin malicieux, Manu Ginobili signe son entrée en déposant un easter egg au fond du cercle, tout en finesse, et avec la faute. Le rouleau compresseur texan ne faiblit pas et profite de l’avantage de Green et Leonard sur leurs adversaires directs pour en remettre une couche. Green marque son 3e panier à 3-points avant de signer l’action du match, en se débarrassant de la défense de Curry avec un dribble dans le dos avant d’envoyer Leonard au alley-oop (45-30). Les deux compères frappent ensuite à 3 points pour terminer leur démonstration sur une nouvelle contre-attaque conclue par Green (10pts en 2e quart) après la 5e interception de Leonard (57-34).

Curry seul contre tous

Il en faut évidemment plus pour repousser le leader de la conférence Ouest. Habitué des retours éclairs, Golden State s’en remet à Steph Curry pour inverser la tendance. Le meneur All-Star score 7 points de suite, provoque deux pertes de balle de Tony Parker, et plante un 3 points qui fait mal, en première intention et force le temps mort de coach Pop (67-53). Là encore, c’est le jeune Leonard qui tient la baraque, aidé par un précieux Tim Duncan (19pts). Et après Aaron Baynes, servi sur un plateau par Boris Diaw, c’est Corey Joseph qui profite d’une passe laser de Manu Ginobili pour permettre aux locaux de reprendre le large (87-65).

+22 à l’entrée du dernier acte, les Spurs sont là où ils voulaient être, à l’abri de tout éventuel coup de chaud des Splash Brothers, et avec Leonard sur le banc (24 minutes de jeu seulement), au chaud, à côté de Pop. Son absence n’empêche pas San Antonio de continuer à flamber. Parker s’offre un tir à mi-distance, puis Belinelli et Ginobili à 3 points font rugir l’AT&T sur ce 8-0 qui renvoie les Warriors à -18 (99-71). Un dernier run fatal pour Golden State, pris à la gorge par l’agressivité des locaux, et qui s’incline sur un air de déjà vu.

Les coéquipiers de Boris Diaw tenteront de poursuivre leur « mortal comeback » demain soir sur le parquet d’OKC, toujours à la lutte pour la 8e place à l’Ouest avec les Pelicans qui recevront pendant ce temps les Warriors.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.