Adam Silver et Michele Roberts, présidente du syndicat des joueurs, déjà en guerre

Les joueurs ont été très mécontents du résultat des dernières négociations avec les propriétaires, en 2011. Beaucoup ont ainsi accusé Derek Fisher et Billy Hunter de s’être couchés devant David Stern et ils cherchaient donc quelqu’un capable de tenir tête à la ligue.

C’est pourquoi ils ont choisi Michele Roberts, une avocate qui leur a promis qu’elle ne se laisserait pas faire. Dans une interview à ESPN, elle a d’ailleurs déjà commencé à allumer les premières mèches.

« Pourquoi est-ce que les propriétaires ne joueraient pas la moitié des matches ? » demande-t-elle de façon ironique. « Il ne resterait alors plus d’argent pour les joueurs. C’est ainsi. Il. N’y. Aurait. Plus. D’argent. Que 30 nouveaux propriétaires arrivent, ça ne changera rien. Et si les joueurs s’en vont ? Là, le jeu changera. Ce n’est pas la peine de dire le contraire ».

En raisonnant ainsi par l’absurde, Michele Roberts entend prouver que les propriétaires n’ont que peu d’importance dans la réussite de la ligue et qu’il n’est donc pas normal qu’ils récupèrent la moitié de ses bénéfices.

Pour elle, ce système de répartition est aberrant.

« Je ne connais aucun domaine, à part le sport, où on dévalue le salaire potentiel de quelqu’un. C’est très anti-américain et ça me choque au plus profond de moi ».

Du côté de la ligue, on n’a évidemment pas du tout apprécié cette sortie et Adam Silver a immédiatement répliqué.

« Nous sommes en profond désaccord avec ces déclarations. Le succès de la NBA est basé sur des efforts collectifs et des investissements de la part des propriétaires, de la part des milliers d’employés dans les franchises et les salles et, évidemment, de la part de nos talentueux joueurs. Aucun de ces groupes ne peut réussir seul. Il n’y a de plus rien « d’anti-américain » dans le fait qu’un secteur syndiqué possède un système collectif pour payer les employés. C’est même la norme générale ».

La guerre des mots entre la ligue et les joueurs a en tout cas déjà débuté et le but de Michele Roberts est clairement de faire comprendre, d’ici 2017, que les joueurs sont le vrai moteur de la NBA afin de leur obtenir une plus grosse part du gâteau.

« Personne ne veut le dire publiquement mais c’est une partie de Monopoly », explique-t-elle lorsqu’on lui demande comment la NBA a réussi à mettre en place un système qui va, d’après elle, contre les bases du capitalisme et les intérêts des joueurs. « S’il y avait d’autres options, ils ne s’en tireraient pas aussi facilement. Mais il faut rendre hommage à la ligue. Ils font du gros boulot pour écrire l’histoire ».