Vingt-quatre heures après leur défaite contre les Knicks, les Cavs ont parfaitement réagi en allant s’imposer sur le parquet de Chicago, 114-108 après prolongation. Privés de Jimmy Butler, et sans D-Rose dans le money-time (touché à la cheville gauche), les Bulls ont cru pouvoir s’en remettre à Kirk Hinrich pour l’emporter. Mais les 3 paniers consécutifs du vétéran de Windy City n’ont pas suffi. Le trio Thompson-Love-Varejao a tenu son rang face au secteur intérieur adverse tant redouté. Tristan Thompson et ses 12 rebonds offensifs ont notamment permis aux Cavs de shooter 14 fois de plus. Cleveland a aussi appuyé sur le point faible de son adversaire, le poste 3, en début de match et en prolongation, laissant le soin à LeBron James de briller (36 pts, 8 rbds, 4 pds) et d’entrer pleinement dans cette nouvelle saison régulière.
Nombreux sont les observateurs qui voient en Chicago et Cleveland deux finalistes de conférence à l’issue de la saison. Mais avant de rêver, il faut se battre, et les deux formations avaient l’occasion de se mesurer à l’aube d’une saison encore pleine d’inconnues. Après leur défaite inaugurale, les Cavs sont arrivés à Windy City avec le couteau entre les dents.
James attaque d’entrée
Les deux équipes se montrent à la hauteur des attentes en première mi-temps avec un premier quart-temps ouvert et des superstars au rendez-vous. Le spectacle est du côté de Chicago. Avec le double-contre de Joakim Noah et Paul Gasol sur Kevin Love, ou les arabesques de D-Rose, finisseur près du cercle, passeur, et même artilleur à 3 points en première intention (23-19). Mais l’efficacité est du côté des Cavs, mis sur orbite par un LeBron James plus inspiré que la veille. Dominateurs au rebond, Cleveland mène jusqu’à 40-33. James s’illustre alors sur une contre attaque conclue à toute vitesse, la machine est lancée comme on dit…
Rose et les Bulls boitent bas
Après un floatter raté, Derrick Rose se met à boitiller et plonge l’United Center dans l’angoisse d’une soirée d’haloween qui tourne mal. Mais le meneur rassure rapidement l’assistance, ce n’est qu’une « simple » torsion de la cheville gauche. D-Rose reste sur le parquet, mais Cleveland continue son travail. Grâce à une bonne défense (de plus), LeBron James s’en va claquer un dunk de marsupial en transition. Toujours en contre, LBJ conclut sa mi-temps par un panier main gauche avec la planche pour terminer à 19 points (9/17 au tir). Le faible nombre de lancers tentés, et les 14 tirs à 3 points pris traduisent un niveau d’agressivité insuffisant de la part des Bulls. De quoi irriter coach Thibodeau, d’autant plus lorsque sa défense concède 58 points en 24 minutes (52-58).
Love creuse l’écart
Du coup, les joueurs de Windy City reviennent chauffés à blanc. Kirk Hinrich plonge sur tous les ballons, et les Bulls montent enfin leur niveau défensif d’un cran. Les stops s’enchaînent, Chicago revient à -3 après deux missiles à 3 points signés Mike Dunleavy Jr et Tony Snell (68-71). Ce dernier bâche ensuite Dion Waiters, mais en contre-attaque, Derrick Rose rate le tir de l’égalisation. Paul Gasol soctche Shawn Marion, mais cette fois c’est Taj Gibson qui termine court sur un tir à 4 mètres. Les Cavs ne laissent pas passer l’occase et reprennent 9 longueurs dans les deux dernières minutes du 3e acte grâce à la science du jeu de Love (69-78). L’inquiétude grandit à nouveau lorsque D-Rose rejoint le locker room pour passer des examens. Ce serait la cheville, et non le genou, mais pas question de prendre de risques, il restera au chaud.
Hinrich, héros malheureux
Sur le parquet, Aaron Brooks et Tony Snell font tomber la pluie et remettent les Bulls dans le droit chemin. Snell fait de son mieux en défense sur LeBron James qui gratifie l’United Center d’un joli airball à 3 points. Rose sur le flanc, Aaron Brooks saisit sa chance et marque 5 points pour offrir l’avantage aux siens (84-82). Les défenses se resserrent jusque dans les deux dernières minutes, moment où Kirk Hinrich croit faire basculer la rencontre. Servi par Dunleavy à deux reprises derrière l’arc, Hinrich sanctionne Cleveland, et met même un 3e tir, à deux points (98-93). Mais un coup de sifflet très généreux sur un panier accordé avec la faute de Kyrie Irving prolonge finalement le suspense, Hinrich et Love manquant tour à tour le game-winner à 98-98.
Deux monstres nommés James et Thompson
Dès la première action de la prolongation, LeBron James donne le ton avec un panier jordanesque. La suite n’est pas mal non plus, avec un slalom et un lay-up »and one ». Cleveland est sur la bonne voie, mais c’est Tristan Thompson, dont le travail incessant dans la peinture aura été récompensé par 12 rebonds offensifs (record de franchise égalé), qui punira une dernière fois les Bulls avec un dernier rebond et un dunk magistral sur la tête des deux intérieurs adverses.
Pour les Bulls, il ne reste plus qu’à attendre des nouvelles de son meneur fétiche avant de quantifier l’importance de cette défaite. La victoire leur tendait pourtant les bras. Mais l’histoire retiendra que c’est sur ce parquet de Chicago que les Cavs version LBJ 2014 ont obtenu leur tout premier succès.