C’est ce soir que la saison NBA reprend. Après quelques mois de calme, les nuits blanches avant le boulot redémarrent avec des questions qui offriront leurs réponses au fut et à mesure de la saison. Mais entre des Spurs en reconquête, une conférence Est totalement chamboulée par le retour de LeBron James à Cleveland ou les retours de Derrick Rose et Kobe Bryant, on ne devrait pas s’ennuyer.
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Les Spurs vont-ils réussir le doublé ?
Enchaîner les titres est compliqué. Pour les équipes, il faut trouver sans cesse de nouvelles sources de motivation et les Spurs ont la leur pour cette saison : réussir le doublé, ce que le club n’a jamais réussi malgré ses cinq titres en 15 ans.
Les Texans s’en sont donnés les moyens en conservant tout l’effectif de la saison dernière. Boris Diaw, Aron Baynes et Matt Bonner ont ainsi prolongé, tout comme Patty Mills, malgré sa blessure à l’épaule. Pour Gregg Popovich, c’est l’assurance d’avoir un groupe qui comprend le jeu qu’il souhaite mettre en place, un jeu basé sur la circulation du ballon et le sens collectif.
Surtout, l’effectif permet de répondre à tous les défis, que ce soit face aux équipes dotées d’un puissant secteur intérieur ou de celles qui jouent petit. En sortie de banc, Manu Ginobili et Boris Diaw posent eux des problèmes de « matchup » difficiles à résoudre pour les adversaires. Seule l’état de forme de l’Argentin soulève donc des questions, lui qui a dû dire adieu à la sélection sous la pression des Spurs et qui a perdu beaucoup de ballons en présaison. Néanmoins, s’il retrouve son niveau de l’an passé, San Antonio est logiquement le grand favori à sa propre succession.
Le « Big Three » de Cleveland va-t-il fonctionner rapidement ?
Le retour de LeBron James à Cleveland a tout du film hollywoodien. Après la trahison, le King revient pour écrire la fin de l’histoire qu’il avait arrêtée en 2010. Pour cela, on lui a offert un nouveau « Big Three » avec Kyrie Irving et Kevin Love. Offensivement, le trio pourrait faire des merveilles, le meneur et l’intérieur ayant les armes pour profiter des fixations du quadruple MVP.
Défensivement, le « Big Three » de l’Ohio va devoir prendre ses marques et nul ne sait combien de temps cela prendra. En présaison, David Blatt a testé pas mal de choses, notamment de la zone, et l’ancien coach du Maccabi Tel Aviv va devoir trouver la bonne formule pour ce groupe.
Offensivement, il va également devoir trouver l’équilibre, Kevin Love ayant déjà réclamé plus de ballons poste bas. Comme l’expliquait Chris Bosh, l’intérieur va devoir apprendre à rester en retrait alors que Kyrie Irving doit travailler son jeu sans ballon, LeBron James ayant l’habitude de gérer les choses, surtout quand c’est important. Il faudra donc trouver une harmonie entre les besoins individuels des stars et les besoins collectifs de l’équipe. Et comme la première année des « Three Amigos » l’a montré, ce n’est pas simple.
Dwyane Wade a ainsi admis s’être posé beaucoup de questions lors des premiers matches aux côtés de LeBron James, voyant que les deux compères se marchaient un peu sur les pieds.
Derrick Rose et Kobe Bryant réussiront-ils leur retour ?
Il s’agit des deux retours les plus attendus de l’année. Après deux longues blessures, les anciens MVP reviennent pourtant dans des contextes totalement différents. À 36 ans, Kobe Bryant retrouve une équipe des Lakers qui aura énormément de mal à atteindre les playoffs. Pour lui, cette saison est un défi personnel : peut-il emmener ce groupe en playoffs et peut-il être All Star à 36 ans ?
Pour Derrick Rose, c’est un défi collectif. Après deux saisons quasiment blanches, le meneur retrouve une équipe qui n’a jamais eu autant de talent. Avec les arrivées de Pau Gasol, Doug McDermott ou encore Nikola Mirotic, l’effectif des Bulls est dense et peut leur permettre de se hisser en finale, si tout va bien. Pour cela, il faudra que Derrick Rose se rapproche de son niveau de 2011 (bien sûr), qu’il reste en bonne santé (évidemment) mais surtout qu’il gère l’équipe et les options offensives comme un véritable chef d’orchestre. Et après tant de temps loin des parquets, c’est peut-être son plus gros défi.
Quel effet aura l’absence de Kevin Durant sur Russell Westbrook et le Thunder ?
L’an passé, l’absence de Russell Westbrook n’avait pas handicapé le Thunder. Au contraire, Kevin Durant en avait profité pour montrer qu’il avait les épaules d’un MVP, enchaînant les performances offensive de haute volée pour permettre à Oklahoma City d’enchaîner les victoires.
Cette saison, c’est Russell Westbrook qui va devoir prendre l’équipe en main. Souvent critiqué pour sa tendance à phagocyter le jeu offensif de son équipe, l’ancien d’UCLA doit montrer qu’il peut être un vrai meneur, à savoir un joueur qui crée des opportunités pour lui, mais aussi pour ses coéquipiers. Les premières semaines seront en tout cas cruciales pour le Thunder et pourraient permettre à Russell Westbrook de trouver cet équilibre compliqué entre agressivité et partage du ballon.
Chris Paul ira-t-il enfin en finale de conférence ?
Il a 29 ans, un effectif solide autour de lui, un coach de renom et une franchise débarrassée de l’ombre de Donald Sterling. Pour Chris Paul, catalogué depuis des années comme le meilleur meneur NBA, c’est donc l’occasion rêvée de prouver qu’il est donc à la hauteur de sa réputation.
Jusqu’à présent, il n’a néanmoins jamais réussi à porter ses équipes jusqu’en finale de conférence. L’an passé, sa fin de match catastrophique lors du Game 5, face à Oklahoma City, a levé de nouvelles questions. Chris Paul n’est toutefois pas du genre à se chercher des excuses et il a déjà affirmé que ce souvenir lui servirait de motivation. Avec tant de mauvais souvenirs, il sera forcément très motivé.
L’attaque en triangle fonctionnera-t-elle chez les Knicks ?
Avec les arrivées de Phil Jackson comme président et Derek Fisher comme entraîneur, les Knicks souhaitent mettre en place la fameuse attaque en triangle. Carmelo Anthony et ses coéquipiers ont déjà expliqué que le processus allait être long et sans doute frustrant, pour les joueurs et les fans.
En effet, l’attaque en triangle impose une philosophie qui demande une lecture collective de la défense adverse, ce qui n’est jamais facile à acquérir. De plus, elle profite surtout de la fixation poste bas et du mouvement du ballon suite aux prises à deux. Le problème, c’est que l’effectif des Knicks ne semble pas construit pour une telle stratégie, le groupe n’ayant personne capable de travailler à l’intérieur.
Pour Phil Jackson, très mesuré dans ses déclarations, cette saison ressemble donc à une phase d’apprentissage avant l’été 2015, où la franchise pourra faire un grand ménage et construire un effectif adapté à la philosophie de jeu. Le recrutement de Marc Gasol, très apprécié par l’ancien coach des Bulls et des Lakers, ferait sans doute beaucoup de bien à l’équipe. Mais tout ça reste encore loin…
Est-ce l’année de l’extinction des dinosaures (Tim Duncan, Kevin Garnett…) ?
Ceux qui ont découvert la NBA au début des années 2000 sont en train de voir disparaître tous ceux qui dominaient la ligue lors de la dernière décennie. Si Kobe Bryant est sous contrat jusqu’en 2016, d’autres « dinosaures » pourraient entamer leur dernière saison.
On pense ainsi à Ray Allen, qui semble vouloir attendre de voir à quel niveau se situent les Cavaliers avant de les rejoindre, sans doute en février. On pense également à Kevin Garnett, en difficulté depuis plusieurs saisons au niveau physique, et qui semble parti pour un baroud d’honneur. Quant à Tim Duncan, s’il paraît défier le temps, réussir le doublé ne serait-il pas le meilleur moment pour arrêter ?
Phoenix va-t-il faire fonctionner « l’ultra small lineup » ?
Equipe surprise de la dernière saison, les hommes de Jeff Hornacek ont failli accrocher les playoffs avec un jeu explosif et enlevé. Cet été, ils ont réussi à conserver Eric Bledsoe malgré un bras de fer compliqué et ont fait venir Isaiah Thomas dans un rôle de sixième homme de luxe.
Mais déjà, dans l’Arizona, on parle d’aligner les deux meneurs ensemble, aux côtés de Goran Dragic, dans un « ultra small lineup » un peu fou mais terriblement intrigant. Offensivement, les trois meneurs ont ainsi de quoi terroriser tout le monde, même si le problème de la taille se posera évidemment de l’autre côté du terrain. Sans compter que les Suns ont déjà souffert au rebond en présaison et que cela ne devrait pas s’améliorer si les trois meneurs sont alignés en même temps.
Quelles stars seront échangées ?
Les transferts font partie de la NBA. Les rumeurs sont ainsi un bruit continu qui provoquent de l’espoir, de l’agacement, de la satisfaction ou de l’incompréhension. Le fait est que, cette année comme lors des années précédentes, des joueurs changeront d’équipes et des stars vont également bouger.
Il est toujours difficile de prévoir quels seront le nom de ces « sacrifiés » mais certaines situations laissent penser que des changements arrivent. À Boston, la présence d’Evan Turner, Avery Bradley et la Draft de Marcus Smart rendent un trade de Rajon Rondo plausible. Pour l’instant, les Celtics n’ont pas bougé mais la franchise est en reconstruction et le transfert du meneur pourrait aider celle-ci…
À Detroit, la situation de Greg Monroe est encore plus claire. L’intérieur n’a pas voulu prolonger, son agent faisant le forcing en coulisse pour monter un échange. Et si rien n’a finalement été fait, les Pistons vont avoir du mal à convaincre le joueur de rester, lui qui a été la solution la plus fiable sous les panneaux ces dernières saisons et qui se retrouve aujourd’hui sur le banc. Et ce ne sont que deux exemples.
Combien de matches les Sixers vont-ils perdre ?
Le « tanking » n’est pas un phénomène nouveau en NBA mais il est toujours plus ou moins dissimulé, les propriétaires ne souhaitant pas clairement afficher leur intention de perdre des matches pour ne pas effrayer les supporters. De plus, les GMs fonctionnent souvent avec une obligation de résultats à court terme et il n’est donc pas dans leur intérêt de lâcher plusieurs saisons consécutives.
Ce qui est nouveau, à Philadelphie, c’est que le GM Sam Hinkie et le propriétaire Josh Harris sont tous deux d’accord pour abandonner plusieurs années afin de construire une équipe compétitive via la Draft. La stratégie est ultra agressive et fait grincer des dents dans toute la ligue.
Est-ce qu’elle fonctionnera ? Réponse dans quelques années. En tout cas, elle offre actuellement un effectif des plus pauvres aux Sixers, qui vont continuer à apprendre… en enchaînant les revers.
Anthony Davis va-t-il se mêler à la course au MVP ?
Il n’a que 21 ans mais Anthony Davis a impressionné tout le monde la saison passée. Avec sa vitesse de déplacement, ses bras interminables et son sens du jeu, l’intérieur de New Orleans peut se placer sur toutes les lignes de passes et gêner énormément de tirs.
S’il démontre ses progrès poste bas, le champion NCAA, champion olympique et champion du monde peut se placer durablement dans le Top 5 des meilleurs joueurs de la ligue. La présence d’Omer Asik devrait également lui permettre de moins défendre sur les pivots plus lourds, qui lui donnaient souvent du fil à retordre, et le stabiliser au poste 4. De quoi, peut-être, le placer dans la course au titre de MVP.
Indiana peut-il compenser la perte de Paul George et Lance Stephenson ?
Les Pacers sont clairement les grands perdants de l’intersaison. Paul George s’est brisé la jambe avec Team USA et Lance Stephenson est parti à Charlotte. Sans ses deux principaux créateurs offensifs, Frank Vogel va devoir se reposer sur une attaque encore plus structurée et disciplinée.
Défensivement, Indiana devrait s’en sortir mais l’équipe n’était déjà pas brillante en attaque la saison passée et la franchise navigue à vue, obligée de compter sur un surplus d’agressivité de George Hill et une constance réelle de Roy Hibbert pour jouer les playoffs dans la conférence Est. La tâche n’est pas impossible mais elle devrait s’avérer compliquée pour David West et ses coéquipiers.
Jabari Parker est-il bien le « nouveau Grant Hill » ?
Andrew Wiggins a peut-être plus de potentiel, lui que beaucoup annoncent comme une superstar depuis le lycée. Néanmoins, l’ailier des Wolves ne semble pas encore armé pour dominer dans la ligue.
Pour Jabari Parker, c’est différent. Son jeu a ainsi souvent été comparé à celui de Carmelo Anthony, par ses capacités à devenir une triple menace poste haut. Par sa taille et dans sa façon de créer pour lui et les autres sans forcer les choses, il rappelle également Grant Hill.
Avec Milwaukee, il devrait avoir pas mal de responsabilités et semble armé, à la fois physiquement, techniquement et mentalement, pour les accepter. On est en tout cas impatients de le voir à l’oeuvre.
Combien Stephen Curry et Klay Thompson vont-ils réussir de trois points ?
Les « Splash Brothers » vont encore faire bouger les filets de toutes les salles NBA à coups de missiles longue portée. Shooteurs incroyables, les deux compères peuvent améliorer leur record de l’an passé. Ils avaient à eux deux réussi 484 tirs à trois points sur la saison.
Plus globalement, il sera intéressant de voir comment Steve Kerr utilise les différentes menaces offensives des Warriors et permet à cette équipe, que beaucoup voyaient comme un possible candidat au titre depuis deux saisons, d’atteindre son plein potentiel. La mission est périlleuse pour un coach rookie mais l’ancien shooteur s’est entouré d’un staff expérimenté et chevronné qui peut lui permettre de la réaliser.
Les Français vont-ils encore augmenter leur influence dans la ligue ?
Enfin, en tant que Français, on s’intéressera particulièrement aux performances de nos « Frenchies ». L’an passé, ils n’avaient d’ailleurs jamais autant brillé avec un Tony Parker unanimement reconnu comme l’un des meilleurs meneurs de la ligue, un Joakim Noah élu meilleur défenseur de l’année et un Boris Diaw que beaucoup ont désigné comme le facteur X des Finales, voire des playoffs.
Derrière ces cadres, on espère que Nicolas Batum confirmera son rôle de couteau-suisse des Blazers tout en prenant plus de responsabilités offensives et en gagnant en constance. Mais entre affirmation (Evan Fournier, Rudy Gobert), confirmation (Alexis Ajinça, Ian Mahinmi) et obligation de se montrer (Kevin Séraphin), l’armada bleue peut encore augmenter son influence, déjà bien palpable, en NBA.