Equipe de France : retour sur la prise de pouvoir de Vincent Collet

Vincent Collet est un formateur. Plus que les X et les O, plus que les longues sessions de scouting vidéo, ce qu’il préfère, c’est encore les séances de travail individuel. En un contre un avec son poulain ! Nicolas Batum, Yannick Bokolo ou encore Pape-Philippe Amagou au Mans ou Alexis Ajinça, Antoine Diot et Axel Toupane à la SIG, Collet a la formation dans le sang.

Si on vous a parlé hier de son bilan très positif, on aimerait revenir aujourd’hui sur son arrivée au poste de sélectionneur. On est en mars 2009 et la France du basket n’est pas au mieux (c’est peu de le dire) et se pose donc des questions…

Y compris, celle jusque-là tabou, de recruter un entraîneur étranger pour diriger la sélection nationale !

Fervent défenseur des entraîneurs tricolores

Avec l’échec cuisant des qualifications pour l’Euro 2009, un Michel Gomez dépassé disparaît aussi vite qu’il est apparu à la tête des Bleus. Au sommet de la Fédération, Yvan Mainini se tâte et la rumeur enfle que l’Equipe de France va choisir un coach venu d’ailleurs. Alors représentant du syndicat des entraîneurs français, Collet monte au créneau pour défendre la filière tricolore.

Et c’est lui qui récupère la patate chaude : il faut qualifier la France pour l’Euro, en passant par des repêchages très compliqués face à l’Italie. Sans ses cadres NBA, les Bleus parviennent à faire le boulot derrière les jeunots : Nicolas Batum (20 ans) et Antoine Diot (20 ans). Puis, c’est la Belgique qui est battue en finale. C’est le début de la reconquête !

« Il y avait l’intention forte de prendre un coach étranger » rappelle Collet au micro de nos confrères de BasketNews en 2009. « Si on a le bonheur de réussir dans la mission qui est la nôtre, c’est tout le basket français qui en ressortira plus fort, sachant qu’aux mois d’octobre – novembre, on parlait beaucoup d’un coach étranger, ce qui est un signe de défiance vis-à-vis des coachs français. J’espère qu’on pourra montrer, avec mes deux assistants Michel Veyronnet et Jacky Commères, qu’on est capable d’amener l’Equipe de France à bon niveau. »

Un passage NBA chez les Cavaliers en ligue d’été

C’est un épisode souvent oublié de sa carrière mais Vincent Collet, même s’il dit toujours de ne pas « maîtriser » totalement le sujet, a connu l’univers NBA de très près. En 2007, avec son joueur Yannick Bokolo du Mans, il décolle pour participer à la ligue d’été de Las Vegas où il fait partie du staff des Cavaliers.

« C’était une opportunité. Les Cavaliers m’ont invité donc j’ai évidemment sauté sur l’occasion. Après, coacher, c’est un bien grand mot. J’étais dans le staff et j’étais là comme un observateur même si j’ai pu participer à quelques activités et à toutes les réunions. Ça m’a permis de voir comment les choses se passaient. J’ai pu voir quelques différences. Le fait d’avoir plusieurs coaches permet de mettre beaucoup de pression sur certaines situations importantes. Après, dans les aspects tactiques, c’était beaucoup moins intéressant. »

Les temps ont bien changé depuis… Que ce soit en NBA où les Cavs (justement) ont franchi le pas en décidant de donner les clés du camion à un entraîneur « européen », David Blatt ; ou que ce soit en Equipe de France où l’on peut désormais se féliciter d’un titre de champion d’Europe et une médaille d’argent au palmarès.

Cinq ans après sa nomination, on peut dire que Vincent Collet a réussi son pari.