Pour sa quatrième finale de suite, LeBron James est apparu détendu pour sa rencontre avec les journalistes débarqués du monde entier. Evidemment, la place de King James dans la légende NBA a été un des sujets de prédilection de cette conférence de presse, avec le Three Peat en ligne de mire pour LeBron et ses sbires.
Avec une quatrième finale consécutive, et une chance unique de réaliser le Three Peat, avez-vous encore besoin de motivation supplémentaire ?
« Je me sens très chanceux. C’est tout ce que je peux dire. C’est ma cinquième participation à une finale. J’en suis très honoré. Gamin, je regardais Michael Jordan, et après Shaq et Kobe pendant les finales. Et puis, j’ai regardé les vieilles finales aussi. De penser que maintenant, je fais partie de cette histoire, c’est incroyable pour moi. Cela suffit à me motiver. Je me sens très chanceux. »
C’est la revanche de l’an passé. Vous aviez battu les Spurs en 7 matchs au bout d’une série admirable. Vous vous attendez à un tel niveau de compétitivité ?
« Tout le monde espère que ce sera une grande et belle série. Pour les deux équipes, pour les fans, pour le jeu. Certes, ce sont deux équipes qui se retrouvent mais chacun de nous sait qu’on doit avant tout se mettre dans une situation favorable pour rafler la mise. On est content d’être là et excité à l’idée de représenter la conférence Est. »
As-tu déjà pu discuter de ce total de participations aux finales avec des légendes comme Michael Jordan ou Magic Johnson ?
« Non, je n’ai jamais eu ce type de conversations avec eux. A la limite, j’ai eu des discussions similaires avec Jerry West et Isiah Thomas après ma première finale perdue avec Miami. Je leur demandais ce qu’il leur avait fallu faire pour gravir la dernière marche. Ils m’ont donné de bons conseils mais je me garde bien de les répéter. Je conserve ça dans mes petits carnets jusqu’au moment où j’en ferai un livre. Mais j’ai toujours plus ou moins tracé ma propre route. »
Depuis ta première finale avec le Heat, à quels niveaux penses-tu avoir le plus évolué ?
« Plus que le joueur, j’ai grandi en tant qu’homme. J’ai une famille magnifique, je suis père de deux enfants. J’ai beaucoup grandi sur et en-dehors du terrain. Et je pense que c’est grâce à cet équilibre que j’ai pu faire évoluer mon jeu. Je savais qu’il fallait que je m’améliore après cet échec en 2011. Je suis revenu aux fondamentaux, dans tous les aspects de ma vie et dans tous les sens du terme, pour en arriver où j’en suis maintenant. »
Avec la possibilité de réaliser le Three Peat, penses-tu à la place que tu pourras obtenir parmi les meilleurs joueurs de l’histoire ?
« Je ne m’inquiète pas de ma légende ou mon héritage. C’est quelque chose que je regarderai quand je serai à la retraite. Je me soucie des choses que je peux contrôler chaque jour. Je vis le moment présent à fond. Je prends les opportunités les unes après les autres et j’essaye à chaque fois d’en tirer le meilleur parti. Mais, c’est sûr, quand je vois ce qu’a fait Tim Duncan, de maintenir son équipe au plus haut niveau pendant 15 ans, c’est incroyable. C’est un des plus grands joueurs de l’histoire. »
Penses-tu que ton jeu a changé depuis ton arrivée à Miami ?
« La ligue a pas mal changé évoluant vers beaucoup de pick & roll. Personnellement, je faisais 75% – 85% de mon jeu en pick & roll à Cleveland, et le reste était de l’isolation. Maintenant, je fais 40% de pick & roll, 40% de jeu dos au panier et le reste n’est même plus vraiment du jeu en isolation, c’est un peu de tout avec du jeu rapide et des passes pour mes coéquipiers. Il faut savoir s’adapter avec le temps. Je sais bien que je ne pourrais pas toujours voler vers le cercle mais je veux rester capable d’aider mon équipe quoiqu’il arrive. »
Les Spurs sont revanchards cette année, mais est-ce que vous aussi, vous êtes motivés par votre victoire de l’an passé ?
« La motivation, ça ne fait pas tout. Ça peut certes d’aider quelquefois mais le plus important reste encore de bien jouer sur le terrain. C’est sur le parquet que tu dois être bon et respecter le plan de jeu pour remporter les matchs. Si tu fais les choses correctement, que ce soit une défaite ou une victoire, au moins tu peux vivre avec. »
La semaine passée, Frank Vogel a dit que son équipe avait perdu contre le Michael Jordan de l’époque actuelle, quelle est ta réaction à ce commentaire ?
« Je suis toujours honoré quand je suis nommé avec de telles légendes. Michael Jordan est de l’avis de tous le plus grand joueur de tous les temps et je suis très heureux d’être comparé à lui. Mais cela ne me met pas de pression particulière. Je joue pour mes coéquipiers, pour mon équipe, pour ma ville, mes amis et ma famille. Les catégorisations et les légendes, je ne m’y intéresse pas. Je n’écoute plus ce que les gens disent de moi ou de mon histoire. C’est stupide. »
Propos recueillis à San Antonio