Avec le rachat des Milwaukee Bucks par deux investisseurs voulant maintenir la franchise à Milwaukee, il n’y a à l’heure actuelle plus aucune franchise NBA sur le marché. Du coup, le statu quo risque d’être de mise, au moins jusqu’en 2017. En effet, si la ville de Milwaukee ne s’est pas dotée d’une nouvelle salle sous trois ans, la NBA peut si elle le souhaite racheter les Bucks et les vendre au plus offrant. Et si une 31e ou 32e franchise devait voir le jour, quelles seraient les villes les plus à même de les accueillir ? Si une expansion outre-Atlantique (ou Pacifique) à Londres, Paris, Shanghai ou Tokyo est dans les cartons à l’horizon 20XX (2020? 2050? 2100?), on est encore loin de voir la NBA se décentraliser. Voici donc la liste des dix candidats les plus crédibles en cas de déménagement ou création d’une nouvelle franchise au sein de la plus grande ligue de basket au monde.
Anaheim, Californie
Salle : Honda Center (1993)
Capacité : 18 300 places
Equipes : Ducks (NHL), Angels (MLB)
NBA : Anaheim Amigos (1967-68 en ABA)
Population : 12 800 000 (2e)
Avec plus de 3 000 000 d’habitants à Anaheim et ses alentours, il y a de quoi pouvoir espérer l’introduction d’une franchise NBA dans cette ville californienne. Bien que vieillissant, le Honda Center est capable d’abriter une équipe NBA et les Sacramento Kings ont bien failli y emménager il y a trois ans. Les Memphis Grizzlies ont eux aussi songé s’y installer. Mais le plus gros handicap pour Anaheim est sa localisation à deux pas de Los Angeles. La ville fait d’ailleurs partie de la métropole de « L.A. » et il est difficile d’imaginer une troisième franchise NBA dans la Cité des Anges. Une seule ville compte trois franchises d’un même sport en son sein (New York en NHL) et cela n’est pas une franche réussite. Et il est impensable que les Lakers et Clippers approuvent la présence d’un nouveau rival dans la même agglomération…
Avantages : salle d’une capacité suffisante, deux franchises florissantes
Inconvénients : Lakers, Clippers
Probabilité : 2/10
Las Vegas, Nevada
Salle : Thomas & Mack Center (1983, rénové en 1999)
Capacité : 18 700 places
Equipes : –
NBA : –
Population : 1 950 000 (31e)
Las Vegas accueille régulièrement des événements importants dans le monde du basket : le All-Star Game en 2007, le Championnat des Amériques cette même années, les tournois de conférence de la Pax-12, Mountain West ou WCC en NCAA… Pourtant aucune franchise sportive ne s’y est jamais installé. La raison principale concerne le statut même de la ville, capitale mondiale du jeu et du vice. L’affaire Tim Donaghy et le scandale des matchs truqués n’arrange rien à l’affaire. Le marché de la ville n’est pas si grand que cela et la récente crise des subprimes a fait mal à l’économie de « Sin City ». Enfin, le Thomas & Mack Center est un chaudron pour les matchs d’UNLV au niveau universitaire mais est trop vieux et pas assez luxueux pour le petit monde de la NBA.
Avantages : un nouveau marché, succès pour de nombreux événements sportifs
Inconvénients : les casinos, la salle, l’économie
Probabilité : 0/10
Louisville, Kentucky
Salle : KFC Yum! Center (2010)
Capacité : 22 000 places
Equipes : –
NBA : Kentucky Colonels (1967-1976 en ABA)
Population : 1 300 000 (42e)
La ville de Louisville dispose d’une salle qui ferait pâlir d’envie bon nombre de franchises NBA. Avec ses 22 000 places, le superbe KFC Yum! Center est un modèle du genre. La ville vit et meurt pour son équipe de basket, celle des Cardinals en NCAA. Championne universitaire en 2013, cette équipe est la plus importante de la ville. Malheureusement, comme on le dit souvent au basket : « you can’t teach height ». Avec seulement 1,3 million d’habitants, Louisville est ce que l’on appelle un petit marché. Les villes du même genre, ne comptant qu’une seule équipe au sein des ligues majeures, ne se portent pas toujours très bien et sont souvent critiquées pour être la cause des pertes financières de leur championnat.
Avantages : le basket est roi au Kentucky, une salle dernier cri
Inconvéniants : la taille du marché
Probabilité : 2/10
Kansas City, Missouri
Salle : Sprint Center (2007)
Capacité : 19 000 places
Equipes : Chiefs (NFL), Royals (MLB), Sporting Kansas City (MLS)
NBA : Kansas City Kings (1972-1985)
Population : 2 000 000 (30e)
La métropole de Kansas City est l’une des plus importantes des Etats-Unis à ne pas avoir de franchise en NBA. La ville est à plusieurs heures de toute autre équipe (les plus proches sont Oklahoma City, Chicago et Memphis) et ne risque donc pas d’empiéter sur le territoire d’un possible rival. Le Sprint Center est une salle moderne et récente et accueille régulièrement des matchs de basket universitaire comme le tournoi de la Big 12 ou la March Madness. Le National Collegiate Basketball Hall of Fame se trouve également dans la salle. La région est une terre de basket puisque l’université du Kansas ne se trouve qu’à une heure de route de la ville et celle du Missouri n’est guère plus éloignée .
Avantages : nouvelle salle, aucun marché NBA à proximité, terre de basket
Inconvénients : trois autres équipes en ligue majeure, échec des Kings il y a trente ans
Probabilité : 8/10
Montréal, Québec
Salle : Bell Centre (1996)
Capacité : 22 000 places
Equipes : Canadiens (NHL)
NBA : –
Population : 4 200 000 (2e du Canada)
Après l’échec de Vancouver, pourquoi diable la NBA reviendrait-elle au Canada ? La ville de Montréal est suffisamment grande pour tenter l’expérience sans trop de risque. Chaque match de pré-saison joué au Centre Belle fait le plein et la présence d’une deuxième équipe sportive de premier plan pourrait permettre de compenser une éventuelle mauvaise saison des Canadiens, l’équipe de hockey pour laquelle vivent et meurent les « Habs » (habitants) de la métropole du Québec. Contrairement à Vancouver, très éloignée de la plupart des villes NBA à part Seattle et Portland, Montréal n’est pas trop loin des villes du nord-est du Midwest des Etats-Unis. Mais il est sûr que jamais une franchise NBA n’arrivera à la cheville des Canadiens, comme c’est le cas à Toronto avec les Maple Leafs et les Raptors.
Avantages : métropole gigantesque, expérience nouvelle
Inconvéniants : le basket pourra-t-il exister face au hockey ?
Probabilité : 3/10
Nashville, Tennessee
Salle : Bridgestone Arena (1997)
Capacité : 19 300 places
Equipes : Titans (NFL), Predators (NHL)
NBA : –
Population : 1 600 000 (36e)
« Music City » est décrite comme l’une des villes les plus agréables des Etats-Unis. Avec déjà deux équipes professionnelles et une salle « NBA Ready », Nashville a des arguments à faire valoir quant à son potentiel pour accueillir une franchise en NBA. La ville vient d’ailleurs d’accueillir le Final Four féminin et héberge quatre universités en NCAA I : Vanderbilt bien sûr, mais aussi Belmont, Lipscomb et Tennessee State. Parmi les points faibles de la ville, on peut citer sa relative petite taille et la présence de Memphis à l’ouest et Charlotte à l’est, bien que ces deux villes soient situées à plus de trois heures de route. Enfin, une troisième franchise pourra-t-elle tenir le choc dans une ville où la musique est reine ?
Avantages : ville « fun », salle prête à accueillir une franchise
Inconvénients : petit marché, proximité de Memphis et Charlotte
Probabilité : 4/10
Pittsburgh, Pennsylvanie
Salle : Consol Energy Center (2010)
Capacité : 19 100 places
Equipes : Steelers (NFL), Pirates (MLB), Penguins (NHL)
NBA : Pittsburgh Ironmen (1947-1948)
Population : 2 360 000 (22e)
Comme Kansas City, la ville de Pittsburgh dispose d’une salle flambant neuve, le Consol Energy Center qui abrite les matchs des Penguins en NHL. Les fans de Pittsburgh sont dévoués à leurs équipes et « Steel City » est une ville de sport avec également l’université de Pittsburgh, Duquesne et Robert Morris en NCAA. Reste à savoir s’il seront prêts à accueillir une nouvelle équipe en leur sein. On l’oublie souvent (à juste titre) mais la NBA a déjà existé à Pittsburgh le temps d’une saison en 1947-1948, un temps que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître. Parmi les points faibles de la ville, on peut citer sa proximité avec d’autres franchises et la plupart des grandes villes du Midwest, comme Detroit, Cleveland ou Indianapolis, possèdent déjà une franchise NBA. Autre élément à prendre en compte : Pittsburgh serait de loin la plus petite ville à héberger une équipe dans les quatre sports majeurs américains.
Avantages : nouvelle salle, les supporters les plus chauds
Inconvéniants : un quart nord-est surchargé, pas de place pour une nouvelle équipe ?
Probabilité : 7/10
San Diego, Californie
Salle : demandez à Madame Soleil…
Capacité : –
Equipes : Chargers (NFL), Padres (MLB)
NBA : San Diego Rockets (1967-1971), San Diego Sails (1972-1975 en ABA), San Diego Clippers (1978-1984)
Population : 3 000 000 (16e)
Deuxième plus grand marché sans franchise NBA, la ville de San Diego tient le même record que St. Louis, à savoir la perte de trois équipes… en moins de quinze ans. Située à l’extrême sud de la Californie, San Diego est l’une des villes les plus attractives des Etats-Unis mais il est difficile d’imaginer une franchise supplémentaire en Californie, qui en compte déjà quatre. Le plus gros point négatif est l’absence de salle aux standards de la NBA. L’équipe de San Diego State en NCAA joue à la Viejas Arena mais cette salle ne peut accueillir que 12 000 spectateurs. La ville ne semble pas attirer par une franchise NBA mais si elle se décide à se lancer dans la course, il faudra faire attention à San Diego…
Avantages : une grande ville en expansion, le soleil
Inconvénients : pas de salle…
Probabilité : 3/10
St. Louis, Missouri
Salle : Scottrade Center (1994)
Capacité : 22 000 places
Equipes : Rams (NFL), Cardinals (MLB), Blues (NHL), Storm (WNBA)
NBA : St. Louis Bombers (1946-1950), St. Louis Hawks (1955-1958), Spirit of St. Louis (1974-1976 en ABA)
Population : 2 800 000 (18e)
Avec Pittsburgh, St. Louis est l’une des rares équipes du Midwest à ne pas avoir de franchise NBA. La ville est le troisième plus gros marché des Etats-Unis sans franchise NBA après Seattle et San Diego. Pourtant, St. Louis possède une histoire basketballistique très riche. Elle est le coeur de la Missouri Valley et accueille chaque année l’Arch Madness, le tournoi de la conférence. De nombreux matchs de la March Madness sont régulièrement organisés dans cette ville. Il y a également eu trois équipes professionnelles qui y sont passées… mais toutes ont fini par partir ou disparaitre. Avec l’affaire des frères Silna, il aurait été impensable de voir la NBA revenir un jour à St. Louis mais maintenant que cette histoire est réglée et que David Stern est parti à la retraite, les rapports entre la ligue et la ville devraient s’arranger. Le Scottrade Center est grand mais vieux et une rénovation semble nécessaire. Autre point négatif, la proximité relative de la ville avec Chicago.
Avantages : une ville de basket, une grande salle (mais vétuste)
Inconvénients : trois équipes ont déjà fait leurs valises
Probabilité : 5/10
Seattle, Washington
Salle : le nerf de la guerre… pour le moment : Key Arena (1962, rénovée en 1994)
Capacité : 17 000 places
Equipes : Seahawks (NFL), Mariners (MLB), Sounders (MLS), Storm (WNBA)
NBA : Seattle SuperSonics (1967-2008)
Population : 3 500 000 (15e)
La ville de Seattle pleure encore ses Sonics, partis en 2008 dans l’Oklahoma avec Kevin Durant. Depuis, « Emerald City » n’a qu’un objectif, celui de faire revivre sa franchise NBA. Avant cela, il faut tout d’abord apporter à la ligue un nouvel outil de travail. Plusieurs projets de salle existent mais encore faut-il que cela se matérialise. Chris Hansen et son groupe d’investisseurs ont été à un souffle de ramener les Sacramento Kings à Seattle mais le deal n’a finalement pas eu lieu. A ce jour, Seattle est le plus gros marché américain sans franchise NBA. Après avoir laissé tomber les Sonics dans les années 2000, quand reverra-t-on du basket dans la plus grande ville de l’état de Washington ?
Avantages : volonté de faire renaître les Sonics de leurs cendres, plus gros marché sans équipe NBA
Inconvénients : une salle digne de nom pour commencer
Probabilité : 9/10