Comme on dit dans ces cas-là, il fallait un vainqueur, et ce fut Portland, à l’arraché, après prolongation sur le score de 122-120 ! C’est mérité au regard de quelques décisions d’arbitrage douteuses, et les coéquipiers de Nicolas Batum, qui récupèrent l’avantage du terrain, peuvent remercier Damian Lillard pour ses immenses qualités de « clutch player », mais aussi et surtout LaMarcus Aldridge, auteur d’une performance historique avec ses 46 points et 18 rebonds. Houston, qui menait de 13 points dans le 4e quart-temps, ne peut s’en prendre qu’à lui-même.
La NBA avait donc décidé de garder le meilleur pour la fin pour ce premier week-end de playoffs avec cette rencontre exceptionnelle d’intensité et de suspense entre deux équipes très proches l’une de l’autre, même si le collectif de Portland semble capable de faire la différence sur la série.
Un match de séries
Ce sont les Blazers qui avaient frappé les premiers, menant 27-20 après un quart-temps grâce déjà à LaMarcus Aldridge, auteur de 12 pts et 8 rbds dans le premier acte ! Les Rockets, et plus particulièrement Terrence Jones, sont à la peine face à l’intérieur de Portland. Notamment au rebond offensif où les Blazers se régalent.
Le front-court texan se réveille progressivement, notamment Chandler Parsons en feu (17 points à la mi-temps). Dwight Howard rentre lui aussi dans son match et s’impose dans la raquette, non sans difficulté. Alors qu’il offre 7 points d’avance sur un lay-up à 2 minutes de la pause, Portland s’accroche et revient à égalité grâce à Nicolas Batum. C’est le moment que choisit James Harden, jusque là transparent, pour émerger. Il rentre un tir primé à 2 secondes de la fin pour offrir 1 point d’avance aux Rockets; 49-48 à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, l’intensité monte d’un cran, et les Rockets se décident enfin à aller chercher des fautes près du cercle. A ce petit jeu, James Harden est évidemment un expert. Non seulement, il retrouve son adresse extérieure, mais il en remet une couche aux lancers pour donner jusqu’à 13 points d’avance aux Rockets. Sauf que c’est un match de séries, et que Portland recolle au score, toujours pas l’inévitable Aldridge. A la fin du 3e quart-temps, Houston mène de 6 points, et ce match, déjà plaisant, va alors entrer dans une autre dimension…
Le Hack-a-Dwight fonctionne
D’abord, il va devenir électrique avec la faute antisportive de Mo Williams, puis la technique de Robin Lopez. Dwight Howard et Patrick Beverley mettent leurs tirs pour engranger une avance de 13 pts. Heureusement pour Portland, LaMarcus Aldridge démontre que son changement de statut cette saison n’est pas un mirage. L’intérieur se démène et montre tout son arsenal de tirs: jump-shot, lay-up avec toucher, hook-shot, tout y passe devant des Rockets médusés face à tant d’insolence. Ses 14 points dans cette seule période, combinés à un Hack-A-Howard efficace, permettent à Portland de revenir à niveau. C’est sans compter ce diable de James Harden qui plante consécutivement un gros step-back puis un énorme trois-points à 1:00 de la fin. Houston mène 102-99 et beaucoup pensent que le plus dur est fait. Damian Lillard ne l’entend pas de cette oreille et répond à l’arrière texan à 7m25 puis Aldridge égalise à 106-106. Prolongations !
Un coup d’oeil au tableau des fautes nous permet de constater que Aldridge a 5 fautes, et que Houston ne le provoque pas… Aux Rockets, trois joueurs ont cinq fautes : Howard, Beverley et Asik.
Ce sont les Rockets, avec Howard comme unique intérieur, qui débute le mieux la prolongation. Un 6-0 signé notamment de Jeremy Lin les met sur de bons rails. Sauf que Portland ne lâche jamais rien, et Aldridge et Batum, à 3-points, égalisent ! Le match est complètement fou, et malheureusement les arbitres ne vont pas être à la hauteur…
Aldridge expulsé sur un écran mobile
D’abord, en sifflant la 6e faute de Robin Lopez sur un marcher de Dwight Howard, puis la 6e de Aldridge sur un écran mobile ! Privés de ses « tours jumelles », Portland se fait marcher dessus sous les panneaux, mais ne rompt pas. Car Lillard prend le match à son compte, et il vient chercher le and-1, tout en provoquant la 6e faute de Patrick Beverley (119-118). Il reste 44 secondes à jouer. Une éternité dans ce match qui dure depuis 3h30 !
Francisco Garcia, entré à la place de Jones, remet Houston devant sur deux lancers, mais Lillard lui répond (121-120). James Harden manque un 3-points, seul, et sur le rebond long, les arbitres sifflent la 6e faute de Dwight Howard. Là encore, c’est plus que discutable…
James Harden la joue perso
Ça donne deux lancers à Joel Freeland, qui en met un sur deux (122-120). Il reste 10 secondes. Houston n’a qu’un système de jeu : donner la balle à Harden qui se débrouille tout seul. Pourtant, Lin est seul, mais Harden préfère prendre son tir avec deux défenseurs sur le dos. Il échoue, et Portland sort vainqueur (122-120) de ce match qui restera dans les annales. Aldridge entre dans le club, très fermé, des joueurs à plus de 45 pts et 15 rbds en playoffs. Il s’empare d’ailleurs du record de franchise des Blazers. Record aussi pour Damian Lillard, premier joueur de Portland à inscrire plus de 30 points pour son premier match de playoffs.
Côté Rockets, 27 points chacun pour James Harden et Dwight Howard, qui n’ont jamais vraiment pesé sur la rencontre. Collectivement, Houston ne peut être comparé avec Portland, et le manque d’idées en attaque lui a coûté cher cette nuit. Pire, il a perdu Patrick Beverley sur blessure…
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